BROSSARD – Manny Malhotra écoutait en silence, mercredi matin dans le vestiaire du Canadien, pendant que son interlocuteur lui faisait la nomenclature des nombreux éléments qui venaient de changer de camp dans une transaction majeure comme il ne s’en fait plus très souvent dans la Ligue nationale de hockey.

Quelques heures plus tôt, les Jets de Winnipeg avaient envoyé le mécontent Evander Kane, le défenseur Zach Bogosian et un jeune gardien de but aux Sabres de Buffalo en retour de Tyler Myers, Drew Stafford, deux espoirs et un choix de première ronde.

« Wow. C’est un bon échange! », a finalement réagi Malhotra après avoir brièvement assimilé toutes les données rapidement dirigées en sa direction.

Un bon échange, d’accord. Mais pour qui, Manny?

« Ah, ça je ne le sais pas! Le temps saura nous le dire, n’est-ce pas? On ne sait jamais... », a sagement répondu l’attaquant de 34 ans, qui a enfilé sept uniformes différents depuis son arrivée dans la LNH.     

La décision des Jets de se départir de Kane risque d’être l’étincelle qui enflammera le marché des transactions à moins de trois semaines de la date limite que doivent respecter les directeurs généraux désireux de transiger pour améliorer leur situation. Marc Bergevin emboîtera-t-il le pas? Dans le vestiaire du Canadien, la question ne brûle pour l'instant les lèvres de personne.

« Vous ne vous adressez pas à la bonne personne pour parler de transactions », a d’ailleurs rapidement mis au clair Michel Therrien lorsqu’attiré vers cette voie lors de son point de presse après l’entraînement des siens.

La saison dernière, Bergevin avait activement tenté de fournir des munitions additionnelles à son entraîneur en mettant la main sur Dale Weise, Mike Weaver et Thomas Vanek dans le dernier droit de la saison régulière. Mais Malhotra, qui s’est joint au Canadien dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes l’été suivant, ne croit pas qu’il soit nécessaire d’ajouter à l’édition actuelle des pièces additionnelles dans le but de connaître un parcours glorieux en séries éliminatoires.

« Si vous regardez ce qu’on a été en mesure d’accomplir jusqu’à présent, je crois qu’on s’est plutôt bien tiré d’affaire, suggère le vétéran de 34 ans. On a prouvé qu’on pouvait exceller dans plusieurs situations différentes et contre plusieurs types d’équipes différentes. J’aime ce qu’on a réussi à construire avec ce groupe. »

Brendan Gallagher, lui, était plus enclin à commenter la grosse nouvelle de la journée. « Je n’étais pas au courant, mais ça m’a l’air d’être une assez bonne transaction pour les Jets. Ils allaient devoir se priver de Kane pour le reste de l’année de toute façon, ils sont impliqués dans la course aux séries et possèdent déjà plusieurs bons joueurs. Mais les Sabres y trouveront probablement leur compte aussi. C’est une équipe qui avait besoin d’une étincelle. »

Mais Gallagher était d’accord avec Malhotra. À son avis, le Canadien n’a pas besoin de chercher à réaliser un coup d’éclat pour pouvoir tenir tête aux équipes de pointe le printemps prochain.

« Notre travail, aux joueurs, c’est de jouer au hockey et de laisser la direction prendre les décisions qu’elle juge nécessaire pour améliorer le club. Mais personnellement, je crois qu’on peut gagner avec le groupe actuel. On forme un groupe tissé serré qui possède beaucoup de caractère.

La saison dernière, le Canadien avait montré une fiche de 12-6-1 après la date limite des transactions et avait éliminé le Lightning de Tampa Bay et les Bruins de Boston avant de baisser pavillon devant les Rangers de New York en finale de l’Association Est.

Cette année, avec 29 matchs à disputer au calendrier régulier, le Tricolore occupe le deuxième rang au classement dans l’Est, un petit point derrière le Lightning.

Que lui réserve les prochaines semaines? Le temps saura nous le dire...