TORONTO - « Pour un petit gars né dans le quartier ouvrier de St-Henri, il n’y a rien de plus beau que de passer l’éternité au Temple de la renommée. »

C’est avec cette phrase pleine d’émotion que Line Gignac a souligné l’intronisation de son défunt mari Pat Burns au Panthéon du hockey. Une intronisation attendue depuis quelques années. Une intronisation saluée par l’ensemble du monde du hockey.

ContentId(3.1105549):Un hommage à la hauteur de l'homme
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Par les joueurs qu’il a dirigés dans les rangs juniors et dans la LNH, des joueurs Luc Robitaille, Martin Brodeur, Doug Gilmour et l’agent Pat Brisson qui défendait les couleurs des Olympiques de Hull en compagnie de Robitaille dans les rangs juniors. Par les hommes de hockey comme Lou Lamoriello, son patron avec les Devils, qui a développé des liens étroits d’amitié avec lui. Par ses pairs comme Mike Babcock, l’entraîneur-chef des Red Wings de Detroit, qui a vu Pat Burns retarder sa première conquête de la coupe Stanley.

« J’étais derrière le banc des Ducks d’Anaheim lorsque Pat et les Devils nous ont battus en 2003. C’était ma première année dans la LNH. Lui avait fait ses preuves. Il attendait depuis longtemps et je me souviens m’être dit qu’il la méritait plus que moi », a commenté Mike Babcock.

Adjoint de Burns d’abord avec le Canadien de Montréal, puis avec les Bruins de Boston et les Devils du New Jersey, Jacques Laperrière se préparait à vivre une soirée spéciale à son arrivée au Temple de la renommée. « J’ai commencé avec lui, j’ai terminé avec lui et je suis là ce soir », a indiqué l’ancien défenseur du Canadien lui-même membre du Panthéon du hockey.

Au sommet de la montagne

C’est Doug Gilmour qui a présenté la plaque commémorative à l’épouse et au fils de Pat Burns. Avant que Line Gignac ne prenne la parole, Jason Burns a le premier accepté l’hommage rendu à son père. « Nous avons vécu bien des hauts et des bas mon père et moi au cours des 32 années que nous avons passées ensemble. Mais aujourd’hui, c’est le sommet de la montagne qui est atteint. »

En ouverture de discours, Jason Burns a évoqué le fait que les portes du Temple aient mis du temps à s’ouvrir pour laisser entrer son père.

« Je me souviens qu’en 2010, bien des gens avaient été outrés qu’il ne soit pas intronisé. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il m’avait mentionné que le simple fait d’être considéré représentait un grand honneur. Il m’avait dit de rester positif. Qu’il ferait peut-être son entrée un jour. Et que si ce jour devait venir, c’est moi qui viendrais parler en son nom », a raconté le fils de Pat.

Quatre ans plus tard, le scénario élaboré par Pat Burns s’est réalisé.

« Mon père m’a dit que si je parlais un jour en son nom, qu’il me fallait d’abord remercier Charlie Henry et Wayne Gretzky – directeur général et propriétaire des Olympiques de Hull dans la LHJMQ – qui lui ont donné sa première chance. Il m’a dit de remercier le Canadien de Montréal, les Maple Leafs de Toronto, les Bruins de Boston, les Devils du New Jersey et Lou Lamoriello avec qui il a gagné la coupe Stanley. Il m’a dit de remercier les joueurs, sans qui rien n’est possible, et les partisans », a défilé Jason Burns.

L’hommage présenté par Lou Lamoriello, directeur général des Devils, pour saluer l’entrée de Pat Burns au Temple de la renommée a mis en évidence le bon Pat tantôt souriant, tantôt songeur, tantôt en colère derrière les bancs des quatre équipes qu’il a dirigées.

Après avoir vu Burns brandir la coupe Stanley lors de sa première et seule conquête de 2003 avec les Devils, le visage du Pat Burns amaigri par le cancer qui était sur le point de remporter sa dernière bataille contre lui est apparu à l’écran géant. Les responsables de l’hommage ont puisé une phrase dite par Burns lors de l’inauguration de l’aréna qui porte son nom à Stanstead en Estrie en guise de meilleure conclusion qui soit : « Tu ne pleures pas parce que ça se termine, tu te réjouis parce que c’est arrivé. »

Outre Burns, Rob Blake, Peter Forsberg, Dominik Hasek, Mike Modano et l’arbitre Bill McCreary ont également fait des entrées remarquées au Temple du hockey.

« C'était un entraîneur émotif »

Rob Blake, qui a grandi sur une ferme dans le sud de l’Ontario, a indiqué qu’il regarde sa carrière comme son père regardait les champs pousser quand il était petit. « Je comprends maintenant mieux ce qui lui passait par la tête. Quand il regardait les champs, c’est le fruit de tout le travail accompli qu’il regardait. Je revois la patinoire, les bancs vides et ces images me permettent de réaliser tout ce que j’ai vécu au cours de ma carrière », a commenté Rob Blake.

Si Peter Forsberg et Dominik Hasek ont réussi à contenir leurs émotions, Mike Modano et l’arbitre Bill McCreary ont dû interrompre leurs discours en raison de l’émotion qui leur serrait la voix.

Modano s’est assuré de remercier Bob Gainey qui lui a donné sa première chance dans la LNH et qui a toujours su le pousser au maximum afin qu’il puisse offrir son plein rendement.

Peter Forsberg a remercié ses coéquipiers de la LNH et de ses équipes nationales en Suède. Il a aussi remercié son frère qui a su lui inculquer l’importance d’être compétitif.

Dominik Hasek a défilé une longue liste de coéquipiers lui aussi. Il a également souligné l’importance de la contribution de son entraîneur des gardiens à Buffalo : Jim Corsi.

Croisé à son arrivée au Temple de la renommée hier, Jim Corsi a indiqué qu’il avait autant appris de Dominik Hasek qu’il a pu lui apprendre. « Dom est un maniaque de l’entraînement. Un maniaque des détails. J’ai développé plusieurs aspects de mes techniques d’entraînement au fil des années passées avec lui. Je lui dois autant qu’il me doit. S’il me doit quelque chose », a mentionné celui qui s’occupe maintenant des gardiens de l’organisation des Blues de St Louis.

« C'est avec Pat Burns que j'ai appris à gagner »
« J'ai appris beaucoup de Pat Burns »
« C'est une soirée spéciale pour les Devils »
« Pat Burns était un passionné »