CHICAGO - Les Blackhawks et leurs partisans attendaient depuis 1938 pour célébrer à Chicago une conquête de la coupe Stanley. Ce n’est pas les quelques minutes de retard du précieux trophée qui ont gâché la fête.

Que non!

Noyés dans les torrents qui ont paralysé la ville après un déluge qui s’est abattu sur Chicago en fin d’après-midi et en soirée lundi, la coupe Stanley et le trophée Conn-Smythe sont arrivés au United Center une bonne quinzaine de minutes après le début des célébrations qui ont suivi la victoire des Hawks.

ContentId(3.1137523):Lightning 0 - Blackhawks 2
bellmedia_rds.AxisVideo

Une victoire de 2-0 qui a permis aux Hawks de célébrer la sixième conquête de leur histoire. Une victoire qui a permis à Jonathan Toews de soulever la coupe Stanley pour une troisième fois en six ans.

Pendant que la coupe se faisait attendre, les partisans des Hawks ont chanté et dansé au rythme du Chelsea Dagger qu’ils avaient entonné à deux reprises déjà au cours du match. La foule la plus bruyante de la LNH a aussi été fidèle à sa réputation en ovationnant à tout rompre ses favoris qui mettaient fin à l’interminable d’attente de 77 ans depuis la dernière conquête de la coupe Stanley sous leurs yeux.

Jonathan Toews a officiellement mis un terme à cette disette lorsqu’il a soulevé la coupe Stanley à bout de bras pour l’offrir en cadeau aux partisans de son équipe. L’ovation monstre qui a suivi a pris de l’ampleur lorsque le capitaine a remis la coupe au vétéran Kimmo Timonen qui a disputé hier le dernier match de sa carrière.

Gêné, Timonen semblait vouloir la passer rapidement au suivant, mais ses coéquipiers l’ont incité à conserver le trophée entre ses mains plus longtemps. Antoine Vermette a suivi Timonen qui a ensuite passé la coupe à Brad Richards. Un ordre que Jonathan Toews avait établi dès lundi matin.

« J’ai rencontré les autres leaders de l’équipe pour en parler un peu ce matin. On a déterminé qu’il était normal de remettre le trophée aux trois gars que nous sommes allés chercher pour nous aider à gagner la coupe cette année. Je l’avais dit à Kimmo ce matin. C’est peut-être pour ça qu’il filait aussi vite sur la patinoire ce matin », a indiqué Jonathan Toews alors que les célébrations battaient leur plein au United Center. Deux heures après la fin de la partie, plusieurs milliers de partisans des Hawks dansaient et chantaient toujours dans les gradins du United Center pendant que leurs favoris, entourés de parents et amis, célébraient sur la patinoire.

Même s’il compte déjà trois coupes Stanley à son actif, Jonathan Toews assurait ne pas être sur le point de se lasser du plaisir et de la fierté reliés à ces conquêtes. « Elles sont toutes spéciales, mais cette année c’est difficile de demander mieux parce que nous fêtons avec nos partisans », a ajouté le capitaine qui refusait de suivre les suggestions des journalistes en affublant du titre de dynastie l’équipe dont il est le grand leader.

« Je vais vous laisser déterminer ces choses-là. Pour moi, tout ce qui compte, c’est la victoire. On a travaillé fort toute l’année. On a fait face à beaucoup d’adversité. Après tout ce que nous avons accompli, je vais maintenant prendre le temps de bien célébrer et de profiter du moment présent avant de me pencher sur ce que l’avenir nous réserve », a conclu Toews.

Crawford magistral

Corey Crawford a joué un rôle de premier plan dans la victoire décisive des Hawks. Il a réalisé 25 arrêts pour signer sa 13e victoire des séries, sa deuxième par jeu blanc. Après un début de séries éliminatoires chancelant face aux Predators de Nashville – il a été chassé du premier match après avoir accordé trois buts sur 12 tirs et a dû céder sa place à Scott Darling lors de trois rencontres – Crawford a retrouvé ses repères et ses moyens en balayant le Wild du Minnesota en deuxième ronde pour finalement résister aux puissants Ducks d’Anaheim en finale de l’Ouest. Après avoir vu le Lightning prendre les devants 2-1 dans la série finale, Crawford s’est dressé n’accordant que deux buts lors des trois dernières rencontres. Deux buts sur un total de 82 tirs.

