Guy Lapointe a été un défenseur extraordinaire et le retrait de son chandail samedi soir est un honneur pleinement mérité.

Il a formé le fameux « Big Three » avec Larry Robinson et Serge Savard. Selon moi, Lapointe et Robinson ont été parmi les trois meilleurs défenseurs de l’histoire du Canadien avec Doug Harvey.

Guy Lapointe était comme un quatrième attaquant. Il avait le don de se présenter en appui quand c’était le temps. Il avait une vision du jeu incroyable.

Mais Guy Lapointe, c’était aussi un farceur et j’ai été la victime de l’un de ses tours dès mes débuts avec le Canadien. J’avais 18 ans et je venais d’acheter ma première voiture neuve. C’était une Pontiac Grand Prix 1974.

Avant un entraînement, il a pris mes clés qui étaient dans mes poches et il est allé déplacer ma voiture à la Place Alexis-Nihon sans me le dire. Il a ensuite remis mes clés à leur place.

Après la pratique, j’ai invité quelques coéquipiers à venir voir ma nouvelle automobile. Il y avait Réjean Houle et Yvon Lambert entre autres, mais lorsque je suis arrivé où je l’avais stationné, elle n’était plus là! Trois jours plus tard, il ne m’avait toujours pas dit que c’était lui qui l’avait déplacé. Mais entre temps, j’avais contacté la police et j’avais appelé mes assurances puisque je croyais qu’elle avait été volée.

Mes coéquipiers ont dit à Guy que la farce avait assez duré. Je suis donc arrivé à mon casier et c’était indiqué où ma voiture se trouvait. Alors je pourrai toujours dire que Guy Lapointe m’a déjà volé ma voiture!

Guy Lapointe avait son importance sur la glace, mais aussi hors de celle-ci. Dans des moments stressants où il y avait beaucoup de pression, il avait toujours le don de détendre l’atmosphère. Je me souviendrai toujours du vestiaire. Il y avait Guy Lapointe d’un côté et Jacques Lemaire assis en face de lui. Lemaire partait toujours à rire. Lapointe enlevait son dentier et faisait toutes sortes de farces devant lui. C’était un gars qui allégeait l’ambiance.

Je me souviens aussi d'un match à Philadelphie. Tous les joueurs étaient stressés avant le match parce que les matchs contre les Flyers étaient très physiques. Il est arrivé avec de la ouate partout sur les avant-bras. Il nous a dit de ne pas nous inquiéter et que le match ne serait pas difficile ce soir. Et tout le monde s'est mis à rire.

Guy Lapointe, c’était un vrai de vrai bon joueur.

Le problème, c’est P.K. Subban

Le Canadien a retrouvé le sentier de la victoire à Buffalo, mais des problèmes subsistent du côté de la défensive.

Le plus gros problème de cette brigade, c’est P.K. Subban. Quand tu payes un joueur neuf millions $ par saison, l’avantage numérique doit passer par lui. Présentement, Subban ne livre pas la marchandise.

Le numéro 76 du Canadien prend de mauvaises pénalités et passe beaucoup trop de temps au cachot. Il est au deuxième rang de la LNH avec 11 punitions mineures.

Il n’a qu’un seul point en supériorité numérique, un but marqué le 18 octobre contre l’Avalanche. C’est inacceptable!

De plus, lorsque je l’ai vu tenter d’embrasser Dustin Tokarski après la victoire, pour moi, ça n’avait pas sa place. Il y a des choses que tu peux faire et d’autres que tu ne peux pas. Ce geste était vraiment déplacé surtout, qu’encore une fois, P.K. Subban s’était fait plutôt invisible ce soir-là.

Donner l’opportunité à Sekac

Jiri Sekac a réintégré l’alignement du Canadien face aux Sabres et il le méritait.

Michel Therrien et Marc Bergevin ont voulu donner toutes les chances possibles à Rene Bourque pour se faire valoir. Comme entraîneur-chef, et je le sais parce que je suis passé par là, on veut donner la chance au coureur de se faire valoir.

Mais il vient un temps où lorsque ça ne fonctionne pas, il faut faire des changements.

Sekac a très bien joué mercredi soir. Il mérite maintenant plus de temps de glace, du moins plus que les 11 minutes obtenues contre Buffalo. Il doit tomber dans les 15 ou 16 minutes par match pour qu’il puisse montrer ce qu’il est capable de faire offensivement.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne