BROSSARD - Le temps file si rapidement que P.K. Subban a l’impression que les discussions au sujet du contrat qu’il termine avaient lieu hier. Toutefois, l’énergique défenseur se retrouve dans une position encore plus enviable après cette courte entente de deux saisons.

Bien sûr, Subban reconnaissait que l’élimination de son équipe demeurait encore très récente, mais il savait qu’il ne pourrait guère éviter les questions à propos de son prochain pacte financier dans la LNH.

« C’est spécial, car on dirait qu’on parlait de ce même sujet tout récemment. La saison vient de prendre fin et c’est encore un sentiment étrange de vider son casier tellement que c’est frais à la mémoire. Je vais essayer d’apprécier mes dernières journées ici avec mes coéquipiers avant de retourner à la maison et profiter de l’été », a précisé le défenseur qui n’avait pas encore rasé sa barbe des séries.

« Je sais que ce sujet retiendra beaucoup l’attention et je n’ai pas l’intention de m’en défiler, mais je ne sais vraiment pas ce qui se produira. Mon agent (Don Meehan) m’a félicité à la conclusion des séries en me disant d’apprécier mon été et je présume que je le verrai prochainement », a ajouté Subban en visant juste.

À vrai dire, ce sujet constitue le dossier le plus chaud du directeur général Marc Bergevin et celui que les amateurs suivront tous les minuscules détails. Devenu une pièce maîtresse de son organisation en plus de rafler le trophée Norris la saison dernière, Subban se situe dans un contexte idéal pour les négociations.

« Je n’ai pas vraiment réfléchi à tout ce processus pour le moment et je suis content de pouvoir miser sur Don comme agent, car je lui laisserai ça entre les mains », a confié celui qui s’est présenté devant un imposant cercle de journalistes avec un chapeau aussi stylisé que son jeu offensif.

À quelle catégorie appartient-il ?

Dans leurs négociations qui pourraient autant être ardues que faciles, Bergevin et Meehan devront trouver un terrain d’entente pour savoir dans quelle catégorie leur joueur doit être classé pour établir les données financières de son contrat.

« Ceci est hors de mon contrôle, ce n’est pas moi qui décide dans quel groupe je dois être placé. Les critiques seront toujours présentes et je laisse les gens juger en tentant de m’améliorer saison après saison », a argué Subban qui a bien ri quand les médias ont insisté pour savoir dans quelle catégorie son agent le classe.

Il n’est pas exagéré de prétendre que le clan de Subban voudra décrocher un contrat semblable à ceux de Duncan Keith et Drew Doughty surtout que le plafond salarial tournera autour de 70 millions la saison prochaine et qu’il ne devrait qu’augmenter au fil du temps.

Avant d’accepter son contrat qui arrive à échéance, Subban avait dû rater une partie de la saison régulière pour imposer de la pression sur les dirigeants montréalais. Considérant l’ampleur du contrat qui sera exigé, ce scénario ne peut pas être écarté des possibilités.

« Je n’aime pas évaluer les choses en ciblant une certaine période de temps. Je songe plus à revenir pour le début du camp d’entraînement, un moment que j’adore, car tu revois tes coéquipiers et tu remarques à quel point ils ont travaillé fort dans les derniers mois », a lancé en riant celui qui n’hésite jamais à taquiner ses pairs.

Le ciel est bleu pour le Canadien

Subban représente la colonne vertébrale de la brigade défensive du Tricolore, mais cette unité pourrait amorcer la prochaine campagne avec un visage différent. En effet, le vétéran quart-arrière Andrei Markov est à la recherche d’un nouveau contrat tout comme Mike Weaver, Francis Bouillon et Douglas Murray. Cette situation laisse présager un rôle plus important pour la relève de l’organisation à commencer par Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi.

« Chaque année, des joueurs partent et arrivent... J’aimerais bien tous les garder au sein de notre équipe et Andrei représente une grande partie de cette organisation depuis de nombreuses années. Je le considère comme un bon ami et, dans mon cœur, je voudrais qu’il demeure avec nous, mais on ne sait jamais dans cette industrie du sport professionnel. Je voudrais avoir une autre chance de gagner le championnat avec lui », a répondu Subban sur le sujet de Markov.

Il n’est pas impossible que le CH laisse aussi filer son capitaine Brian Gionta et le numéro 76 se réjouit de ne pas être dans les souliers de Bergevin.

« Il a été un très bon capitaine pour nous, mais ça revient encore aux décisions administratives. On devra voir la suite des choses et je suis simplement heureux de ne pas être la personne qui doit prendre ces décisions », a noté Subban en blaguant qu’il pourrait un jour poursuivre sa carrière dans le rôle de directeur général.

Même si le portrait du club sera modifié, Subban déborde d’enthousiasme quant à l’avenir du Canadien.

« Au cours des deux dernières saisons, nous avons fait une progression intéressante. Quand j’ai signé mon contrat précédent, nous avions de nouveaux joueurs qui faisaient leur arrivée et nous avons très bien joué depuis. Tout ça me laisse croire que l’avenir est prometteur pour l’équipe. Je suis heureux d’en faire partie et je vais continuer de l’être pour une longue période », a-t-il analysé.

« Quand j’ai été repêché en 2007, j’ai tout de suite été clair que je voulais m’établir avec Montréal à long terme et en espérant que ce soit pour le reste de ma carrière. C’est un excellent endroit pour jouer, j’apprécie la relation avec les partisans qui me supportent depuis le premier jour et ils appuient l’équipe avec une grande passion », a-t-il poursuivi.

À son avis, le Canadien arrive à un moment excitant de son développement.

« Il n’y a aucun doute dans ma tête que nous pouvons accomplir encore bien davantage. J’ai toujours eu espoir de gagner avec le Canadien parce que cette organisation veut toujours connaître du succès avec sa grande tradition », a soutenu celui qui dit préférer déployer son leadership en s’exprimant – au sens propre et figuré – sur la patinoire.

Appartenant maintenant au groupe des membres influents de l’équipe, Subban réalise que l’équipe doit saisir toutes les occasions qui se présentent.

« Je me considère encore jeune, mais certains de mes coéquipiers le sont encore plus. Depuis la coupe Stanley en 1993, le Canadien n’a atteint la finale d’association qu’à deux reprises et j’étais de l’aventure les deux fois. Plusieurs joueurs ne vivent jamais cela et je comprends l’importance de profiter de ces occasions et c’est malheureux de n’avoir pu le faire, mais notre avenir est rose », a-t-il insisté.

Plus son processus de maturité se poursuit, plus Subban reçoit des éloges de ses coéquipiers. Weaver a été généreux à ce chapitre en mentionnant qu’il avait légèrement perdu du plaisir à pratiquer son sport et que le jeune défenseur lui avait permis d’apprécier le hockey autant qu’il le faisait auparavant.

« C’est vraiment flatteur d’entendre cela, je suis devenu un grand partisan de Mike en apprenant à le connaître comme athlète et comme personne. Quand il est arrivé, on a tout de suite compris qu’il est un merveilleux coéquipier qui se sacrifie pour la cause. On a tous vu le grand rôle qu’il a joué pour nous aider d’atteindre le carré d’as », a conclu Subban qui sera le centre d’attraction de la scène sportive montréalaise cet été.