Quand Alex Tanguay s'est présenté dans le vestiaire de l'Avalanche du Colorado au camp d'entraînement la saison dernière, il y avait un doute dans son esprit. Il était âgé que de seulement 18 ans et il ne pouvait se faire à l'idée de percer un alignement qui comprenait des éléments comme Joe Sakic, Peter Forsberg, Adam Deadmarsh et Valeri Kamensky.

Toutefois, ça n'a pas pris de temps à Tanguay pour réaliser qu'il était en mesure de tenir tête aux autres vedettes de l'équipe. Entraînement après entraînement, partie hors concours après partie hors concours, le 12e choix au total du repêchage en 1998 a su s'intégrer au sein de l'équipe.

"Il est arrivé au camp l'an dernier et il a dominé les marqueurs de l'équipe à l'entraînement. Il a très bien joué pour nous", a indiqué Peter Forsberg.

Malheureusement pour le jeune homme, l'ancien agent de Tanguay, Kent Hughes, n'a pu s'entendre avec le directeur-gérant de l'Avalanche, Pierre Lacroix, avant la date limite du 7 octobre. Résultat: Tanguay, qui avait amassé cinq buts et trois mentions d'aide lors des parties préparatoires, a dû passer la dernière saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, avec les Mooseheads d'Halifax. Il a récolté 61 points dans les Maritimes malgré une absence de 28 rencontres en raison d'une commotion cérébrale.

Moins d'une semaine après cette fameuse date limite où il n'a pu réussir à s'entendre, Tanguay a congédié Hughes pour embaucher Don Meehan. Ce dernier a réussi à lui dénicher un contrat de trois ans évalué à trois millions$.

Ce n'était pas un refus de ma part", a avoué Tanguay. "J'avais des problèmes avec mon agent et j'ai décidé de retourner à la maison. J'ai réglé ces problèmes une fois à la maison, j'ai changé d'agent et tout est entré dans l'ordre."

Tout s'est également bien déroulé pour lui chez l'Avalanche en ce début de saison. L'Avalanche avait besoin d'attaquants avec les pertes de Valeri Kamensky et de Theoren Fleury sur le marché des joueurs autonomes, jumelés avec les blessures de Joe Sakic et de Peter Forsberg en début de saison.

Lors de la première moitié de campagne. Tanguay a prouvé que les résultats accomplis l'année précédente n'étaient pas le fruit du hasard. Il a marqué 9 buts et ajouté 16 passes à ses 43 premières parties. Il est au deuxième rang chez les recrues, derrière Scott Gomez des Devils du New Jersey.

"Il joue très bien", a affirmé le gardien de l'Avalanche, Patrick Roy, qui a permis à Tanguay d'habiter chez lui le temps qu'il puisse s'adapter à la LNH. "Il travaille fort et il fait du bon boulot."

Si on se fie aux performances de Tanguay dans la LHJMQ, il est évident que Tanguay est un espoir qui ne pouvait pas manquer son coup indépendamment de l'équipe avec laquelle il allait s'aligner.

Tanguay est le meneur de tous les temps chez les Mooseheads avec 101 buts et 214 points en trois saisons avec l'équipe. Les recruteurs l'ont décrit comme un joueur qui adore la compétition et qui a tout un talent de marqueur. Ses seules faiblesses étaient sa taille, 6 pieds, 180 livres, et son manque de rapidité.

Cependant, Tanguay indique qu'il peut compenser son manque de rapidité par sa vision du jeu et sa force d'anticipation. En ce qui concerne son physique, il souligne que le processus de renforcement est en marche.

Je lève des poids et je fait d'autres exercices hors glace pour devenir plus fort", a admis Tanguay qui a grandi à Ste-Justine. "Les gars sont si gros et si forts ici que je dois faire de même pour rivaliser."

Si Tanguay ne répond pas à l'appel, ses deux compagnons de trio, Milan Hejduk et Chris Drury, se feront un plaisir de le ramener à l'ordre. Les deux savent ce que vit Tanguay puisqu'ils viennent de compléter leur première année. D'ailleurs, Drury a été nommé recrue de l'année en 1998-1999.

"Ils sont deux joueurs exceptionnels" a déclaré Tanguay. Je veux faire la même chose que ces deux gars-là. Je veux travailler fort à chaque jour pour devenir un meilleur joueur. J'ai deux bons exemples devant moi et je dois les suivre."

Jusqu'à maintenant, on peut dire qu'il le fait bien.