En début de saison, alors que David Desharnais et Max Pacioretty étaient au neutre, pendant que Daniel Brière ne pouvait s’imposer en raison d’une blessure associée à une forme physique qui ne semblait pas au rendez-vous et que Tomas Plekanec tout comme Brian Gionta se concentraient davantage sur leurs mandats de contrer les attaquants adverses plutôt que de marquer eux-mêmes, le Canadien se cherchait un premier trio.

Ses fans aussi...

Parce qu’ils jouaient avec l’énergie et l’innocence reliées à leur jeune âge et que cette énergie se transformait en buts importants, le trio de Lars Eller, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher a comblé le vide. Il s’est hissé au rang de premier trio dans l’œil et le cœur de bien des partisans.

On en a eu la preuve le 19 octobre, lors du huitième match de la saison, alors que Barry Trotz, l’entraîneur-chef des Predators de Nashville qui faisaient escale à Montréal, a décidé d’envoyer son as Shea Weber et la jeune sensation Seth Jones devant le trio des jeunes. Une attention qu’on réserve aux premiers trios.

Ça n’a pas duré.

L’éveil de Desharnais, qui a marqué le but décisif en tirs de barrage le 15 novembre, à Columbus, a rétabli l’ordre naturel des choses.

Le duo Desharnais-Pacioretty avait beau multiplier les buts et les passes en compagnie du diable de travaillant Brendan Gallagher, il ne pouvait se hisser au sein de meilleurs trios de la ligue.

Oui! Il était le meilleur du Canadien. Par un mille en plus. Mais il manquait un élément important pour rejoindre les meilleurs du circuit.

Cet élément s’est joint au club le 5 mars lorsque Marc Bergevin a volé la vedette à la date limite des transactions en mettant la main sur Thomas Vanek.

Initialement, je voyais Vanek en compagnie de Galchenyuk et Plekanec. Je me disais qu’en gardant Gallagher avec Desharnais et Pacioretty, Michel Therrien s’offrait la chance, voire le privilège, de compter sur deux bons premiers trios.

L’idée ne devait pas être trop mauvaise, puisque Michel Therrien a eu recours à ces trios pendant quelques matchs.

L’idée de compter sur un premier trio plus solide encore semblait toutefois meilleure. Et c’est pour cette raison que Michel Therrien a décidé d’associer Vanek aux deux attaquants les plus prolifiques de son club.

Une idée payante.

Car depuis que ces trois joueurs sont réunis, le Canadien compte sur un vrai premier trio. Un vrai de vrai. Le genre de premier trio qui, lorsqu’il fonctionne à plein régime, peut rivaliser avec quelques-uns des meilleurs de la LNH.

Il en a fait la preuve encore samedi.

Bon! Les Panthers rivalisent avec les Sabres, les Oilers et les Flames pour le titre de pire club de la LNH. C’est un fait.

Mais quand même. Les échanges orchestrés par ces trois joueurs samedi soir et depuis qu’ils ont été réunis sont parfois saisissants. Pour la première fois depuis bien longtemps, depuis trop longtemps, le Canadien offre à ses partisans un trio capable de lui en mettre plein la vue pendant qu’il en met plein la poire à ses adversaires.

Après une séquence de sept matchs au cours desquels il n’avait pas marqué – il affichait toutefois cinq passes – Max Pacioretty a inscrit cinq buts à ses cinq dernières parties.

Ce n’est pas rien.

Il aurait pu en ajouter un sixième samedi soir s’il avait décidé de tirer dans une cage déserte pour compléter son troisième tour du chapeau de la saison au lieu de faire cadeau d’un but à David Desharnais qui n’en demandait pas tant.

Remarquez que pour le nombre de buts que Desharnais a offert à Pacioretty depuis qu’ils ont été jumelés, il est juste et bon de retourner les faveurs de temps en temps.

Lors des trois derniers matchs, le premier trio du Tricolore a récolté 16 points : six pour Pacioretty, cinq pour les deux autres confirmant que les trois joueurs affichent maintenant une complicité plus qu’intéressante.

Et c’est de très bon augure à l’aube de séries.

Les sceptiques se demanderont combien de temps cette chimie, cette complicité et les résultats qu’elles génèrent dureront.

On verra.

Ce qui est clair, c’est que depuis les beaux jours d’Alex Kovalev avec Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn, le Canadien n’a jamais compté sur un premier trio capable d’en offrir autant. Pas seulement en théorie, mais aussi, mais surtout, en pratique aussi.

Le match en chiffres

8 – Avec ses deux buts marqués contre les Panthers, Max Pacioretty revendique maintenant neuf matchs de deux buts et plus cette saison, dont deux tours du chapeau...

10 – Le trio de David Desharnais (1), Max Pacioretty (5) et Thomas Vanek (4) a obtenu 10 des 19 tirs du Canadien samedi soir en Floride...

11- Scott Gomez, vous vous souvenez de lui, affiche une récolte de 11 points en 42 matchs disputés cette saison. Gomez a d’ailleurs été trois fois plus souvent rayé de la formation par ses entraîneurs (33) qu’il ne compte de points à sa fiche personnelle...

20 : Pour la première fois en 20 ans (Vincent Damphousse est le dernier à avoir réalisé l’exploit) un joueur du Canadien revendique 10 buts gagnants cette saison. Son nom : Max Pacioretty!

33 : Le Tricolore a remporté une 33e victoire cette saison dans le cadre des 36 matchs au cours desquels il menait après deux périodes (33-0-3)...

35 : le Canadien a marqué, samedi, en Floride, le premier but du match pour une 41e fois cette saison. Ce premier but a propulsé le Tricolore à 35 victoires (35-4-2)...

37- Le Canadien a accordé 37 tirs aux Panthers samedi. C’est trop? Difficile à dire, mais Carey Price a donné l’impression que sa soirée de travail a été facile. Le Canadien affiche maintenant 23 victoires cette saison (23-16-6) lorsqu’il est dominé au chapitre des tirs accordés...

45 – Le Canadien a donc accordé plus de tirs à leurs adversaires qu’il en a obtenus 45 fois en 75 matchs cette saison...

800 – victime d’une blessure qui l’a contraint à déclarer forfait, Roberto Luongo n’a pu disputer le 800e match de sa carrière face au Canadien...