Les chances des Bruins sont minces
Boston Bruins lundi, 7 avr. 2008. 17:47 dimanche, 15 déc. 2024. 02:59
(ESPN.com) - Alors que la fièvre du hockey est de retour dans des marchés importants tels que ceux de Chicago et Washington, le retour des Bruins de Boston en séries d'après-saison est presque passé inaperçu.
La réputation des Bruins en a pris pour son rhume au cours de la dernière décennie, mais l'équipe qu'on accusait de manquer de cœur, de caractère et de leadership a démontré qu'elle possédait toutes ces qualités alors que les choses se corsaient à la fin de la dernière saison. Malgré la perte de leur meilleur marqueur, Marc Savard, et de l'un de leurs meilleurs pointeurs, Chuck Kobasew, et l'absence de Patrice Bergeron depuis la fin du mois d'octobre, les Bruins ont amassé au moins un point dans chacune de leurs dix dernières parties pour s'assurer d'une première participation aux séries depuis le lockout.
Plus personne ne parle de Tim Thomas comme un gardien qui n'appartient qu'aux circuits mineurs. Le cerbère des Bruins a terminé la saison avec un pourcentage d'efficacité de ,921, le quatrième plus élevé de la Ligue. De plus, pour avoir fait paraître potable une brigade défensive ordinaire, Zdeno Chara mérite sa part de votes pour l'obtention du trophée Norris.
La mauvaise nouvelle, c'est que la belle saison des Bruins prendra probablement fin au cours des prochains jours. Pas parce que le Canadien de Montréal les a battus huit fois consécutives cette saison, ou onze fois de suite si on remonte à l'an dernier, mais tout simplement parce qu'il s'agit d'un club qui leur est supérieur dans presque toutes les catégories imaginables.
Écarté des séries par la plupart des observateurs, dont votre humble serviteur, au début de la saison, le Canadien a finalement vu ses plus beaux espoirs, les Mike Komisarek, Christopher Higgins, Andrei Kostitsyn, Tomas Plekanec et Carey Price, prendre leur envol. Alex Kovalev est passé de cancer à héros dans le vestiaire et pour la première fois depuis 1993, on parle du destin qui s'apprête à faire son œuvre à Montréal.
LA SÉRIE EN CINQ POINTS
1. The Price is right. Tout le monde a eu la même réaction en apprenant que le directeur général Bob Gainey avait échangé son vétéran gardien Cristobal Huet aux Capitals de Washington en retour d'un vulgaire choix de deuxième ronde à la date limite des transactions. Plusieurs ont froncé les sourcils en étant mis au courant du risque gigantesque qu'il courait en donnant le filet de son équipe à une recrue de 20 ans et à un adjoint qui n'avait pas beaucoup plus d'expérience, Jaroslav Halak.
On peut se permettre d'en rire maintenant que le Canadien s'est assuré du titre de l'Association de l'Est en remportant 14 de ses 19 derniers matchs. Price, qui a remporté la médaille d'or avec l'équipe canadienne au championnat du monde de hockey junior et qui a guidé les Bulldogs de Hamilton à la conquête de la coupe Calder à l'âge de 19 ans, ne semble pas réaliser tout ce qui se passe autour de lui. Vous voulez la preuve qu'il est à la hauteur de la mission qu'on lui a donnée? Après son renvoi dans la LAH, il est revenu en force pour devenir le premier gardien de moins de 20 ans à signer 20 victoires depuis Patrick Roy (ce nom vous dit quelque chose?) et Tom Barrasso il y a plus de 20 ans.
2. Ouch, mon dos! Même si le jeu est généralement plus serré dans les séries, les Bruins ont encore des croûtes à manger si leur attaque à l'intention de rivaliser avec celle du Canadien. Aucune équipe n'a marqué plus de buts que le Tricolore cette saison, tandis que l'offensive de Boston s'est classée au 24e rang de la LNH. C'est pourquoi l'état de santé de Savard sera un facteur déterminant pour les Bruins. Le fabricant de jeu vedette a recommencé à patiner, mais ses malaises au dos sont persistants. Même s'il est à son poste pour le premier match jeudi, il ne sera probablement pas à son meilleur, mais ce serait quand même mieux que rien. Même en ratant les sept derniers matchs de la saison, Savard a quand même terminé avec 22 points de plus que son coéquipier le plus productif, Marco Sturm. Et il a probablement très hâte de participer aux séries pour la première fois de sa carrière.
3. Profondeur, profondeur, profondeur. Les Bruins comptent sur un seul marqueur de 20 buts (Sturm) et trois joueurs qui ont atteint le plateau des 50 points. Du côté de Montréal, on parle de quatre joueurs qui ont marqué au moins 20 buts et sept qui ont plus de 50 points à leur fiche. La brigade défensive des Bruins, qui est loin d'être la plus étanche du circuit, en aura plein les bras.
