Comme tout le monde, c'est avec stupéfaction que j'ai appris le décès de Luc Bourdon, un jeune homme de 21 ans qui avait la vie devant lui.

Luc Bourdon, l'orgueil de Shippagan, a marqué la Ligue de hockey junior majeur du Québec pendant quatre saisons avec les Foreurs de Val-d'Or, qui l'avaient sélectionné derrière Sidney Crosby et Guillaume Latendresse en juin 2003, de même qu'avec les Wildcats de Moncton et, jusqu'à l'an dernier, avec les Screaming Eagles du Cap-Breton.

Défenseur efficace dans les deux sens de la patinoire, Bourdon a gagné la médaille d'or deux ans de suite avec Équipe Canada junior aux côtés de son grand copain Kristopher Letang, lui qui est présentement impliqué dans la finale de la coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh.

J'ai eu la chance de côtoyer Bourdon au cours des quatre dernières saisons, particulièrement lors de ses deux aventures avec Équipe Canada junior à Vancouver et à Leksand, en Suède. Je me souviens d'une séance d'entraînement où le grand Luc, bouffon à ses heures, s'était improvisé reporter de RDS tout près du vestiaire pour interviewer son pote Letang. À chaque question qu'il posait à son chum, il s'empressait de lui écraser le micro de la caméra sur le nez ou encore dans le front ! Letang ne pouvait retenir son rire. Des « niaiseries » de jeunes de 18 ans qui ne se soucient pas trop de la vie. Quand tu as la vie devant toi, c'est souvent ce que tu fais, tu t'amuses.

Je ne sais pourquoi mais quand j'ai appris la triste nouvelle, c'est cette image qui m'est revenue en tête, tout comme celle de Bourdon qui serre Letang dans ses bras lors du dernier match de la série demi-finale de la Ligue junior majeur du Québec, l'an dernier, entre le Cap-Breton et les Foreurs. Les deux copains s'affrontaient dans cette série émotive au possible pour Bourdon, qui devait se mesurer à son ancienne équipe et jouer devant ses anciens partisans qui lui en voulaient un peu d'avoir demandé de quitter Val-d'Or la saison précédente.

Évidemment lorsqu'on apprend une nouvelle comme celle-là, nos pensées vont à la famille en deuil. Je ne connaissais pas la famille de Luc, mais mes pensées accompagnent aussi Lyne Rivard et Serge Bolduc, des amis personnels qui ont hébergé Luc Bourdon pendant deux ans et demi à Val-d'Or. Lyne l'aimait beaucoup son grand Luc et c'était réciproque…

Quand le destin frappe on trouve la vie très injuste. Luc Bourdon avait beau avoir la richesse, la célébrité et l'admiration des fans des Canucks, qui l'avaient adopté dès son premier camp en 2005 grâce à ses mises en échec percutantes, aujourd'hui il a perdu ce qu'il avait de plus important…LA VIE!

Bon voyage Luc! Tu trouveras sûrement une équipe de hockey qui voudra de toi dans cet autre monde.