MONTRÉAL - Le Canadien a refusé de recourir aux excuses tout au long de la saison, mais le fardeau des blessures a commencé à peser lourd vers la fin, surtout que Max Pacioretty a joué les trois derniers matchs malgré une séparation à une épaule.

Pacioretty a subi cette blessure dès la première rencontre. Absent du deuxième match, il a disputé les trois dernières confrontations dans cet état.

Le principal intéressé n’avait aucunement l’intention de se plaindre.

« Il n’y a pas d’excuse. Tout le monde jouait blessé des deux côtés et c’est la même chose pour moi. Il y a plus de joueurs amochés dans notre équipe que les gens peuvent le savoir donc ça n’excuse pas mon mauvais rendement », a-t-il déclaré.

« Je suis très motivé à l’approche de l’été pour travailler sur mon jeu en espérant m’améliorer », a-t-il ajouté.

L’entraîneur Michel Therrien a ancré cette mentalité à ses joueurs et il était fier de la réaction de ses troupiers.

« Depuis deux semaines, il nous est arrivé plusieurs malchances. Mais notre approche, depuis le tout premier jour de la saison, était de ne pas chercher d’excuses et je ne crois pas que les joueurs ont utilisé ces malchances pour se défiler. À chaque match, leur façon de se préparer et de sortir en force me le démontrait », a-t-il soutenu.

Brendan Gallagher, qui vivait ses premières séries dans la LNH, a adopté cette philosophie avec passion. Son style déterminé lui a valu une grande quantité de représailles, mais il n’a pas évoqué ce facteur.

« Nous avons un très bon groupe et c’est le plus douloureux que ça se finisse ainsi », a-t-il confié.  

« On pensait qu’on pouvait se rendre plus loin même si on prenait les choses une à la fois. Il faut dire qu’ils ont joué du bon hockey et ils nous ont rendu la vie difficile tous les matchs.

« C’était juste une question de réussir les petites choses pour gagner les matchs ce qui n’a pas été le cas pour nous. Ça fait partie du hockey et nous n’allons pas commencer à chercher des excuses ce soir », a-t-il soutenu.  

Le défenseur Josh Gorges était le guerrier idéal pour embrasser la vision de l’organisation. Ce n’est donc guère surprenant de le voir prononcer une telle réponse.

« Je ne pense pas ainsi, je ne crois pas que nos blessures expliquent le fait que nous ayons perdu cette série », a laissé tomber Gorges.

Si les blessures ne peuvent expliquer l’élimination du Canadien, le rendement de certains piliers devient une piste incontournable. Les statistiques d’Andrei Markov (un point), David Desharnais (un point) et Pacioretty (aucun point) ne sont pas reluisantes.

Les joueurs du Tricolore procéderont à leur bilan au cours des prochains jours, mais Desharnais n’a pas craint de répondre aux critiques à son endroit.  

« Je suis arrivé avec l’intention de bien faire, mais je dois apprendre de mes moments plus difficiles. Je n’ai pas encore franchi 200 matchs dans la LNH alors je dois revenir plus fort la saison prochaine », a-t-il constaté.

Une foule en deux clans distincts

Dès que Daniel Alfredsson a procuré une avance de 4-1 à sa troupe, le Centre Bell a commencé à se vider par centaines de spectateurs. Pourtant, le tableau indicateur affichait encore 13 :38 à écouler.

Les joueurs comprennent très bien cette réaction de la foule qui est émotive et exigeante à Montréal.

« Je comprends les partisans, ils viennent pour nous voir gagner et connaître du succès. On a essayé le plus possible, mais ce ne fut pas suffisant », a commenté Alex Galchenyuk.

« Évidemment, c’est très difficile de conclure notre année à domicile devant nos partisans qui sont si passionnés. Ils nous ont donné beaucoup d’énergie et on voulait aller chercher cette victoire pour eux et continuer la série. »

Ceci dit, les milliers de spectateurs qui sont demeurés jusqu’à la dernière seconde ont accordé une chaleureuse ovation à leurs favoris. Ils réalisaient sans doute les pas gigantesques effectués par le Canadien cette saison et tous les membres de l’organisation ont apprécié ce geste.

« La réaction de la foule a été excellente! Je pense que les partisans ont réalisé le progrès que nous avons fait même si on est conscient que nous en avons encore beaucoup à faire. Nous avons des partisans extraordinaires et c’est très spécial à Montréal où la passion est très grande », a retenu Therrien.