Plusieurs questions et théories émergent suite à la décision de la LNH de refuser le contrat de 102M$ pour 17 ans à Ilya Kovalchuk.

D'abord, une source a indiqué à ESPN.com mercredi matin que le président et directeur général des Devils, Lou Lamoriello, était au courant de la décision de la Ligue nationale de rejeter le contrat de Kovalchuk, ce qui ne l'a pas empêché d'annoncer la signature du joueur russe en grandes pompes, mardi.

La question se pose donc : pourquoi Lamoriello aurait-il annoncé que l'entente était officielle s'il savait que la LNH allait revoir le contrat?

Le directeur général des Devils est reconnu comme l'un des plus rusés de la LNH.

Plusieurs sources indiquent ne pas croire que la décision de la ligue soit basée sur une transgression évidente de la convention collective, mais plutôt sur la croyance que la structure du contrat - très lucratif au début mais avec un salaire de 550 000$ lors des cinq dernières années - défie « l'esprit » de la convention collective.

Et si Kovalchuk n'arrive plus à s'entendre avec les Devils? Est-ce que les Kings, dont la dernière offre à Kovalchuk était de 80 millions $ sur 15 ans, tenteront le coup à nouveau? Le Russe souhaitera-t-il maintenant retourner chez lui en attendant de devenir la pièce-maîtresse de son équipe nationale lors des Jeux olympiques de 2014 à Sotchi?

Une source a mentionné à ESPN.com qu'un certain nombre d'équipes ont offert des contrats d'un an à valeur annuelle maximale à Kovalchuk. Ces équipes reviendront-elles maintenant dans le portrait?

D'un autre côté, si la LNH avait accepté l'entente, qu'est-ce qui aurait arrêté un autre directeur général de signer un joueur de premier plan sur les bases d'un contrat de 20 ans, sachant très bien que la moyenne annuelle de l'entente aurait grugé beaucoup moins, chaque année, sur la masse salariale de l'équipe?

Il demeure que le débat est lancé à savoir si la LNH arrivera à justifier sa décision sur une base solide et concrète.

Une source familière à la convention collective et aux contrats de la LNH a souligné à ESPN.com qu'il ne voyait pas comment la ligue pourrait gagner sa cause si jamais celle-ci devait se rendre en cour. La source précise qu'il n'y a rien, selon la présente convention collective, qui empêche une équipe de signer un joueur sur les bases d'un contrat à long terme qui le mènera à plus de 40 ans.

Cela dit, les directeurs généraux avaient tous été avertis à plusieurs reprises que la LNH n'était pas chaude à l'idée que les formations offrent ce genre de contrat. Aujourd'hui, ils se rendent bien compte que la ligue ne fera pas que froncer les sourcils.

Ainsi, après plusieurs mois d'avertissements, la LNH a finalement décidé d'agir. Ce verdict pourrait bien avoir des répercussions sur les négociations futures entre les propriétaires et l'Association des joueurs.

D'ailleurs, certains croient que l'AJLNH procédera à un grief contre le refus du contrat de Kovalchuk par la ligue. À partir de mercredi, l'association a cinq jours ouvrables pour le faire. Si c'est le cas, la décision à savoir si la ligue était en droit de refuser l'offre sera prise en arbitrage.

Chose certaine, la LNH jettera assurément un œil sur la possibilité de limiter la durée et l'étalement des contrats lorsque viendra le temps de négocier la prochaine entente avec les joueurs. La ligue utilisera peut-être les ententes de Roberto Luongo, Marc Savard et Marian Hossa en guise d'exemples. Mais une telle décision ne sera pas facilement prise; les joueurs tenteront sans doute d'obtenir quelque chose en retour (en termes de ristournes ou de participation olympique).

En d'autres mots, même si la LNH vient de se positionner en refusant le contrat de Kovalchuk, tout indique que la bataille est loin d'être gagnée.