BROSSARD, Qc - La question a été lancée sans avertissement, comme un tir de Steven Stamkos, mais Carey Price lui a répondu avec adresse, comme quand il étire sa grosse mitaine pour capter la rondelle.

« As-tu déjà failli traiter un journaliste d'idiot? », lui a-t-on demandé, jeudi.

« Non, a-t-il répondu en s'esclaffant. Vous êtes les meilleurs. »

Puisqu'il l'affirme, on doit évidemment croire Price sur parole! Plus sérieusement, il est permis d'en douter... Quoiqu'il en soit, le gardien a bien voulu aborder la thématique des relations entre les joueurs et les journalistes, dans la foulée de l'incident qui s'est déroulé chez les Maple Leafs de Toronto, au début de la semaine. N'appréciant pas la question d'un journaliste de Toronto, l'attaquant Phil Kessel l'a insulté en le traitant d'idiot.

Il faut dire que l'atmosphère qui règne actuellement dans l'entourage du Canadien est à des années-lumière de celle qui prévaut chez les Maple Leafs.

« C'est la prérogative des médias de poser les questions qu'ils veulent. Personnellement, je n'ai rien à redire contre cette façon de faire. Les journalistes doivent parfois poser des questions pointues afin de pimenter leurs textes. C'est leur tâche, et chacun met le mordant qu'il veut. Ça fait partie du jeu, surtout à l'ère des médias sociaux. »

En vieillissant, Price a dit mieux comprendre la réalité des médias. L'organisation a beaucoup travaillé avec lui à ce chapitre depuis l'arrivée de Marc Bergevin au poste de directeur général. Qu'on se souvienne de la déclaration qu'il avait faite à la fin de la saison 2012-13, selon laquelle il se sentait traqué à Montréal, « comme un hobbit dans son trou ».

« Comme athlète, ce que nous souhaitons des médias, c'est qu'ils véhiculent un message positif pour la plupart du temps, a-t-il repris. Les amateurs prennent connaissance de ce que vous dites ou de ce que vous écrivez, et ils réagissent à ça. C'est beaucoup plus facile pour l'équipe quand le message est reçu positivement par les amateurs. »

Cela dit, Price a admis que le message a nettement plus de chance d'être positif quand l'équipe a du succès, comme c'est le cas du Tricolore dans le moment.

« Notre tâche, c'est de gagner des matchs. Quand c'est le cas, ça vous donne de la matière positive et ça nous facilite la tâche. À l'inverse, quand une équipe va mal, ça devient un terreau fertile pour des histoires négatives. C'est normal. Vous en venez à comprendre ça avec l'âge. »