BROSSARD - L’automne dernier, quand le Canadien avait pris la direction de Québec pour aller y disputer son cinquième de sept matchs préparatoires, Jacob De La Rose, Nikita Scherbak et Charles Hudon avaient fait le voyage pour y affronter les Penguins de Pittsburgh. Michael McCarron, pendant ce temps, se préparait pour sa première saison professionnelle à St. John’s, nouvelle ville hôtesse du club-école du CH dans la Ligue américaine.

En un an, McCarron semble avoir renversé cette hiérarchie.

Avec encore deux matchs préparatoires à disputer avant le début de la saison, la plus récente vague de coupes a laissé quinze attaquants à la disposition de Michel Therrien. La plupart des petit jeunes sont partis, mais parmi les rescapés, on retrouve le colosse de 6 pieds 6 pouces, qui disputera un quatrième match en six soirs quand que le Canadien recevra la visite des Bruins de Boston au Centre Vidéotron.

« Je suis super content, ne pouvait cacher McCarron, qui affichait un sourire de conquérant après l’entraînement de lundi. Comment pourrais-je ne pas l’être? Je ne suis jamais resté ici aussi longtemps. Il n’y a que quelques jeunes qui sont encore ici et j’ai la chance d’être l’un d’eux. On me donne la chance de me battre pour survivre une journée de plus. J’adore être ici, j’apprends énormément des vétérans et je veux continuer dans cette voie. »

McCarron, qui a disputé vingt matchs dans la Ligue nationale la saison dernière, dit ne pas avoir été surpris de découvrir que son séjour à Montréal avait été prolongé.

« Je ne vois pas pourquoi je l’aurais été. La possibilité de retourner en bas, je n’y pense jamais. C’est ici que je veux être et c’est à ça que je pense, c’est pour ça que je travaille. »

Mais sans vouloir enlever quoique ce soit à McCarron, on peut déduire que son retour dans la Ligue américaine n’est qu’une question de temps.

Plus on lit entre les lignes, plus il semble clair qu’Artturi Lehkonen amorcera la saison à Montréal. Therrien a encore eu de bons mots à l’égard du petit Finlandais lundi, précisant que les données colligées sur la feuille de pointage ne devraient pas être vues comme le seul indicateur de succès pour un joueur dans sa position. Et même si Sven Andrighetto et Daniel Carr ne cassent rien depuis le début du camp, leur situation contractuelle favorable devrait leur valoir la chance de débuter la saison dans la Ligue nationale.

« Je suis encore jeune et je devrai me battre pour faire ma place. Chaque jour est une bataille, mais c’est une position dans laquelle tout joueur comme moi souhaite se retrouver », insiste l’ancien choix de première ronde.

Peu importe les intentions du club à son endroit, on ne peut pas dire que McCarron n’obtient pas une véritable chance de convaincre ses patrons. Hudon et lui sont les seuls joueurs que Therrien a insérés dans son alignement pour chacun des trois matchs que le Canadien a disputés de jeudi à dimanche dernier. Il a été utilisé pendant plus de 19 minutes samedi à Ottawa et pendant près de 17 minutes le lendemain à Toronto.

« J’ai un gros gabarit et je crois qu’il voulait voir si j’étais en assez bonne forme pour ce genre de défi. Le match d’hier soir a été difficile, mais globalement, je dirais que je m’en suis bien sorti. Je ne me suis jamais senti aussi à l’aise sur une patinoire de la LNH. Je suis moins nerveux, moins émerveillé par tout ce qu’il y a autour. Je me concentre sur mon match et je ne m’en éloigne pas. »

Du travail à faire aux mises en jeu

L’une des facettes de son jeu que McCarron doit polir, c’est son travail dans le cercle des mises en jeu. Jeudi dernier contre les Sénateurs, il a marqué un but et distribué quatre mises en échec, mais n’a remporté que 17% de ses mises en jeu. Lors du programme double du week-end, il a été incapable de monter sa moyenne au-dessus de 50%.

« L’année dernière, j’étais bon sur les mises en jeu. Toutefois, depuis le début du camp, je crois que j’en ai gagné plus de 60% une seule fois alors que c’est ce que je dois faire à chaque rencontre », s’est-il fixé comme objectif.

Lundi, après l’entraînement, le jeune joueur de centre a fait du temps supplémentaire avec l’entraîneur-adjoint Daniel Lacroix pour tenter de solutionner son problème. On a vu les vétérans Tomas Plekanec et Brian Flynn lui prodiguer quelques conseils. Philip Danault a aussi participé à l’exercice.

« Je n’ai pas été assez bon sur les mises en jeu depuis le début du camp, c’est pourquoi je veux prendre le temps de profiter de la sagesse de coéquipiers qui ont vu neiger. Leur aide est précieuse et je dois continuer de travailler parce que je sais qu’on ne m’a pas placé au centre pour mes beaux yeux. On veut que je gagne des mises en jeu et je dois être meilleur que je l’ai été dernièrement. »

McCarron réalise que le travail d’un joueur de centre est plus corsé au niveau de la LNH, où les pivots sont plus astucieux que dans la Ligue américaine.

« Je dois comprendre ce que mes adversaires font pour mon contrer et trouver des moyens de reprendre l’ascendant. C’est très stratégique. Dans la LNH, les gars connaissent tous les trucs. C’est à moi d’en trouver des meilleurs! »

À l’entraînement, lundi, McCarron évoluait à l’aile droite d’un trio complété par Brian Flynn et Andrighetto.