La 47e saison de la LHJMQ a pris fin samedi avec la domination complète des Huskies de Rouyn-Noranda qui terminent la campagne 2015-2016 avec 14 victoires consécutives. Les Huskies ont récolté 113 points en 68 matchs (56 en 1re moitié de saison et 57 en 2e moitié), une régularité presque irréelle. Une seule fois cette saison la formation de Gilles Bouchard a perdu deux matchs de suite en temps réglementaire.  Avec un rendement de (,831), les Huskies se classent au 6e rang de tous les temps pour la meilleure saison dans l’histoire de la LHJMQ.

Il a beaucoup été question du Trophée Jacques-Plante en fin de semaine remporté dans la controverse par Chase Marchand des Huskies.  Le gardien de 20 ans termine la saison avec une moyenne de 2,42 contre le 2,43 de Mathieu Bellemare, des Olympiques de Gatineau. Certes, on peut critiquer la décision de Gilles Bouchard d’avoir retiré Marchand après 40 minutes de jeu samedi mais il n’en demeure pas moins que le portier de la Nouvelle-Écosse a connu toute une saison, surtout pour un gars qui s’en allait dans la Ligue junior « A » des Maritimes avant d’être réclamé au ballotage. N’en déplaise à Benoit Groulx, Gilles Bouchard avait parfaitement le droit d’utiliser ses gardiens comme bon lui semblait pour ce dernier match. Pour ce qui est de Bellemare, il peut au moins se vanter d’avoir éclipsé le record de la moyenne de buts alloués de Martin Biron pour une recrue.

Garland le 4e de l’histoire

Conor Garland des Wildcats de Moncton remporte le championnat des pointeurs non seulement de la LHJMQ, mais aussi de la LCH avec une récolte de 128 points, un de moins que les 129 de l’an dernier. Garland devient le 4e joueur de l’histoire du circuit Courteau à gagner le Trophée Jean-Béliveau deux ans de suite après Jean-François Sauvé, Guy Rouleau et Sidney Crosby. Chez les recrues offensives du circuit, Vitalii Abramov des Olympiques de Gatineau aura été dominant avec 93 points. Dommage qu’il ait dû s’absenter pour les derniers matchs car le plateau des 100 points lui était accessible.

Chez les buteurs de la LHJMQ la saison 2015-16 sera reconnue comme étant celle sans marqueur de 50 buts, une première en 47 ans d’histoire. Nicolas Roy des Saguenéens de Chicoutimi termine au 1er rang des francs-tireurs avec 48 filets. Il faut toutefois être honnête : si Anthony Beauvillier, des Cataractes de Shawinigan, n’avait pas raté autant de matchs en raison de son camp professionnel et de sa participation au Championnat du monde, il aurait sans doute atteint ce plateau magique, lui qui termine la campagne avec 40 buts en seulement 47 matchs.

Un joueur au statut exceptionnel

Pour la première dois de son histoire la LHJMQ avait accordé un statut d'exception à un joueur, soit Joe Veleno, qui à 15 ans est devenu le plus jeune joueur du circuit à évoluer dans le circuit. Le jeune montréalais a amassé une récolte respectable de 43 points en 62 matchs. Il lui reste encore deux saisons complètes avant son admissibilité à la séance de sélection de la LNH en 2018.

Une première en 33 ans

Chez les défenseurs, Samuel Girard, des Cataractes, termine au premier rang de la LCH avec ses 74 points. Il devient seulement le 7e défenseur âgé de 17 ans dans toute l’histoire de la LHJMQ à obtenir autant de points à un si jeune âge, et le premier en 33 ans. Jean-Jacques Daigneault (82 points en 1982-1983) avait été le dernier défenseur de 17 ans à connaître une saison comme celle du numéro 94 des Cats.  Girard a connu une fin de campagne du tonnerre et on a tous hâte de voir à quel rang il sera sélectionné lors de l’encan de la LNH en juin prochain.

Les bagarres en baisse

Au niveau des bagarres, il y a eu 302 combats en 612 matchs cette saison, pour une moyenne de 0,49 par match.  Il s’agit du plus bas total depuis le record de 301 de 2008-2009. En comparaison, l’an dernier, il y avait eu 399 combats dans le même nombre de matchs. On a donc observé une baisse de 16 % cette saison. Dans 63 % des matchs disputés en 2015-16, il n’y a eu aucun combat et seulement 12 fois on a eu droit à un match ponctué de trois bagarres ou plus. Les Wildcats de Moncton et les Sea Dogs de Saint John ont dominé la LHJMQ avec 50 combats alors qu’à l’opposé, les Saguenéens de Chicoutimi sont l’équipe avec le moins de combats (seulement 15 en 68 matchs).

La LHJMQ a attiré 2 084 299 spectateurs en 612 matchs. C’est 80 000 partisans de plus que l’an dernier mais ce chiffre est biaisé par la hausse de plus de 140 000 spectateurs chez les Remparts de Québec, qui ont inscrit une nouvelle marque canadienne (470 384). En réalité, 12 des 18 équipes ont subi des baisses au niveau des assistances en 2015-16.

La prolongation à 3 contre 3 a porté fruit

Comme dans la LNH, la LHJMQ a emboîté le pas avec la prolongation à trois contre trois, et le moins que l’on puisse dire, c'est qu’il y a eu beaucoup moins de séances de tirs de barrage cette année. À quatre contre quatre l’an dernier, la prolongation n’avait réglé que 43 % des égalités (47 en 109). Cette année, c’est 71,4 % des égalités qui ont été brisées en prolongation (85 en 119). Il n’y aura donc eu que 34 matchs qui ont été décidés en tirs de barrage contrairement à 62 l’an dernier.

Quatre changements d’entraîneurs

Il y a eu quatre changements d’entraîneurs en cours de route. À Drummondville, Jean-François Grégoire a succédé à Martin Raymond. À Sherbrooke, Stéphane Julien a pris la relève de Judes Vallée. Dans ces deux cas les remplaçants ont eu une moins bonne fiche que le prédécesseur. À Shawinigan, Claude Bouchard (,731) a eu un meilleur dossier en fin de campagne comparativement à celui de Martin Bernard (,685) mais l’équipe est demeurée au même endroit (2e position). À Baie-Comeau, le DG Steve Ahern, qui a assuré l’intérim à la suite du départ de Marco Pietroniro, a fait des petits miracles avec la pire équipe du circuit. Ahern a dirigé les 13 derniers matchs avec un dossier de (6-6-1) comparativement à un dossier de (8-43-4) pour Pietroniro. 

Les séries s’amorcent vendredi; un marathon de huit semaines qui va nous conduire au Tournoi de la Coupe Memorial, qui débute le 20 mai à Red Deer en Alberta. Deux des huit duels utiliseront la formule (2-3-2) en raison de l’éloignement, soit Moncton contre Victoriaville et Cap-Breton vs Chicoutimi. Les champions du calendrier régulier, les Huskies de Rouyn-Noranda, se mesureront d’abord aux Voltigeurs de Drummondville et pas de doute que les Huskies doivent être considérés grands favoris pour la Coupe du Président.