BROSSARD – L’uniforme du Canadien, Maxime Fortier le porte fièrement. Pour un hockeyeur originaire de Lachine, « c’est gros », signale-t-il. Ne reste plus qu’à faire de ce chandail le sien.

Pour ce faire, l’attaquant des Mooseheads de Halifax devra toutefois convaincre l’état-major montréalais qu’il mérite bien plus qu’une simple invitation au camp de perfectionnement de l’équipe qui se déroule cette semaine à Brossard.

Ignoré au dernier repêchage de la LNH, Fortier figure au nombre des 18 joueurs invités par le Tricolore à son camp de développement annuel. Il ne s’y est toutefois pas présenté pour se contenter de jouer les remplaçants de luxe et « remplir » un chandail le temps de quelques exercices et matchs intraéquipes.

« Ça reste un rêve de p’tit gars que d’être repêché, mais je suis quand même ici. On a tous la même chance », estime-t-il.

Répertorié au 145e échelon des meilleurs patineurs évoluant en Amérique du Nord selon la Centrale de recrutement de la LNH avant la tenue du repêchage, Fortier s’était déplacé à Buffalo pour l’occasion, nourrissant l’espoir qu’on y prononce son nom.

« Même si je ne m’étais pas fixé d’attentes, j’espérais toujours », confie Fortier, qui a finalement reçu l’appel du Canadien.

« On m’a appelé avant la fin de la sixième ronde pour me dire que si je n’étais pas repêché, j’étais invité au camp de perfectionnement de l’équipe. »

Fidèle au rendez-vous alors fixé, Fortier passe donc la semaine Brossard, où il préfère porter son regard vers l’avant plutôt que de jeter un coup d’œil derrière à la recherche d’une explication.

« Ça n’a pas été dans mon sens (au repêchage), mais une part des responsabilités me revient. Ça veut dire que je peux en faire plus, que je peux être meilleur. »

À sa deuxième saison complète dans le circuit Courteau l’an dernier, Fortier a plus que doublé sa production offensive de la campagne précédente (30 points) en amassant 31 buts et 46 mentions d’aide en 68 rencontres au sein d’une formation s’engageant dans un nouveau cycle de reconstruction.

Concluant la saison au sommet des meilleurs pointeurs des Mooseheads, Fortier a notamment pris le relais des attaquants Timo Meier et Danny Moynihan, tous les deux sacrifiés et échangés au cours de la période des fêtes à des équipes prétendantes.

« Les entraîneurs m’ont offert leur confiance et beaucoup de temps de jeu. À la suite des départs de Meier et Moynihan, je me sentais capable de faire le travail. »

Meier et Moynihan partis, respectivement pour Rouyn-Noranda et Shawinigan, Fortier n’a été blanchi de la feuille de pointage qu’en 10 occasions dans les 29 matchs qui ont suivi le départ de ces deux vétérans.

« En jumelant cette confiance à ma vitesse, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à jouer et je pense que ç’a paru jusqu’à la fin », note-t-il.

Une vitesse et un flair offensif qui n’est pas passé inaperçu aux yeux des éclaireurs du Canadien.

« De plus en plus, dans la LNH, la vitesse est rendue si importante qu’elle peut passer par-dessus la grandeur (dans les critères de sélection), observe Fortier, un ailier droit de 5 pieds 10 pouces et 178 livres. La grandeur, ça n’a jamais été quelque chose qui me dérange. Je vais y aller dans le coin, avec n’importe qui. (Mon rival) va peut-être gagner la bataille, mais j’ai des chances de le rattraper après coup. »

Voilà donc ce que Fortier a à offrir au Canadien. Qu’il en soit récompensé ou non par une invitation au camp des recrues, le lucide jeune homme promet d’être au service des Mooseheads et de leur jeune relève.

« Chaque fois que j’embarque sur la glace cette semaine pour un exercice ou un test, je veux être le meilleur possible. À la fin du camp, la décision leur reviendra, mais une chose est sûre, j’aurai tout donné. »