NASHVILLE - Les Predators de Nashville sont convaincus d’avoir eu la main heureuse en faisant l’acquisition de P.K. Subban. Oui ils ont donné beaucoup en acceptant de se défaire de leur meilleur défenseur et capitaine en Shea Weber. Mais c’est un risque qu’ils étaient prêts à prendre.

Lorsque j’ai demandé à David Poile s’il était disposé à me dresser le bilan de ce qu’il avait gagné en obtenant Subban et de ce qu’il avait perdu en se privant de Weber, le directeur général des Preds s’est reculé d’un pas.

Refusant de s’avancer trop loin dans des comparaisons qui pourraient venir le hanter un jour, David Poile s’est bien gardé de s’avancer sur le fait que son équipe ou le Canadien soit gagnant dans cette transaction.

«Seul le temps pourra répondre adéquatement à ta question. On parle de deux défenseurs sensationnels chacun à leur façon. Ils sont tous les deux très bons offensivement bien qu’ils jouent d’une façon différente. P.K. et Shea ont des cultures de hockey différentes. Nous avons effectué un virage vers l’attaque au fil des dernières saisons. Barry (Trotz) était et est toujours un excellent coach. Peter (Laviolette) est tout aussi conscient de la nécessité d’être efficace en défensive, mais il est plus offensif. Nous avons acquis Ryan Johansen en retour de Seth Jones dans le cadre d’une transaction qui nous a permis de nous renflouer en attaque. Nous avons fait de la place à des jeunes qui ont du talent offensif et bien sûr nous avons acquis P.K. Subban. Il est clair que nous avons modifié notre culture d’équipe et l’acquisition de P.K. va dans ce sens», a convenu David Poile.

Le talent prendra le dessus

Défenseur étoile à son époque comme le confirme son intronisation au Temple de la renommée l’an dernier, Phil Housley est responsable des défenseurs des Predators. C’est donc lui qui devra «encadrer» P.K. Subban afin de maximiser son rendement dans toutes les facettes du jeu.

À l’image de son grand patron David Poile et de son patron immédiat Peter Laviolette, Housley ne veut pas changer Subban, mais bien maximiser ses qualités. «Son talent va vite prendre le dessus», a-t-il lancé lorsqu’on lui a demandé de dresser le portrait de ce qu’il anticipe de son nouveau joueur à compter de demain.

S’il s’est entraîné avec Mattias Ekholm et Roman Josi au fil des matchs préparatoires, il semble bien que ce soit avec Josi que Subban amorcera le nouveau chapitre de sa carrière. «Ils sont ensemble depuis une semaine à l’entraînement, mais rien n’est coulé dans le béton», m’a répondu Peter Laviolette lorsque je lui ai demandé si Subban comblerait le vide laissé par le départ de Weber qui était le partenaire de travail de Josi l’an dernier.

Subban – Josi

Phil Housley a été plus direct que son patron sur la possible association entre Subban et Josi. «Ces deux gars-là se sentent sur la patinoire. Il faudra un peu de temps pour créer une chimie, pour qu’ils puissent bien se compléter, mais j’imagine très bien Josi et Subban au sein d’un même duo. Les équipes adverses devront se méfier tant ils sont rapides et intelligents sur la patinoire.»

S’il ne fait aucun doute que Roman Josi et P.K. Subban sont des menaces offensives de premier plan, il sera intéressant de voir lequel des deux sera le plus rapide pour couvrir l’autre en défensive. Des rôles que Subban laissait à Andrei Markov avec le Canadien alors que Josi se fiait à Shea Weber à Nashville.

«Ce sera l’un des défis que j’aurai à relever avec eux. P.K. comme Roman sont des joueurs créatifs. Ils savent sauter à l’attaque rapidement. Ils devront apprendre à maximiser les occasions et à réaliser que parfois, il vaut mieux rester derrière en attendant une meilleure opportunité», a ajouté Housley.

Respectant les directives de ses patrons, Phil Housley a refusé de comparer Subban et Weber. Il s’est contenté de dire qu’ils étaient tous les deux excellents, bien que différents.

Housley s’est toutefois commis sur un point : si P.K. Subban comble le départ de Weber sur le plan offensif, il devra obtenir de l’appui pour combler le manque à gagner en défensive qui résulte du départ de l’ancien capitaine. «On ne peut demander à un jouer de faire ce que Shea Weber faisait en défensive. On y arrivera en comité. Et pas seulement un comité de défenseurs, mais aussi un comité incluant les cinq joueurs sur la patinoire. On veut avoir la rondelle, on veut être créatif et productif en attaque. Pour y arriver, il faut d’abord être solide en défensive», a insisté Housley.

Malgré sa présence au Temple de la renommée et ses statistiques impressionnantes  -- 338 buts, 894 passes, 1232 points récoltés en 1495 matchs dans la LNH – Phil Houlsey refuse de se comparer à P.K. Subban et Roman Josi.

«C’est tellement plus difficile pour les défenseurs d’aujourd’hui. Dans mon temps, l’instinct jouait un rôle de premier plan. Aujourd’hui, le talent, la vision et la vitesse sont nécessaires pour réussir à venir à bout des systèmes défensifs dressés par les équipes. La meilleure arme pour déstabiliser les systèmes est la vitesse. P.K. Subban nous en apporte énormément. Il faut que la rondelle bouge, qu’elle bouge vite. Il faut du mouvement et être incisif en attaque pour mettre l’adversaire sur les talons. P.K. nous donnera tout ça. C’est pour cette raison que je considère qu’il est déjà, avant même d’avoir disputé un match, un atout important pour notre équipe», a conclu Housley.