Avec le talent qui l’habite, l’agilité et la vitesse de ses mains et la qualité de son tir, Alex Galchenyuk devrait occuper un poste de premier plan sur l’un des premiers trios du Canadien. Il devrait être un des rouages importants de l’attaque massive du Tricolore. De l’attaque tout court.

 

Il devrait!

 

Mais après un camp d’entraînement bien en deçà des attentes et avec un seul match préparatoire à disputer, il est difficile de croire que Galchenyuk pourra se hisser parmi un des trios de tête.

 

Vrai qu’il y a un trou à la droite de Max Pacioretty et Jonathan Drouin. Mais comme l’a indiqué le directeur général Marc Bergevin à l’Antichambre jeudi soir, il est très peu probable que l’état-major lui confie ce rôle parce qu’on craint des conséquences fâcheuses de voir trois joueurs qui ont besoin de la rondelle pour être efficaces se piler sur les pieds au lieu de bien se compléter.

 

C’est pour cette raison qu’on verra sans doute Brendan Gallagher avec Drouin et Pacioretty à moins qu’on offre une chance à Ales Hemsky de retrouver sa touche offensive avec les deux meilleurs attaquants du club.

 

C’est pour cette raison qu’on enverra tantôt le combatif Andrew Shaw ou le très rapide Paul Byron en relève à Gallagher et Hemsky lorsque viendra le temps de secouer le premier trio s’il a besoin d’être secoué. Car il faudra que ce trio marque sur une base très régulière si le Canadien veut gagner plus souvent qu’il perdra cet hiver.

 

Derrière le premier trio, il semble acquis que Tomas Plekanec profitera de la jeunesse, de la fougue et du talent des jeunes Artturi Lehkonen et Charles Hudon pour faire oublier sa dernière saison difficile sur le plan offensif.

 

L’état-major du Canadien a réuni Galchenyuk et Phillip Danault – avec Brendan Gallagher – a en lever de rideau des matchs préparatoires. L’idée était bonne. Danault, un centre généreux et travaillant allait prendre tous les moyens à sa disposition pour bien alimenter Galchenyuk et lui offrir des occasions de marquer.

 

La sauce a collé. La chimie ne s’est pas installée.

 

Deux passes pour Danault

 

Les admirateurs de Galchenyuk ont vite crié au scandale en clamant haut et fort que leur favori pouvait difficilement se faire valoir en jouant avec un centre du calibre de Danault.

 

Ah bon!

 

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Vendredi soir, dans la victoire de 3-1 du Canadien aux dépens de Roberto Luongo et de Panthers de la Floride débarqués au Centre Bell avec une formation mieux nantie que celle du Tricolore, Danault s’est fait complice des deux buts marqués à forces égales par le Canadien. L’un par Paul Byron, l’autre par Andrew Shaw. Deux ailiers qui ont reçu de belles passes toute la soirée des mains de Danault qui est peut-être bien meilleur offensivement que bien du monde le croit.

 

« Phil est sous-estimé par bien du monde. La qualité de son jeu offensif devrait être davantage reconnue. Est-ce que tu as vu la passe du revers soulevée qu’il a servi à Shawzi (Andrew Shaw) ce soir? Il faut du talent, du contrôle, de la confiance pour réaliser une telle passe. Phil est toujours dans l’action. Comme ailier, non seulement tu sais qu’il t’a à l’œil et qu’il te refilera la rondelle, mais tu sais aussi qu’il est toujours en appuie. C’est un plaisir de jouer avec un gars comme lui », a lancé Paul Byron qui a marqué un deuxième but dans la victoire, un but enfilé en désavantage numérique au terme d’une belle poussée en compagnie d’Andreas Martinsen.

 

« C’était facile sur la patinoire ce soir. Paul (Byron) et Andrew (Shaw) jouent nord-sud, ils sont rapides, impliqués. On avait de la chimie ensemble parce qu’ils respectent la philosophie de l’équipe. Cette philosophie est la même pour tout le monde. On doit jouer ensemble pour avoir du succès. Ce soir, on a fait du bon travail. C’est une première expérience, mais c’est un bon début », a analysé Danault en parlant de son nouveau trio. Un nouveau trio cet automne, mais un trio qu’il a piloté à quelques reprises la saison dernière.

 

Après les expériences difficiles avec Galchenyuk, Danault avait convenu que son nouvel ailier était un brin difficile à suivre sur la patinoire parce qu’il la sillonnait de gauche à droite bien souvent au lieu d’aller droit devant.

 

Avec des réservistes

 

Vendredi, c’est donc au sein d’un trio complété par Nikita Scherbak – rappelé du club-école avant la partie et retourné au club-école après la rencontre – et Peter Holland que Galchenyuk a joué.

 

Je ne sais pas pour vous, mais considérant ce qu’on a vu au sein des trois premiers trios, il est facile de conclure que la place réservée à Galchenyuk, pour le moment, ressemble bien plus à une place au sein d’un quatrième trio qu’au sein d’un premier.

 

Un non-sens?

 

De prime abord oui. Bien sûr. Car en dépit ses défauts ou ses lacunes, Galchenyuk n’est pas un joueur de quatrième trio. Il n’a pas le meilleur sens du jeu qui soit, mais ce n’est quand même pas un gars de trio de soutien.

 

Mais si les ailiers que la direction de l’équipe envoie à sa place font mieux que lui, il faudra que le principal intéressé sorte de sa torpeur pour les déloger et effectuer une remontée au sein de la hiérarchie de l’équipe.