4. Deux degrés de séparation. On aura droit à un duel d'entraîneurs captivant alors que Guy Carbonneau, qui goûtera aux séries pour la première fois, sera opposé à son prédécesseur, Claude Julien. Julien avait été jeté à la poubelle par Bob Gainey après avoir mené le Canadien à une victoire surprise contre les Bruins dans les séries de 2004. Il a ensuite été embauché par les Devils, seulement pour être congédié dans la dernière semaine de la saison 2006-07. À Boston, on lui a donné une troisième vie et il en profite au maximum. La confrontation Carbo-Julien devrait faire le bonheur des médias québécois.
5. Vous avez dit Hart? À mesure que la saison avançait, des bruits émanant de Montréal voulaient qu'on prenne en considération la candidature d'Alex Kovalev pour l'obtention du trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe dans la LNH. Il y a loin de la coupe aux lèvres pour Kovy si on prend en considération que des joueurs comme Alexander Ovechkin, Jarome Iginla, Evgeni Malkin et Martin Brodeur seront également sur les rangs, mais ça en dit quand même beaucoup sur la nouvelle direction qu'a donné le vétéran à sa carrière. L'an dernier, on chuchotait à Montréal et en Russie que Kovalev ne pouvait pas sentir son entraîneur, qu'il avait perdu le feu sacré et qu'il était en train de couler le reste de l'équipe. Cette année, il a été un mentor parfait pour les jeunes frères Kostitsyn et a connu la deuxième meilleure saison de sa carrière avec une récolte de 84 points. Avec la blessure dont souffre le capitaine Saku Koivu, le Canadien aura plus que jamais besoin du leadership du grand numéro 27.
L'AFFRONTEMENT À SURVEILLER
Le jeu de puissance du Canadien vs les unités spéciales des Bruins. Montréal compte sur l'avantage numérique le plus dévastateur de la Ligue et les Bruins se sont classés au 28e rang avec un homme en moins. Ce duel s'annonce inégal. Si les Bruins ne trouvent pas une solution au plus vite, la série sera terminée dans le temps de le dire.
CHAUD ET FROID
Canadien : Kovalev a 21 points à ses 18 derniers matchs, mais Tomas Plekanec n'a qu'un but à ses 13 dernières rencontres.
Bruins : En remplacement de Marc Savard, David Krejci a inscrit neuf points à ses 11 derniers matchs. Les Bruins n'ont pas accédé au deuxième tour des éliminatoires depuis 1999 et n'ont pas joué en finale d'association depuis 1992.
PRÉDICTION
Les Bruins vendront chèrement leur peau, mais avec 11 joueurs qui n'ont aucune expérience en séries, ils devront s'avouer vaincus. Montréal en six.
La réputation des Bruins en a pris pour son rhume au cours de la dernière décennie, mais l'équipe qu'on accusait de manquer de cœur, de caractère et de leadership a démontré qu'elle possédait toutes ces qualités alors que les choses se corsaient à la fin de la dernière saison. Malgré la perte de leur meilleur marqueur, Marc Savard, et de l'un de leurs meilleurs pointeurs, Chuck Kobasew, et l'absence de Patrice Bergeron depuis la fin du mois d'octobre, les Bruins ont amassé au moins un point dans chacune de leurs dix dernières parties pour s'assurer d'une première participation aux séries depuis le lockout.
Plus personne ne parle de Tim Thomas comme un gardien qui n'appartient qu'aux circuits mineurs. Le cerbère des Bruins a terminé la saison avec un pourcentage d'efficacité de ,921, le quatrième plus élevé de la Ligue. De plus, pour avoir fait paraître potable une brigade défensive ordinaire, Zdeno Chara mérite sa part de votes pour l'obtention du trophée Norris.
La mauvaise nouvelle, c'est que la belle saison des Bruins prendra probablement fin au cours des prochains jours. Pas parce que le Canadien de Montréal les a battus huit fois consécutives cette saison, ou onze fois de suite si on remonte à l'an dernier, mais tout simplement parce qu'il s'agit d'un club qui leur est supérieur dans presque toutes les catégories imaginables.
Écarté des séries par la plupart des observateurs, dont votre humble serviteur, au début de la saison, le Canadien a finalement vu ses plus beaux espoirs, les Mike Komisarek, Christopher Higgins, Andrei Kostitsyn, Tomas Plekanec et Carey Price, prendre leur envol. Alex Kovalev est passé de cancer à héros dans le vestiaire et pour la première fois depuis 1993, on parle du destin qui s'apprête à faire son œuvre à Montréal.
LA SÉRIE EN CINQ POINTS
1. The Price is right. Tout le monde a eu la même réaction en apprenant que le directeur général Bob Gainey avait échangé son vétéran gardien Cristobal Huet aux Capitals de Washington en retour d'un vulgaire choix de deuxième ronde à la date limite des transactions. Plusieurs ont froncé les sourcils en étant mis au courant du risque gigantesque qu'il courait en donnant le filet de son équipe à une recrue de 20 ans et à un adjoint qui n'avait pas beaucoup plus d'expérience, Jaroslav Halak.
