(ESPN.com) - La plupart des gens connaissent maintenant l'histoire de Patrick Kane survenue la semaine dernière à Buffalo alors que le joueur vedette des Blackhawks de Chicago et son cousin auraient apparemment eu maille à partir avec un chauffeur de taxi de 62 ans, qui auraient empêché les jeunes hommes de sortir du véhicule parce qu'ils refusaient de payer une course de 13,80 $. Les cousins Kane auraient répondu à l'homme en l'agressant. Des accusations ont ensuite été portées contre eux.

Depuis, les deux parties ont insisté pour dire que l'incident avait été exagéré que des garçons resteront toujours des garçons. Mais le fait que Kane soit un garçon avec un compte en banque costaud aidera s'en doute à trouver un terrain d'entente avec le chauffeur de taxi Jan Radecki, qui a déjà eu des démêlés avec la justice.

Il est difficile de croire que Kane, un des fils chéris de Buffalo qu'on a récemment vu en compagnie du maire de la ville lors d'une campagne de financement pour un aréna local, reçoive plus qu'une petite tape sur la main. Il est probable aussi que les accusations soient modifiées ou encore simplement abandonnées. (Un grand jury doit décider plus tard cette semaine. Kane a déjà plaidé non coupable)

Quand les avocats vont sauter dans le dossier, nous allons nous retrouver devant des impressions et des perceptions.

Kane a parlé publiquement lundi pour la première fois depuis les incidents alors qu'il se préparait à sauter sur la glace lors du camp d'orientation de trois jours de l'équipe nationale des États-Unis en banlieue de Chicago.

Il avait préparé une brève déclaration qui comprenait des excuses à sa famille ainsi qu'aux amateurs de hockey de Buffalo et de Chicago. Il n'a répondu à aucune question et ne commentera pas les événements durant le camp. Cette tiède déclaration laissait l'impression qu'on se retrouvait devant un jeune homme à la croisée des chemins.

L'éditorialiste du Buffalo News, Bucky Gleason, avait écrit après les arrestations, citant de nombreuses sources, que Kane en menait large et qu'il était devenu trop gros, trop rapidement. Nous avions entendu le même son de cloche que Gleason, qui a eu l'opportunité d'avoir plusieurs interactions avec Kane depuis son arrivée dans la LNH.

Il est un jeune homme dynamique qui est devenu une partie intégrante de la renaissance dramatique du hockey à Chicago.

Alors, qu'avons-nous devons nous? De la jalousie d'une petite ville de hockey? Ou un joueur qui a oublié d'où il venait et qui s'est retrouvé dans les pages judiciaires en raison d'un grand manque de jugement?

Kane a brièvement fait référence à son rêve non seulement de jouer dans la LNH mais aussi d'avoir l'opportunité de représenter son pays aux Jeux olympiques de Vancouver en février. Ce rêve est maintenant entaché et seul le temps dira si cette tache demeurera permanente.

Kane a la chance d'être bien entouré. Il est membre de l'écurie de Pat Brisson et de CAA Sports groupe, qui représentent d'autres jeunes étoiles du circuit dont le capitaine des Blackhawks Jonathan Toews et Sidney Crosby des Penguins de Pittsburgh. (Ces derniers vont participer au camp d'orientation du Canada la semaine prochaine à Calgary) Brisson représente aussi Erik Johnson, qui est aussi à Woodbrige avec l'équipe américaine, ainsi que John Tavares, premier choix au dernier repêchage.

On sait que n'importe qui peut se retrouver dans des situations pareilles un jour mais d'un autre côté, êtes-vous capable d'imaginer Crosby ou Toews faire les manchettes pour avoir frappé un vieux chauffeur de taxi pour une poignée de monnaie?

Personne ne le croit et nous sommes prêts à parier que ça n'arrivera pas. Mais Kane l'aurait fait et c'est à lui maintenant de travailler avec acharnement pour prouver aux sceptiques qui doutent de lui qu'ils ont tort.

Il devra travailler fort aussi pour prouver au directeur général de l'équipe américaine Brian Burke qu'il n'est pas devenu un individu que son statut de hockeyeur professionnel lui permet d'oublier les valeurs acquises durant sa vie.

Burke est un homme pour qui les mots loyauté et humilité signifient beaucoup. Kane n'a pas encore prouvé qu'on retrouvait ces deux qualités dans son caractère.

Burke a insisté lundi pour dire que cet incident n'aurait aucun impact quant à sa décision de garder ou non Kane avec l'équipe nationale des États-Unis.

"Il était à la mauvaise place au mauvais moment, a dit Burke lundi après la lecture du communiqué par Kane. J'ai fait des choses quand j'avais son âge et dont je ne voudrais pas parler ici."

Burke n'a pas l'intention de se transformer en policier mais le caractère de Kane sera mis à rude épreuve et il devra répondre.

Vous pouvez aussi tenir pour acquis que le président des Blackhawks John McDonough ainsi que le reste du bureau de direction, incluant le nouveau directeur général Stan Bowman, chez qui Kane a vécu à son année recrue, vont le suivre de près pour s'assurer qu'il demeure sur le droit chemin.

Les Blackhawks représentent l'une des belles histoires des dernières années dans le monde du sport. McDonough et son équipe ont reconstruit les ponts avec les amateurs. Ce genre d'incident pourrait toutefois venir anéantir l'excellent travail des dernières années.

On peut compter aussi sur le commissaire Gary Bettman pour surveiller de près l'évolution du dossier. On se souviendra que Sean Avery avait été suspendu six parties pour avoir fait des commentaires au sujet de Dion Phaneuf ainsi que sur son ancienne petite amie. Il faudra voir maintenant où se situe la bourde de Kane dans l'échelle de gravité de Bettman.

On entend les athlètes répéter les mêmes choses ad nauseam quand ils se retrouvent dans l'eau chaude mais ceci se veut un appel de réveil. Ils regrettent d'avoir embarrassé leurs coéquipiers, leurs familles et leurs communautés. Blah, blah, blah.

On s'amuse à écouter les athlètes d'autres sports quand ils se trouvent dans l'embarras comme s'il n'y avait pas de têtes brûlées dans la LNH pour se retrouver dans ce genre de situations.

Mais Kane vient de servir un sobre rappel que la LNH n'est pas immunisée contre des gestes irréfléchis.