TAMPA, Fla. - Les gardiens de but au hockey sont souvent reconnus pour verser dans l'excentricité. Ils sont pour la plupart des êtres très superstitieux, avec leurs manies qui frôlent l'obsession. Ben Bishop du Lightning de Tampa Bay fait figure d'exception, à ce chapitre. Ses coéquipiers soutiennent qu'il est « presque normal ».

« Il est un des gardiens les moins bizarres que j'ai côtoyés, relève le jeune attaquant Cédric Paquette, au sujet de son coéquipier. Il n'a pas une grande bulle, il parle aux gars les journées de match et il est très accessible pour les journalistes. Ça ne le dérange pas de donner des entrevues. »

Mercredi matin, à quelques heures du troisième match de la série contre le Canadien au Amalie Arena, Bishop a répondu aux journalistes qui se présentaient par vagues pendant une quinzaine de minutes.

La veille, on l'avait vu se pointer dans le vestiaire de l'équipe afin de demander au responsable des relations avec la presse s'il pouvait être utile. De son propre chef, l'Américain âgé de 28 ans a décidé de rencontrer la presse.

« Il n'est pas un gardien typique, corrobore l'attaquant Brian Boyle. Il a sa routine de concentration, mais je ne qualifie pas ça d'excentrisme. »

Belfour et Turco

Le vétéran ailier Brenden Morrow en a connu des gardiens bizarroïdes, le plus extrême ayant été Ed Belfour.

« Je sais ce que c'est un gardien excentrique et, même si Ben est très normal, je me tiens loin de lui quand il fait sa bulle avant un match. Une heure avant, il peut s'isoler dans la pénombre dans un coin, et ce n'est pas le moment d'aller lui donner une tape sur l'épaule ou un petit coup de bâton sur une jambière. »

Belfour était tout un cas. Il respectait un rituel rempli de superstitions avant chacune des rencontres.

« Il disposait ses pièces d'équipement d'une certaine façon et il avait plein de manies. Je ne me mêlais pas de ça. Nous, ses coéquipiers, lui accordions tout l'espace qu'il avait besoin et nous le laissions faire.

« À l'extrême d'Eddie, j'ai côtoyé Marty Turco qui était tout ce qu'il y avait de plus normal », précise Morrow.

Boyle a eu Henrik Lundqvist comme coéquipier chez les Rangers de New York.

« Henrik est un peu 'flyé' », blague-t-il, mais c'est un gars normal au fond.

« Le plus bizarre, je l'ai connu au Boston College, enchaîne Boyle, après réflexion. C'était un Finlandais du nom de Matti Kaltiainen. Mais c'était un bon gars. Il était très costaud. Il me rappelait Ivan Drago dans le film Rocky IV. »

« J'aimerais voir plus de constance »

L'émule de Bryzgalov?

Paquette a relevé que le jeune gardien fort prometteur du Lightning, le Russe Andrei Vasilevskiy, a du Ilya Bryzgalov dans le nez.

« Notre autre gardien est plus spécial. Les Russes ont tendance à être plus 'weird', mentionne-t-il. Celui-là sort de l'ordinaire, dans tous les sens. Il est arrivé de la Russie cette saison, et il s'adapte au rythme de vie en Amérique. On peut commencer à le voir dans son style vestimentaire. Il maîtrise mieux l'anglais et il se dégêne. »

Les superstitions ne sont pas l'apanage des gardiens dans la LNH. Plusieurs joueurs sont superstitieux et Morrow n'est pas en reste.

« Quand j'ai une punition et qu'on remet la rondelle en jeu, je me lève sur le banc des pénalités et je tourne sur moi-même, explique-t-il. C'est mon truc afin de conjurer le sort. J'ai commencé à faire ça parce qu'on aurait dit à une certaine époque que toutes les équipes marquaient quand j'étais puni. Ç'a fonctionné la première fois et je n'ai pas arrêté depuis ce temps. »

Bizarres, les gardiens? Bizarres, ces athlètes...