Si la découverte d'une blessure au cou de Sidney Crosby a causé une grande surprise dans l'univers sportif, Antoine Vermette s'est plutôt rappelé de vieux souvenirs de l'été 2001.

Lors du camp estival d'Équipe Canada Junior, Vermette avait encaissé un contact de Jay Bouwmeester durant un match intraéquipe, mais il avait été tenu à l'écart du jeu pendant sept longs mois.

«C'était très banal au départ et mes symptômes étaient uniquement des maux de tête. À l'origine, je ne devais pas être tenu à l'écart du jeu - ou du moins par pour longtemps», a raconté Vermette qui avait été repêché en 2000 en deuxième ronde par les Sénateurs d'Ottawa.

Ce petit incident s'est cependant transformé en une interminable attente jusqu'au moment où on lui a décelé un problème … au cou. Voilà pourquoi Vermette n'a pas sursauté en apprenant le dernier développement dans le dossier Crosby.

«Ce n'est pas surprenant qu'il soit aussi blessé au cou parce que je l'ai vécu. On aperçoit souvent des dommages au cou quand un athlète est ennuyé par des maux de tête. Lorsqu'un impact est assez important pour causer une commotion, le cou absorbe également le choc et ce n'est pas rare que les deux parties du corps soient affectées», a indiqué Vermette au RDS.ca.

À l'époque, Vermette avait également consulté quelques spécialistes sans qu'on identifie la cause de ses maux de tête persistants. Il refuse de critiquer le travail des médecins des Penguins qui n'ont pas aperçu cette blessure plus tôt.

«Je suis certain qu'ils veulent éviter tous les risques dans son cas et je suis persuadé qu'ils prennent des décisions prudentes», a mentionné l'attaquant des Jackets qui a souvent été approché par des confrères de la LNH pour prodiguer des conseils.

La blessure de Crosby révèle des dommages aux tissus mous de son cou alors que le problème de Vermette se situait au niveau de la motricité.

«Je ne connais pas le diagnostic exact de ma blessure de l'époque donc je ne sais pas si les tissus mous de mon cou étaient affectés, mais concrètement, on a réajusté mon cou parce que j'avais de la difficulté motrice dans les rotations», a expliqué le hockeyeur de 29 ans.

«Je me suis fait ajuster le cou pour retrouver cette motricité et j'ai perdu mes symptômes à partir de ce moment ce qui confirmait que ce n'était pas une commotion.»

Vermette rêvait déjà aux Sénateurs

Une absence de sept mois représente un obstacle de taille à surmonter pour n'importe quel sportif, mais la côte semble encore plus exigeante pour un athlète qui n'a pas encore atteint la vingtaine. Qui plus est, Vermette se préparait pour sa saison junior de 19 ans durant laquelle il devait aider les Tigres à accéder aux grands honneurs.

Vermette avait cependant un plan encore plus gros en tête.

«Je savais que j'avais des chances de me tailler une place avec les Sénateurs dès cette année donc j'étais motivé et préparé. Mon objectif premier était d'avoir un gros camp et de forcer la main aux Sénateurs», s'est rappelé le numéro 50 des Blue Jackets.

Reconnu pour sa mémoire, Vermette se souvient même du joueur pour lequel les Sénateurs avaient opté.

«Finalement, ils ont choisi Chris Herperger qui a aussi joué à Chicago.»

Si le monde du hockey attend avec impatience le retour de Crosby, Vermette s'imposait lui-même une pression en raison de l'importance de cette année dans son parcours.

«Du jour au lendemain, tu subis une telle blessure, mais je me disais que ça se réglerait et que j'avais encore du temps pour revenir. La pression venait plus de moi, je voulais jouer et je me retrouvais dans une situation spéciale parce que les Tigres m'encadraient et mon agent aussi étant donné que j'avais être repêché», a dévoilé Vermette qui n'a jamais douté de pouvoir poursuivre sa carrière.

L'histoire du polyvalent hockeyeur est particulière, mais sa guérison l'est davantage. Vermette se préparait à passer une soirée tranquille avec sa conjointe quand ses beaux-parents ont insisté à deux reprises pour les inviter au restaurant. Arrivé sur les lieux, Vermette a rencontré Sylvain Boutet, le médecin des Remparts de Québec et médecin en chef de la LHJMQ.

Dès un premier rendez-vous, Boutet a décelé son problème au cou et il l'a référé au physiothérapeute des Remparts, Richard Normand, pour corriger le tout.

«Encore aujourd'hui, j'ai gardé un bon lien de confiance avec ces personnes et je suis très reconnaissant envers eux», a conclu Vermette qui espère aider les Jackets à conclure cette éprouvante saison sur une bonne note.

Avec la collaboration de Nicolas Landry