On peut se permettre d'en rire maintenant que le Canadien s'est assuré du titre de l'Association de l'Est en remportant 14 de ses 19 derniers matchs. Price, qui a remporté la médaille d'or avec l'équipe canadienne au championnat du monde de hockey junior et qui a guidé les Bulldogs de Hamilton à la conquête de la coupe Calder à l'âge de 19 ans, ne semble pas réaliser tout ce qui se passe autour de lui. Vous voulez la preuve qu'il est à la hauteur de la mission qu'on lui a donnée? Après son renvoi dans la LAH, il est revenu en force pour devenir le premier gardien de moins de 20 ans à signer 20 victoires depuis Patrick Roy (ce nom vous dit quelque chose?) et Tom Barrasso il y a plus de 20 ans.
2. Ouch, mon dos! Même si le jeu est généralement plus serré dans les séries, les Bruins ont encore des croûtes à manger si leur attaque à l'intention de rivaliser avec celle du Canadien. Aucune équipe n'a marqué plus de buts que le Tricolore cette saison, tandis que l'offensive de Boston s'est classée au 24e rang de la LNH. C'est pourquoi l'état de santé de Savard sera un facteur déterminant pour les Bruins. Le fabricant de jeu vedette a recommencé à patiner, mais ses malaises au dos sont persistants. Même s'il est à son poste pour le premier match jeudi, il ne sera probablement pas à son meilleur, mais ce serait quand même mieux que rien. Même en ratant les sept derniers matchs de la saison, Savard a quand même terminé avec 22 points de plus que son coéquipier le plus productif, Marco Sturm. Et il a probablement très hâte de participer aux séries pour la première fois de sa carrière.
3. Profondeur, profondeur, profondeur. Les Bruins comptent sur un seul marqueur de 20 buts (Sturm) et trois joueurs qui ont atteint le plateau des 50 points. Du côté de Montréal, on parle de quatre joueurs qui ont marqué au moins 20 buts et sept qui ont plus de 50 points à leur fiche. La brigade défensive des Bruins, qui est loin d'être la plus étanche du circuit, en aura plein les bras.
4. Deux degrés de séparation. On aura droit à un duel d'entraîneurs captivant alors que Guy Carbonneau, qui goûtera aux séries pour la première fois, sera opposé à son prédécesseur, Claude Julien. Julien avait été jeté à la poubelle par Bob Gainey après avoir mené le Canadien à une victoire surprise contre les Bruins dans les séries de 2004. Il a ensuite été embauché par les Devils, seulement pour être congédié dans la dernière semaine de la saison 2006-07. À Boston, on lui a donné une troisième vie et il en profite au maximum. La confrontation Carbo-Julien devrait faire le bonheur des médias québécois.
5. Vous avez dit Hart? À mesure que la saison avançait, des bruits émanant de Montréal voulaient qu'on prenne en considération la candidature d'Alex Kovalev pour l'obtention du trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe dans la LNH. Il y a loin de la coupe aux lèvres pour Kovy si on prend en considération que des joueurs comme Alexander Ovechkin, Jarome Iginla, Evgeni Malkin et Martin Brodeur seront également sur les rangs, mais ça en dit quand même beaucoup sur la nouvelle direction qu'a donné le vétéran à sa carrière. L'an dernier, on chuchotait à Montréal et en Russie que Kovalev ne pouvait pas sentir son entraîneur, qu'il avait perdu le feu sacré et qu'il était en train de couler le reste de l'équipe. Cette année, il a été un mentor parfait pour les jeunes frères Kostitsyn et a connu la deuxième meilleure saison de sa carrière avec une récolte de 84 points. Avec la blessure dont souffre le capitaine Saku Koivu, le Canadien aura plus que jamais besoin du leadership du grand numéro 27.
L'AFFRONTEMENT À SURVEILLER
Le jeu de puissance du Canadien vs les unités spéciales des Bruins. Montréal compte sur l'avantage numérique le plus dévastateur de la Ligue et les Bruins se sont classés au 28e rang avec un homme en moins. Ce duel s'annonce inégal. Si les Bruins ne trouvent pas une solution au plus vite, la série sera terminée dans le temps de le dire.
CHAUD ET FROID
Canadien : Kovalev a 21 points à ses 18 derniers matchs, mais Tomas Plekanec n'a qu'un but à ses 13 dernières rencontres.
Bruins : En remplacement de Marc Savard, David Krejci a inscrit neuf points à ses 11 derniers matchs. Les Bruins n'ont pas accédé au deuxième tour des éliminatoires depuis 1999 et n'ont pas joué en finale d'association depuis 1992.
PRÉDICTION
Les Bruins vendront chèrement leur peau, mais avec 11 joueurs qui n'ont aucune expérience en séries, ils devront s'avouer vaincus. Montréal en six.