Zone Langlois : Erik Guay

Au mois d’octobre dernier, j’ai eu la chance de m’assoir en compagnie de Erik Guay afin de jaser avec lui de son parcours.

Vous devinez bien que nous avons parlé des Jeux olympiques, car c’est un sujet incontournable à l'approche de l'ultime compétition de Pyeongchang. Mais nous avons aussi abordé plusieurs autres sujets afin de vous permettre de mieux connaitre l’homme fascinant qu’il est devenu.

Érik est pratiquement né avec des skis aux pieds. J’exagère à peine, puisque c’est à l’âge de deux ans que sa mère l’a initié à sa passion. Tout comme l’ensemble de la famille Guay, il est rapidement tombé amoureux du ski alpin, puis de l'ivresse de la vitesse!

« J’aimais la vitesse, mais je n’étais pas le plus casse-cou. Je n’étais jamais le premier à faire des sauts ou à aller vite. J’étais toujours le troisième. J’étais un peu plus sage. »

Ça fait maintenant 34 ans que cet athlète nous fait vivre une vaste gamme d’émotions et c’est pour son bonheur et celui des amateurs qu’il continue à dévaler les pentes à toute allure.

Guay est le skieur alpin canadien le plus décoré, mais jamais il n’a remporté d'honneur olympique. En février prochain, il tentera le tout pour le tout lors de sa quatrième participation aux Jeux. Conscient de sa dernière chance, le Québécois est déterminé à monter sur le podium.

« C’est juste une chose qui manque à ma carrière. Si je l’ai tant mieux, ça va être la cerise sur le sundae.  Si je ne l'ai pas, je vais quand même être fier de mes résultats et de ce que j’ai accompli. »

Je sais qu’il s'impose beaucoup de pression, mais est-ce un fardeau supplémentaire pour lui de savoir les regards tournés en sa direction alors que les journalistes du pays ainsi qu'un grand nombre de Canadiens souhaitent le voir décrocher les grands honneurs?

« Oui et non! Je pense que de mon côté, la pression que je vais me mettre sur moi-même est le résultat de mes attentes. Je veux bien performer. Ce sont des attentes réalistes. »

Je lui ai alors demandé si son résultat aux Jeux olympiques allait avoir une influence, ou non, sur sa décision de prendre sa retraite.

« Vraiment pas. En fait, pas du tout! Je pense que les choses qui auront un impact sur ma décision sont surtout côté personnel. Si je parle à ma femme et qu'elle me dit ‘: "Écoute je ne suis pas contente, ce n’est pas faisable de gérer les quatre enfants pendant que t’es parti", ce sera alors fini. Je rentre à la maison tout de suite. »

Nous le savons bien, il y a deux côtés à une médaille. Dans le cas d’Erik, j’utiliserai cette expression pour faire référence à sa carrière puis, d'autre part, à sa famille. Pouvoir vivre sa passion est un privilège qui demande aussi de faire des choix de vie, des sacrifices. Partir en voyage pour s’entrainer et faire des compétitions est sans doute très enivrant, voire même libérateur, mais je me demandais si par moment il lui arrivait d'avoir les blues à l'idée de s'éloigner des siens.

« Je pars en voyage. Les trois ou quatre premières journées, je me trouve chanceux. Je peux me reposer, j’ai plus d’énergie, mais après quatre ou cinq jours j’ai juste envie de rentrer chez nous.  Pis des fois, c’est tough!»

L'heure de la retraite est imminente pour Erik, mais il anticipe ce moment sans aucune crainte.

« J’ai un genre de sens d’excitation. J’ai hâte d’éventuellement passer à autre chose. J’ai hâte de ne pas voyager l’été, de profiter de mon été à 100 %. Même l’hiver j’ai hâte d’être au Québec à temps plein. Je le sais que la plupart des gens sont tannés de faire ça (pelleter), mais moi ça me manque! »

Pour l’instant, alors que sa santé le permet, il prévoit performer sur les pentes pendant une année ou deux. C’est donc pour notre plus grand bonheur que nous pourrons continuer à suivre cet athlète d’exception dans sa quête de nouvelles victoires.

À l'approche des Jeux olympiques de Pyeongchang, je vous invite à visionner cette entrevue que j’ai réalisée avec Erik Guay alors qu’il m’a visité dans la Zone Langlois.