« Tout ce qu’il nous manquait, c’est peut-être que les Mooseheads ne soient pas là... »

La coupe du Président a peut-être échappé à Jérémy Grégoire et au Drakkar de Baie-Comeau l’an dernier, mais elle reste à portée de main.

Non, les Mooseheads n’ont pas disparu de la planète terre, mais les départs projetés des surdoués Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin, jumelés à ceux de Martin Frk et Konrad Abeltshauser, ouvrent la porte toute grande à la formation de la Côte-Nord cette saison.

« On jouait contre une équipe extrêmement talentueuse et il faut leur donner tout le crédit qui leur revient », note l’entraîneur-chef du Drakkar Éric Veilleux, près de quatre mois après avoir vu son équipe s’incliner en cinq rencontres face aux Mooseheads en finale de la LHJMQ.

Prédictions de S. Leroux : l'année du Drakkar?
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« On pense encore qu’on aurait pu faire mieux, mais c’est à nous cette année d’être plus alertes », ajoute Veilleux, dont la troupe a conclu la dernière campagne au deuxième rang du classement général, derrière... les Mooseheads.

Si analystes, experts, journalistes et partisans s’accordent pour dire que le Drakkar se profile comme l’équipe à battre cette saison dans le circuit Courteau, l’entraîneur-chef refuse bien sûr de se risquer à un tel pronostic.

« Qu’on nous classe dans le haut, le milieu ou le bas du classement, tout ça c’est pour les journalistes, la télévision et la radio. C’est correct comme ça, on a tous un travail à faire, mais je n’y porte pas attention. »

Du groupe de joueurs qui ont mené le Drakkar à sa première finale en 16 ans d’existence, cinq ont quitté. La troupe de Veilleux sera d’abord amputée de son premier trio de la saison dernière alors que Raphaël Bussières, Petr Straka et Carl Gélinas graduent dans les rangs professionnels ou universitaires. À ceux-ci s’ajoutent les défenseurs Samuel Noreau et Maxim Lamarche, qui ont terminé leur stage junior.

« Ce sont de gros morceaux que nous avons perdus, mais c’est comme ça, la roue tourne, se désole Veilleux. Mais je pense que plusieurs jeunes de l’an dernier ont pris de l’expérience et ont progressé, si bien qu’ils ont été repêchés par des formations de la LNH. On va compter sur eux pour nous montrer la voie. »

L’entraîneur-chef fait directement référence aux attaquants Valentin Zykov (Kings de Los Angeles), Gabryel Paquin-Boudreau (Sharks de San Jose) et Grégoire (Canadien de Montréal).

Recrue par excellence du circuit la saison dernière grâce ses 75 points (40 buts et 35 passes), Zykov risque d’être le moteur offensif du Drakkar. L’attaquant russe est devenu le troisième joueur recrue depuis la saison 2001-2002 à enfiler au moins 40 buts à sa première campagne dans la LHJMQ. Mikhail Grigorenko et Sidney Crosby l’ont précédé.

« Nos succès ne reposent pas seulement sur un joueur, mais il est certain qu’on va avoir un plus gros job à faire », réalise Grégoire, un joueur de centre de 18 ans sélectionné au sixième tour (176e au total) par le CH.

« On n’est pas le genre d’équipe à miser sur un seul joueur ou un seul trio, renchérit Veilleux. Des gars comme Alexandre Ranger, Robbie Graham et Alec Jon Banville vont probablement être en mesure de nous en offrir un peu plus offensivement tout en continuant à jouer leur rôle. »

Éric VeilleuxDu hockey au ballon chasseur

Le Drakkar, ce n’est pas une affaire de finesse et de joueurs d’exception.

« On n’est pas l’équipe la plus talentueuse du circuit, mais on va s’assurer d’être la plus travaillante » garantit Grégoire.

Parole du patron, c’est ce que nous aurons l’occasion d’observer à compter de vendredi, alors que le Drakkar amorcera sa saison avec accueillant l’Océanic de Rimouski.

« Comme l’an passé, notre équipe sera basée sur l’excellence de son jeu défensif. Ce que je veux, c’est une équipe qui se défonce chaque soir. Que ce soit lors d’un match, d’une séance d’entraînement ou d’une simple partie de ballon chasseur, on remarque immédiatement que mes gars carburent à la compétition. »

Pas étonnant donc que les coups d’épaules et le jeu physique conviennent à ce groupe de joueurs.

« On ne se concentre pas sur la robustesse, mais c’est certain que dans le hockey junior, ça aide toujours un peu. Travailler fort, ça crée parfois des étincelles sur la glace et les gars sont capables de se défendre », signale Grégoire.

Les hommes d’Éric Veilleux sont toutefois encore loin de semer leurs rivaux dans leur sillage. C’est un coup de rame à la fois que le Drakkar compte naviguer jusqu’à la terre promise.

« Le but ultime, c’est d’être prêt pour les séries, insiste Grégoire. Même si tu en colles 10 en début d’année, ça ne veut pas dire que tu vas gagner la coupe. On l’a vu l’an dernier et il faut garder ça en mémoire. »