WINNIPEG - La remise en liberté sous caution qui devrait être accordée à l'ancien entraîneur de hockey Graham James a incité l'une de ses victimes présumées à exhorter les politiciens à en faire plus pour combattre les crimes à caractère sexuel.

L'ancienne vedette des Flames de Calgary, Theoren Fleury, a fait valoir que les lois se devaient d'être modifiées et que beaucoup plus d'argent était nécessaire pour aider les victimes d'agressions sexuelles à s'en sortir.

Theoren Fleury a déclaré en entrevue, mercredi, qu'il appelait à des changements dans l'ensemble du système, notamment aux niveaux des pardons et des remises en liberté.

Selon l'ancien hockeyeur, le système ne fonctionne pas.

Graham James fait face à neuf chefs d'accusation relativement à des agressions sexuelles alléguées qui auraient été commises entre 1979 et 1994 sur trois garçons, dont Theoren Fleury, alors que l'accusé était entraîneur au hockey junior.

Un juge a indiqué mardi qu'il accorderait une liberté sous caution à Graham James une fois que la Couronne et la défense se seront entendues sur les conditions. La décision devrait être connue lundi. La Couronne s'était initialement opposée à la libération de l'accusé.

Theoren Fleury souhaite imposer le thème des lois sur les crimes à caractère sexuel lors des prochaines élections générales fédérales. L'ancien hockeyeur réclame aussi plus d'argent pour aider les victimes d'agressions, qui seraient souvent laissées à elles-mêmes et tomberaient dans des problèmes de drogue, d'alcool et de criminalité.

Theoren Fleury parle d'un "cercle vicieux", appelant à des programmes de réinsertion mieux financés.

Il estime que la décision concernant Graham James signifie que les gens qui ont souffert en silence hésiteront encore davantage à se confier.

L'ancienne vedette de la Ligue nationale de hockey utilise son site Internet pour inciter les Canadiens à faire pression sur leurs députés.

À Ottawa, mercredi, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a pressé l'opposition à faire passer les lois conservatrices sur la loi et l'ordre. Le ministre a fait valoir qu'un de ces projets de loi rendrait plus difficile l'obtention d'un pardon comme celui accordé à Graham James en 2007.

Aujourd'hui âgé de 58 ans, Graham James a purgé une peine de plus d'un an de prison, à la fin des années 1990, pour avoir agressé trois jeunes joueurs de hockey, dont Sheldon Kennedy, qui a également fait carrière dans la LNH.

James a par la suite été gracié et il a déménagé au Mexique. Il est toutefois rentré au Canada après que la police eut émis un mandat d'arrestation contre lui, à la suite de nouvelles accusations, en octobre.