 

L’ennui avec un tel scénario, et il est de taille, c’est que le Canadien diminue la valeur de son joueur en le confinant dans un rôle de soutien. Et disons que l’état-major jonglait avec l’idée de peut-être l’échanger, diminuer la valeur d’un gars que tu songes à échanger est loin d’être un scénario gagnant.

 

Anyway!

 

Travail et talent doivent aller de pair

 

Vendredi contre la Floride, Galchenyuk a été meilleur de l’aveu même de Claude Julien. «Il a été plus impliqué. L’effort était plus soutenu. Alex doit comprendre qu’il doit être impliqué en tout temps sur la patinoire. Pas juste quand il a la rondelle. Tu as beau avoir tout le talent que tu voudras, l’effort doit l’accompagner pour obtenir du succès», a indiqué le coach du Canadien.

 

Est-ce que la décision de la confiner avec Holland et Scherbak était justement un rappel à l’ordre? «On a cherché à lui offre des joueurs avec lesquels il pourrait créer un peu de chimie afin de l’aider à mieux performer. Et ce soir, il a mieux joué.»

 

Vrai que Galchenyuk a mieux joué. Du moins un peu. Mais il n’a rien concrétisé. Il a perdu la rondelle au lieu de pouvoir décocher un tir lors d’une belle poussée qu’il a trop prolongée devant le filet des Panthers. Il a fait avorter une poussée du Canadien en zone ennemie en avantage numérique en échappant une passe de Jeff Petry. Un geste qui l’a mis hors de lui alors qu’il a fermé avec violence la porte à son retour au banc.

 

« Je suis un compétiteur, je veux contribuer au succès de l’équipe alors c’est clair que je suis frustré lorsque les choses ne vont pas comme je le veux », a indiqué Galchenyuk qui, après un premier refus, est finalement venu répondre aux questions des journalistes après la rencontre.

 

« Je travaille fort, je tente de retrouver ma touche, de retrouver la qualité de mon jeu. Je demeure positif », que Galchenyuk a ajouté.

 

Même au sein d’un quatrième trio?

 

«L’entraîneur est venu me parler avant le match. J’ai confiance en lui. Il a confiance en moi. Il m’a dit de demeurer positif, de travailler. C’est ce que je fais. Je ne me préoccupe pas de savoir avec qui je joue. Pas plus que la position qu’on me confie. Que ce soit au centre, à gauche, à droite, ce sera ok. Je veux jouer et contribuer. Ce soir, je me sentais bien. Je trouve que j’ai été impliqué, que ça fonctionnait», a conclu Galchenyuk.

 

L’heure des grandes décisions

 

Contre les Sénateurs d’Ottawa samedi soir au Centre Bell, Claude Julien devrait avoir recours aux joueurs qui amorceront la saison jeudi prochain à Buffalo.

 

Où jouera Galchenyuk? C’est la grande question.

 

Je vous lance ceci comme quatre trios potentiels.

 

Pacioretty – Drouin – Gallagher

Hudon – Plekanec – Lehkonen

Byron – Danault – Shaw

Galchenyuk – Mitchell – Hemsky

 

Pour Mitchell, s’il joue, ce sera un match important. Peut-être crucial. Car en raison des performances intéressantes offertes par Peter Holland – que je vois toujours comme «parrain» du Rocket à Laval – je n’écarte plus la possibilité que le vétéran puisse perdre sa place de régulier. De fait, il l’avait perdu en fin de saison dernière. C’est des gradins qu’il a suivi le dernier match du Tricolore lors de son élimination aux mains des Rangers de New York. Il ne faudrait pas l’oublier.

 

Parce que le Canadien ne voudra pas le perdre au ballottage – les listes des 31 équipes de la LNH devront être déposées avant 17 h mardi prochain – je suis pas mal convaincu que Jacob De La Rose sera sur la liste des 23 joueurs gardés par le Canadien et qu’Andreas Martinsen sera le 14e attaquant.

 

Michael McCarron a tellement été décevant que je crois qu’il aboutira à Laval. Surtout qu’il peut faire la navette entre la LNH et la LAH sans avoir à être soumis au ballottage.

 

À la ligne bleue?

 

Victor Mete continue de faire de l’excellent travail. Ses performances combinées à la blessure qui garde David Schlemko hors combat militent en sa faveur et qu’il commencera la saison avec le grand club.

 

Avec Jordie Benn vendredi soir, il a encore bien fait. La poussée qu’il s’est permis pour se rendre au filet des Panthers en troisième période a confirmé son grand talent offensif.

 

Défensivement, il ne s’est pas fait prendre et il n’a pas été sorti du jeu en raison de son petit physique. Il s’est rendu coupable de trois revirements, mais comme le dit ma petite maman : il n’y a que ceux qui ne font jamais la vaisselle qui ne cassent pas d’assiettes.

 

Mieux encore, Jordie Benn qui évoluait avec Mete a peut-être disputé son meilleur match du calendrier préparatoire. À cause du petit gars ? Je vous laisse répondre…

 

Je crois aussi que Jakub Jerabek restera en attente du retour en forme de Schlemko.

 

Ça donnerait quoi comme duos?

 

Mete - Weber

Alzner – Petry

Streit – Benn

 

Jerabek comme septième défenseur.

 

Ce n’est qu’une projection. Je suis loin de prétendre que tout ça est coulé dans le béton. D’ailleurs, je doute fort que les décisions finales de l’état-major soient vraiment prises.

 

Mais elles s’en viennent. Et elles ne feront pas que des heureux…

 

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