« Mes performances personnelles me laissent indifférent, car c’est une victoire d’équipe qu’on a encore remportée ce soir et c’est en équipe qu’on vient de se rendre encore à la coupe Stanley. Il n’y a pas de mots pour décrire les émotions reliées à cette conquête et surtout au fait que nous pouvons enfin fêter avec nos fans. Regarde ça comme c’est beau. Comme c’est spécial », m’a lancé Corey Crawford qui fêtait en compagnie de ses parents, Trevor et Sylvia, et des amis sur la patinoire du United Center lorsque je l’ai croisé.

Duncan Keith couronné

Si Crawford s’est dressé devant son filet, ses coéquipiers l’ont fait également devant lui. Dans un match serré, à l’image des cinq premiers de la série, Duncan Keith a marqué le premier but en fin de deuxième période. Venu appuyer l’attaque, Keith a décoché un bon tir avant de sauter sur le retour accordé par Ben Bishop pour enfiler son troisième but des séries.

Keith, qui termine les séries avec 21 points, un différentiel de plus 16 et surtout un temps d’utilisation total de 715 min 37 s ce qui lui confère une moyenne de 31 min 6 s. par match, a reçu le trophée Conn-Smythe à titre de joueur par excellence des séries. Un titre qui allait de soit comme l’a confirmé le fait que la pierre angulaire de la défense des Hawks a obtenu la première place sur les 18 bulletins des journalistes appelés à déterminer le gagnant.

Patrick Kane a marqué son premier but de la série finale en fin de troisième pour offrir une avance de 2-0 aux Hawks. Une avance qui a permis aux partisans d’amorcer des célébrations qui se sont poursuivies pendant près de deux heures dans les gradins du United Center. Des célébrations qui se sont prolongées de longues heures dans les bars de Chicago. Des célébrations qui se poursuivront encore pendant des jours avec la parade qui permettra aux amateursde prendre d’assaut les rues du centre-ville une fois que l’eau qui les paralysait hier sera disparue.

En plus de marquer, Patrick Kane a ajouté une passe sur le premier but. Une performance qui lui a permis de mousser à 11 points (4 buts) sa récolte depuis le début des séries lors des cinq matchs disputés par les Hawks dans le cadre de parties susceptibles de leur permettre de remporter une des quatre séries qu’ils ont gagnées.

Richards et Vermette récompensés

Brad Richards a aussi connu une soirée de deux passes dans le cadre d’une performance qui a confirmé le flair du directeur général Stan Bowman qui a fait son acquisition pour mousser les chances de son équipe de se rendre aux grands honneurs.

« C’est ma deuxième coupe – il l’a aussi remportée avec le Lightning en 2004 – et c’est vraiment sensationnel. Je ne pouvais m’imaginer me rendre en deux années de suite en grande finale et ne pas la gagner », a admis Richard qui a perdu avec les Rangers l’an dernier aux mains des Kings de Los Angeles.

ContentId(3.1137532):Et les Blackhawks sont champions!
bellmedia_rds.AxisVideo

Antoine Vermette qui s’exprime toujours avec éloquence et qui sait toujours trouver les bons mots pour illustrer ses sentiments peinait à imager ce qu’il vivait tant l’émotion était vive. « Je n’arrive pas à exprimer ce que je vis en ce moment. Je réalise simplement à quel point je suis choyé de vivre une conquête de la coupe Stanley avec tout ce que cela représente», a indiqué Vermette en serrant sa petite Leonna dans ses bras et en regardant du coin de l’oeil ses parents et son épouse Karen Bonneau qui attend la venue de leur deuxième enfant mercredi.

Vermette, acquis par les Hawks en février dernier, a connu une finale sensationnelle enfilant deux buts gagnants. Deux buts qui ont contribué à la conquête de sa nouvelle équipe. Les chances de revoir Vermette à Chicago l’an prochain sont minces en raison du fait que le Québécois soit en quête d’un riche contrat à titre de joueur autonome et que les Hawks sont déjà aux prises avec de sérieux ennuis pour respecter le plafond salarial.

Mais cette conclusion grandiose à son séjour au sein de cette grande organisation lui aura permis non seulement de gagner une première coupe Stanley, mais de profiter d’une vitrine exceptionnelle qui devrait inciter plusieurs équipes à lui faire de l’œil et surtout à lui présenter des offres alléchantes d’ici l’ouverture du marché des joueurs autonomes le 1er juillet prochain.