L'entrevue de Geneviève Langlois avec Joé Juneau est disponible sur le RDS.ca.

 

Aujourd’hui, j’ai envie de vous raconter comment j’ai vécu ma rencontre avec Joé Juneau dans le cadre de mon émission Zone Langlois.

 

Avant de sauter dans le vif du sujet, je tiens à faire une mise en contexte importante. 

 

D'abord, vous l’ignorez peut-être mais je ne fais jamais de pré-entrevue avec mes invités. Je me contente d'une brève rencontre avant le tournage, question de briser la glace.  Je constate que cette approche mène à des entrevues plus humaines, sincères et chargées d’émotions. Mon défi est par contre d’établir un climat de confiance, rapidement. Disons que j'y parviens assez bien, pour ne pas dire à chaque fois... Fiou!

 

Mon premier contact avec Joé fut agréable. Cet homme fort sympathique est étonnamment discret, voire même un peu timide. J’ai cependant compris qu’il avait envie d’y être et qu’il accepterait de se livrer.  

 

Voilà que nous prenons place dans les divans noirs du studio afin de commencer l’entrevue. Louise, notre réalisatrice, m'indique alors : « Ok Geneviève, on commence dans 5, 4, 3, 2, 1... »

 

Je dois vous avouer que pour l’une des rares fois dans ma vie, je me suis alors senti intimidée. J'ai senti une énorme bouffée de chaleur monter en moi, mes mains sont devenues moites et je cherchais quelque peu mes mots.

 

Vous devinez bien que tout ça n'a duré que quelques secondes.

 

J’ai alors confié à Joé qu’il m’intimidait. Il m’a spontanément répondu « Ben voyons, y’a pas de raison! »

 

J’ai rigolé maladroitement, je me suis ressaisie et nous avons tout de suite recommencé. La timidité s’est dissipée et un climat de confiance s’est rapidement installé. 

 

Mon aisance légendaire étant de retour, je me suis permis de lui poser une tonne de questions sur son parcours et à chaque fois, je sentais qu’il répondait avec sincérité. 

 

C’était agréable de le voir se remémorer autant de souvenirs. J’avais l’impression qu’il revivait certaines périodes de sa vie et qu’il prenait plaisir à les partager avec moi, avec nous tous. 

 

Comme la fois où il a été repêché par les Bruins de Boston alors qu'il avait déjà quitté le site du repêchage, nonchalamment : « J’ai jamais su quand j’ai été repêché, par qui, pis ça m’était égal... »

 

Mais il y a un moment où j’ai été particulièrement touchée par ses souvenirs. De l'entendre se remémorer les derniers instants de sa carrière, lorsqu'il était juste là, à la porte de la retraite, avec tant d'émotions. C'était tout simplement captivant!

 

Pour Joé, ces souvenirs sont douloureux. La passion du hockey est encore grande, bien vivante. Je sentais sa gorge se nouer alors qu'il retenait à peine ses larmes. La flamme est encore bien vive.

 

En signant à Montréal pour trois ans, il savait que ce contrat allait être son dernier. Ce n’est pas parce que tu sais que la fin s’en vient que tu es nécessairement prêt. La peine n’est pas moins grande.

 

« Le lendemain tu es chez vous et tu ne peux plus bouger. Tu réalises que c’est vraiment fini comme joueur. Tu travailles toute une vie pour en arriver à ce but-là, pis là c’est fini... »  me disait-il avec émotions. 

 

C'est le genre d'émotion qui impose le respect. J’ai été touchée par sa grandeur d’âme. Des hockeyeurs comme Joé Juneau, il y en a peu. C’est un homme intelligent, fascinant et tellement généreux.

 

Grâce à cette entrevue, vous découvrirez cet être d’exception qui a réalisé de grandes choses en tant qu’athlète, mais aussi en tant qu’humain. Vous saurez d’où lui vient sa passion pour le hockey, comment il a été repêché par la LNH et pourquoi il a mis sur pied un programme de hockey dans le grand Nord. 

 

Bon visionnement!