MONTRÉAL – Le congédiement de Bob Hartley par les Flames de Calgary en a surpris plus d’un principalement parce que l’entraîneur de carrière avait accompli de petits miracles avec les outils à sa disposition.

Même s’il a mené les siens à une épatante campagne la saison dernière le menant au titre d’entraîneur de l’année, le directeur général Brad Treliving a décidé que le moment était venu de procéder à un changement.

Treliving est passé à l’action, mardi matin, à la suite des résultats décevants de 2015-16. Pourtant, il ne s’est pas gêné pour admettre que la responsabilité de corriger la lacune devant le filet lui revenait.

Peu de temps après l’annonce, qui a rapidement fait le tour du monde du hockey, Steve Bégin a critiqué le geste des Flames en parlant d'une erreur.

Invité à étoffer son opinion dévoilée sur Twitter, il a réagi ainsi.

« Je suis vraiment surpris et je pense que tout le monde a la même réaction. C’est une déception aussi avec tout ce qu’il avait accompli avec cette équipe », a exprimé Bégin en vantant le dévouement de Hartley à son boulot.

« Oui, il venait de terminer une année difficile, mais les Flames avaient de gros problèmes devant le filet et le DG a avoué que c’était sa responsabilité de corriger la situation. Au final, c’est plate que Bob doive payer pour ça », a-t-il ajouté en faisant allusion au côté parfois ingrat du sport.

Bégin - qui a effectué deux séjours dans l’organisation des Flames durant sa carrière – a pigé dans le coloré répertoire de Hartley pour expliquer que son pouvoir était limité.

« Il y a un gros manque devant le filet et l’entraîneur n’y peut rien. Si le gardien n’est pas à la hauteur, tu as beau essayer de patcher de différentes manières, ça ne fonctionne pas », a rappelé Bégin en soulevant l’exemple du Canadien.

« Comme dit souvent Bob, tu ne peux pas aller à la guerre avec des chats ! », a lancé Bégin en riant en pensant à l’expression de son ami.

Devant les médias, Treliving a notamment justifié sa décision en disant que, selon lui, Hartley avait amené l’équipe aussi loin qu’il le pouvait. D’après son évaluation, la structure mise en place par Hartley n’aurait pas permis de maximiser le potentiel des joueurs.

« Bob a fait beaucoup de miracles à Calgary, mais c’est au directeur général d’acquérir des joueurs pour modifier son équipe. Tu ne peux pas faire des miracles à tous les ans avec les mêmes athlètes. À un certain point, il faut que ton équipe s’améliore en ajoutant de bons éléments.

« Si le problème des gardiens avait pu être réglé, la donne aurait été différente », a répliqué Bégin sur cette hypothèse.

Treliving est mieux de ne pas se tromper

Le règne de Hartley aura duré quatre saisons à Calgary. Son temps semblait toutefois compté depuis que Treliving avait joint l’organisation en avril 2014. Malgré les arguments exprimés par Treliving pour ce congédiement, ce motif remonte toujours à la surface.

« Oui, je ne verrais pas une autre raison. Tout le monde pensait que Bob se ferait tasser quand il est arrivé, mais il faisait tellement des miracles avec ce qu’il avait sous la main qu’il ne pouvait pas le remplacer », a convenu Bégin.

Celui qui a été un modèle de combativité a développé un lien d’amitié avec Hartley quand celui-ci lui a donné sa dernière chance dans la LNH.

« Je l’ai côtoyé quand j’ai fait un retour à Calgary, on ne se connaissait pas beaucoup au départ. Avec la chance qu’il m’a donnée, on est devenus de bons amis », a exposé Bégin.

Ceci dit, l’ancien du Canadien ne critique pas la décision en raison de leur proximité.

« Je ne suis pas choqué parce que c’est un ami, mais parce qu’il est un bon coach », a insisté Bégin.

Hartley n'est plus l'homme des Flames

À ses yeux, et il l’a constaté de visu, Hartley était l’homme désigné pour développer les nombreux jeunes joueurs des Flames.

« Il connaît bien ses jeunes et il va les protéger en fonction de leurs forces en les plaçant dans les bonnes situations. Ce qui est plaisant avec lui, c’est qu’il donne toujours la chance au coureur », a décrit l’ancien des Flames, du Canadien, des Stars, des Bruins et des Predators.

D’après Bégin, Hartley était apprécié de ses joueurs.

« Ceux qui ne le respectaient pas, c’est parce qu’ils n’aimaient pas pousser plus. C’est comme ça dans toutes les équipes, ceux qui ont de la misère avec les entraîneurs, c’est parce qu’ils ont un problème d’attitude ou d’effort », a jugé Bégin admettant le style ‘blanc ou noir’ de Hartley.

En plus de son travail avec l’équipe, Hartley était populaire à Calgary. Bégin l’a compris dès qu’il était revenu dans l’entourage Flames.

« Bob parlait à tout le monde et les gens l’aimaient. Je suis convaincu que tout le monde est sous le choc à Calgary », a suggéré l’intervenant de 37 ans.

La pression sera donc un peu plus élevée sur Treliving qui a admis que la décision la plus importante d’un directeur général était d’embaucher l’entraîneur.