TAMPA - Jonathan Drouin n’a disputé qu’une rencontre face aux Red Wings en première ronde. Un match au cours duquel le Québécois a non seulement été blanchi offensivement, mais a terminé la rencontre avec un différentiel de moins-2.

Maintenant que le Lightning se retrouve face au Canadien, Drouin pourrait obtenir plus de glace a convenu l’entraîneur-chef Jon Cooper.

« Jo n’a pas joué beaucoup contre les Red Wings, car il avait connu des ennuis en saison contre cette équipe qui ne représentait pas un bon défi pour lui. Contre le Canadien, il a connu plus de succès. Et parce que le défi qui nous attend contre Montréal est plus dans les cordes de Jonathan, il est possible que je fasse appel à ses services plus souvent. Sans oublier qu’il y a cette énergie spéciale qui pousse les joueurs du Québec lorsqu’ils affrontent Montréal. Ça pourrait aussi être un facteur favorisant Jo. Je ne veux pas m’avancer, car on vient tout juste de battre Detroit et qu’on commencera à penser à nos stratégies contre le Canadien une fois en route pour Montréal. Mais oui c’est possible qu’il joue », m’a indiqué l’entraîneur-chef du Lightning en sortant de son point de presse au Amalie Arena.

Marqueur prolifique dans les rangs juniors – 70 buts, 143 passes, 213 points en 95 rencontres de saison régulière à ses deux dernières années à Halifax – Drouin s’est particulièrement signalé en séries éliminatoires avec ses 25 buts, 51 passes et 76 points à ses 33 derniers matchs éliminatoires avec le Moosehead.

Armé de ces statistiques, Drouin est arrivé à Tampa l’automne dernier avec l’étiquette d’un candidat à surveiller dans la course au trophée Calder. En 70 rencontres, le petit attaquant de 20 ans a marqué quatre buts et ajouté 32 passes.

Bien que cette production offensive n’ait pas été à la hauteur des attentes de certains, il n’en demeure pas moins que Drouin est un très rapide patineur, qu’il a des mains agiles qui lui permettent de distribuer des passes savantes et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il puisse s’imposer au sein de l’attaque déjà très bien nantie en fait de joueurs de talent du Lightning.

Pendant que Jonathan Drouin suivait les matchs du Lightning du haut de la galerie de presse, le vétéran Brenden Morrow se débattait face aux Wings. Lorsque Morrow a écopé une pénalité bête en zone ennemie, plusieurs se sont demandé pourquoi on le préférait au jeune Drouin. À 36 ans et au terme d’une carrière très bien remplie, Morrow peinait à suivre le rythme imposé par les Wings. Le fait que le Canadien soit plus rapide encore que Detroit pourrait mettre en péril sa présence au sein de la formation et du coup favoriser Jonathan Drouin.

On verra.

Ce qui est clair, c’est que le patineur originaire de Sainte-Agathe dans les Laurentides est prêt. Fin prêt. Plus que prêt.

Croisé à sa sortie du vestiaire du Lightning après la victoire de mercredi, Drouin a admis que son confinement sur la galerie de presse était difficile à encaisser. « Oui c’est dur. Comme tous les joueurs qui sont rayés de la formation, c’est évident que je voudrais contribuer directement aux succès de l’équipe. Que je voudrais être dans l’action. Surtout que ça ne m’est pas arrivé souvent depuis que je joue au hockey d’être dans cette position. Mais bon, je ne peux rien changer à ça, et je comprends pourquoi cette décision a été prise. Mais ça reste difficile. »

En plus de faire du temps supplémentaire sur la patinoire lors des entraînements et au gymnase également, Drouin a fait ce que les entraîneurs demandent souvent aux joueurs qu’ils retranchent en raison de leur manque d’expérience ou de leurs contre-performances de faire. Il a suivi les matchs d’un autre angle. « La première partie, je l’ai regardée différemment en cherchant à relever des points qui pourraient m’aider. Mais comme joueur de hockey, ce que tu veux avant tout c’est de jouer. C’est d’en bas que tu veux suivre les matchs », a ajouté le jeune homme qui pourrait bien avoir sa chance maintenant que son équipe affronte le Canadien.

S’il reçoit le feu vert, ce n’est pas au sein de l’un des deux premiers trios que Jonathan Drouin obtiendra son temps d’utilisation. Ça viendra peut-être un jour, sans doute même, mais pour l’instant, c’est avec les Brian Boyle, Cédric Paquette et autres joueurs de soutien du Lightning qu’il évoluera. À défaut de profiter des mains agiles et du talent de Steven Stamkos, Drouin peut se sentir en sécurité lorsqu’il patine au sein d’un trio piloté par le géant Boyle qui a des allures d’un Goliath aux côtés du petit Drouin. « Il n’est pas juste gros et fort. C’est un bon joueur de hockey. Il est habile et rapide. C’est plaisant de jouer à ses côtés », a conclu Drouin.

Je croyais qu’il allait ajouter, c’est plaisant de jouer tout court, mais il s’est bien gardé d’ajouter cette phrase que je crois toutefois avoir lue dans ses yeux.