Vos nombreuses réactions sur mon dernier texte concernant la grande finale de la Coupe de France ont été très appréciées. Merci de vos commentaires. Quoiqu’il en soit, la dernière finale disputée le 31 janvier dernier au palais omnisports de Paris-Bercy a été des plus spectaculaires. Non pas par le nombre de buts inscrits (seulement 3, le plus faible total depuis 2000) mais plutôt par la qualité du spectacle couronnée par une victoire de Briançon sur Rouen au compte de 2 à 1 en tirs de barrage.



Un titre historique pour les Diables Rouges qui ont mis la main sur cette Coupe pour la première fois après avoir raté quelques rendez-vous que ce soit en Coupe de France en 2005 et 2006 ou encore en finale de la Coupe de la Ligue en 2008 et 2009. Je ne pouvais pas faire autrement que de rejoindre l’entraîneur de l’équipe championne Luciano Basile pour partager ses commentaires avec vous.

Rejoint au téléphone alors qu’il s’apprêtait à prendre le train pour le retour vers Briançon, Luciano était ravi du résultat, d’autant plus qu’il s’agissait d’un 2e match en 48 heures entre les deux équipes. «Ce fut un excellent match. Vendredi nous l’avions emporté 4–3 en prolongation grâce à François-Pierre Guénette en match de la ligue Magnus. Mais ce soir, c’était un scénario digne d’Hollywood grâce à notre capitaine Edo Terglav qui a joué les héros en tirs de barrage.»

Il faut savoir que Terglav, un ancien porte-couleurs du Drakkar de Baie-Comeau et du Rocket de Montréal, était déjà ennuyé par une blessure à une jambe subie lors d’un match précédent face à Morzine. Après quelques présences, le capitaine des Diables a dû déclarer forfait se contentant de regarder l’action du bout du banc. Je laisse l’entraîneur raconter la suite. «Edo m’a regardé en me demandant ce qu’il devait faire. Je lui ai répondu qu’il devait rester sur le banc parce qu’il devait lever la Coupe à la fin du match.» Des buts de Luc Tardif pour Rouen en première et Marc-André Bernier en fin de deuxième pour les Diables Rouges ont conduit à l’impasse après 60 minutes de jeu. Toujours l’impasse 5 minutes plus tard et nous voilà en tirs de barrage.

«J’ai choisi Joni Lindoff et Francois-Pierre Guénette qui sont des habitués dans ces situations. Malheureusement pas de but. Même chose pour Rouen. Je devais choisir un 3e tireur. C’était le silence sur le banc. J’ai regardé mon capitaine et il m’a dit si Carl Malette ne marque pas je suis ton homme. Malette ne peut déjouer le gardien et tout repose sur Edo Terglav. Il s’amène sur la glace toujours ennuyé par cette blessure et le voilà face au gardien Trevor Koenig…Edo voyait un grand couloir illuminé jusqu’au but mais tout était noir autour. Il s’élance et vous connaissez la suite…un but historique. Nos 1,500 partisans qui ont traversé le pays en autobus sont en fête. Le banc se vide et c’est les larmes aux yeux que nous réalisons ce qui venait de se produire.»

Oui, les Diables Rouges venaient d’enterrer plusieurs années de frustrations après avoir échappé 2 finales en Coupe de la Ligue les deux années précédentes face à Grenoble et Rouen et les finales de la Coupe de France en 2005 et 2006 contre Rouen et Dijon. Enfin, Briançon pouvait être couronné comme il se doit.

«Je suis fier pour nos partisans. Pour une si petite ville d’à peine 12,000 résidents, ils méritent de célébrer. Je suis également fier pour mes joueurs qui n’ont jamais dérogé du plan de match. Mon fidèle collaborateur François Groleau était lui aussi ému, lui qui avait tout gagné par le passé. Je pense également à Marc-André Bernier et Pierre-François Guénette pour qui il s’agissait d’un premier titre en carrière Et que dire de notre capitaine. Edo est avec nous depuis 2004. Il méritait de lever la Coupe de France.»

Comment expliquer cette victoire ? Je laisse le mot de la fin à l’entraîneur Basile : «Nous étions en contrôle de nos émotions et remplis de désir et d’envie d’aller gagner cette Coupe. Notre style nord-américain nous a bien servis avec un échec avant à 2 joueurs. On a joué à 4 trios vendredi afin de bien doser le travail de tous en vue de cette finale. Et quelle finale ! L’adversaire était taille et nous avons su bien répondre.»

Bravo Luciano et bravo aux Diables Rouges. Vous aurez finalement finalement réussi à chasser vos démons.

À la prochaine.