BROSSARD – Connor Crisp passe la semaine à Brossard, et pour l’instant, c’est tout ce qui compte.

Après la « terrible » saison qu’il vient de vivre à St. John’s, l’ancien choix de troisième tour du Canadien en 2013 ne peut en effet qu’apprécier sa participation au camp de perfectionnement de l’équipe, son quatrième depuis qu’il a été repêché 71e au total.

C’est que pour la première fois depuis la fin octobre, le colosse de 6 pieds 3 pouces et 220 livres joue du coude sur la patinoire avec ses camarades plutôt que de soigner en retrait une commotion cérébrale tardant à guérir.

Réputé pour la robustesse de son jeu, Crisp a dû vivre avec cette conséquence malheureuse du métier après avoir encaissé une puissante droite de Derek Mathers, des Phantoms de Lehigh Valley, le 28 octobre dernier. Il en était alors qu’à son neuvième match de la saison.

Il n’en a disputé qu’un seul autre depuis.

« Ç’a été très long », se désole-t-il aujourd’hui. « Les protocoles sont dorénavant très stricts et c’est nul par moments, mais je réalise que c’est pour notre bien à long terme. Reste que certains symptômes ont mis du temps à disparaître. »

Selon son évaluation, Crisp en était à sa deuxième commotion cérébrale. Il n’en était toutefois pas à sa première absence de longue durée. En 2011-2012, alors qu’il évoluait pour les Otters d’Erie dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL), Crisp a été limité à six rencontres en raison d’une blessure à l’épaule à sa première année d’éligibilité au repêchage de la LNH.

« Cette fois, c’était beaucoup plus difficile. Puisqu’il s’agissait à l’époque d’une blessure à l’épaule, j’avais moins de restrictions quant à ce qui m’étaient permis de faire. Je pouvais m’entraîner dans le gym, patiner et faire autre chose. Avec une commotion, on ne peut plus rien faire. C’était dur », insiste Crisp.

L’Ontarien a donc fait de son mieux pour garder le moral, fréquentant le vestiaire des siens chaque jour jusqu’à ce que le Canadien n’annonce à la mi-mars que sa saison était terminée et qu’il rentrait à Montréal pour y être traité, tout comme son coéquipier Michaël Bournival, lui aussi ennuyé par une commotion cérébrale.

« J’ai subi une terrible blessure, mais j’ai rebondi et je suis heureux. Je me sens mieux et je suis ici pour le prouver », assure l’athlète de 22 ans, tout en reconnaissant qu’il a un certain retard à combler dans sa courbe de développement.

« (Cette commotion) a évidemment ralenti ma progression parce que je n’ai pas joué pendant plusieurs mois consécutifs, mais je travaille dur depuis le début de l’été et je suis de retour dans une bonne forme physique », jure-t-il.

Écoulant la dernière année de son contrat de trois ans, Crisp entrevoit donc la prochaine campagne avec positivisme, déterminé à afficher de nouveau ses atouts d’attaquant de puissance qui ont séduit le Canadien il y a trois ans.

Crisp venait alors d’amasser 22 buts et 14 passes en 63 rencontres à Erie, tout en accumulant 139 minutes de punition. La saison suivante, en 2013-2014, il avait fait encore mieux avec 28 buts, 27 mentions d’aide et 120 minutes de pénalité en 67 matchs.

« Je suis heureux d’avoir une autre saison à ma disposition pour démontrer que je mérite un autre contrat. J’ai confiance en mes moyens et en mes habiletés. Ça ne m’inquiète pas. »