QUEBEC (PC et RDS) - Marius Fortier, le père des Nordiques, est décédé vendredi à l'hôpital Laval, à l'âge de 79 ans, à la suite d'une courte maladie.

Le titre de père des Nordiques collait à la peau de Marius Fortier depuis la naissance de cette équipe, en 1972. En compagnie de cinq partenaires, Jean-Marc Bruneau, John Dacres, Marcel Bédard, Jean-Claude Mathieu et Léo-Paul Beausoleil, il a doté Québec d'une équipe dans la défunte Association mondiale de hockey. Ce groupe des six s'était dissocié de la Société Colibec Inc., propriétaire et fondatrice des Remparts.

L'aventure des Nordiques dans l'AMH a duré sept ans et elle a provoqué, en 1979, un élargissement des cadres de la Ligue nationale de hockey. Québec avait rejoint le grand circuit cette année-là.

Non satisfait d'appartenir au groupe de fondateurs des Nordiques, il a été le premier directeur général de cette équipe. Ses premières décisions ont bouleversé le monde sportif au Québec. Il a nommé Maurice Richard, le plus grand nom de toute l'histoire du hockey chez nous, au poste d'entraîneur et il a arraché le défenseur Jean-Claude Tremblay au Canadien de Montréal. Malheureusement, le Rocket a tiré sa révérence après seulement deux matchs derrière le banc de l'équipe québécoise.

Au fil des ans, Marius Fortier a occupé diverses fonctions au sein de l'organisation des Nordiques. Il agissait comme ambassadeur au moment de son départ pour Rimouski, où il a contribué à l'implantation de l'Océanic dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Il a ensuite traversé le fleuve pour vivre le lancement du Drakkar de Baie-Comeau dans le circuit Courteau. Il est revenu à Québec pour oeuvrer chez les Remparts et les Citadelles, le club-école du Canadien de Montréal dans la Ligue américaine de hockey, pendant trois saisons.

Les initiatives de Marius Fortier ne se sont pas limitées au hockey. Il a été à l'origine de l'équipe de football du Rouge et Or de l'Université Laval. Il a également vécu la courte existence des Caribous, l'équipe professionnelle de crosse de Québec au milieu des années 70.

Ces dernières années, il vaquait à diverses occupations chez les anciens des Bleus. Il était d'ailleurs du tournoi de golf de ce groupe, le 15 juillet dernier. Jovial, toujours de bonne humeur, il a mordu à pleines dents dans le sport. Il avait cependant eu le coeur brisé par la vente des Nordiques, en mai 1995.

"C'est un gars de la première minute, c'est le premier gérant des Nordiques. C'est celui qui a engagé Maurice Richard pour six matchs. C'est lui qui a engagé Maurice Filion, ça vous dit tout", a indiqué Marcel Aubut. "Il n'y a pas beaucoup de monuments du sport à Québec. Il n'a jamais lâché. Le problème de Québec c'est ça, il n'y a pas de futur Marius Fortier à l'horizon."