P.K. Subban malchanceux?
LNH jeudi, 17 nov. 2016. 12:05 jeudi, 12 déc. 2024. 00:50Vous ne trouverez pas beaucoup de gens, à ce moment de la saison, pour dire que les débuts de P.K. Subban à Nashville furent formidables. Offensivement, il est en voie de connaître une saison de 44 points, ce qui n’est pas si mauvais, mais encore très loin de la cadence de 60,5 points récoltés par saison de 82 rencontres disputées qu’il a maintenue au cours de ses quatre dernières saisons à Montréal.
De plus, Subban affiche un différentiel de moins-7. Comparativement à son différentiel de plus-33 lors de ses quatre dernières saisons à Montréal, ceci est un autre indice voulant qu’il ait un mauvais début de saison pour plusieurs. Le différentiel des plus et des moins comporte des lacunes importantes en tant que statistique donc, je préfère utiliser le pourcentage relatif de buts lorsqu’un joueur est sur la glace à 5 contre 5, pour des fins de précision. Il en résulte qu’à ce jour, les Predators ont été dominés 12 à 5 au pointage lorsque Subban était sur la glace à forces égales, ce qui correspond à un pourcentage relatif de buts de seulement 29,4%.
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Nous savons qu’au cours des cinq saisons précédentes, Subban a maintenu un pourcentage relatif de buts de 55.4% et que des 120 défenseurs ayant joué 4000 minutes ou plus lors de cette période, aucun d’entre eux n’a eu un plus grand impact en termes de buts marqués pour son équipe que le plus-7% de Subban.
Par conséquent, que se passe-t-il avec Subban? Une part de la réponse s’explique par les performances de Subban, mais essentiellement, il vit présentement le contraire de ce que Shea Weber expérimente à Montréal en termes de pourcentage ; il connait la période la plus malchanceuse de sa carrière. Lorsque Subban est sur la patinoire, les Predators n’ont marqué que sur seulement 3,3% de leurs tirs frappant la cible, alors que leurs adversaires marquent sur 8,8% des leurs (ce qui équivaut à un pourcentage d’arrêts de ,912). Ainsi, même si les Predators ont tiré davantage que leurs adversaires – 150 tirs comparativement à 136, lorsque Subban était sur la glace – rien ne va.
Avant de commenter la qualité des lancers, regardons quelque peu les pourcentages à court terme en utilisant la moyenne des 10 dernières rencontres disputées par Subban, et ce depuis le début de sa carrière en 2011.
Ce graphique est difficile à déchiffrer et c’est exactement mon point. Le taux de tirs convertis en buts lorsque Subban est sur la glace est représenté graphiquement par l’axe « y », alors que le pourcentage d’arrêts dans ces mêmes circonstances est représenté graphiquement par l’axe « x ». Comme vous pouvez le constater avec les différentes moyennes cumulées lors des 10 dernières parties disputées, ces chiffres fluctuent énormément.
Peu importe ce que vous pensez de Subban, vous devez admettre qu’il est un bon joueur de hockey. Du moins, on ne s'attend pas à ce qu’il ait un impact négatif sur ces pourcentages. Cette hypothèse correspond à la réalité, alors que Subban présente le 10e meilleur taux de tirs convertis en buts lorsqu’il est sur la glace des 120 défenseurs mentionnés plus tôt, ainsi que le 49e meilleur pourcentage d’arrêts en de telles circonstances (ce qui est évidemment partiellement attribuable à Carey Price, mais seul Andrei Markov fait mieux que Subban chez le Canadien à ce chapitre).
Il faut cependant noter ici qu’avec de petits échantillons de 10, 20 ou même 40 parties, les joueurs n’ont que bien peu d’influence sur ce genre de données. Ils se classent presque toujours à proximité de la moyenne de la ligue.
Je veux conclure sur ce point un peu plus tard, mais pour y parvenir, observons la moyenne du pourcentage de buts de Subban lors de ses 10 dernières parties disputées, pour la comparer à une nouvelle statistique prenant en compte la qualité des tirs, soit les buts attendus.
Malgré le pourcentage extraordinaire de « buts pour » de Subban lorsqu’il est sur la glace lors des cinq dernières saisons, il y a eu de nombreuses séquences où son équipe fut dominée au pointage lorsqu’il était sur la patinoire. Aucun joueur ne peut y échapper. De la même façon, la ligne jaune descendante, visible à l’extrémité droite du graphique, illustre la période durant laquelle Subban a connu la pire séquence en ce genre de sa carrière.
Il faut aussi soulever que la ligne rouge, représentant le pourcentage de « buts pour » attendus, ce qui prend en compte la provenance et le type de lancer, connait une forte croissance. C’est le signal que le jeu de Subban s’améliore rapidement, même si son différentiel ne lui rend pas encore justice.
Rien de tout ceci ne veut dire que Subban n’est pas sans responsabilité pour son lent début de campagne. Son Corsi de 50.7% cette saison n’a rien de sensationnel comparativement au reste de sa carrière, même si son différentiel attendu de « buts pour » est de 55.4%. Comme toujours, nous devons analyser davantage le jeu de Subban pour bien évaluer ses performances.
En utilisant les principales statistiques mesurant l’impact des défenseurs, il y a quelques tendances inquiétantes dans le cas de Subban depuis le début de la saison. Il semble bien plus ordinaire que ce à quoi on peut s’attendre. Il est vrai qu’il est possible de plaider que le quatuor des Predators est potentiellement le meilleur de la LNH, ce qui fait grimper les moyennes, mais ce sont des facettes du jeu où Subban dominait la saison passée et il connait une baisse à tous les niveaux.
En effet, à ce jour, Subban est globalement moins impliqué, réalisant un jeu en possession de la rondelle qu’à seulement 76 occasions pour chaque tranche de 20 minutes jouées à force égales, ce nombre étant de 86 l’année dernière. Ironiquement, ce changement dans son style de jeu rappelle grandement celui de Shea Weber, mais Subban n’est pas Weber. Il ne doit pas tenter de l’imiter, sinon il ne connaitra pas de succès.
Subban se doit d’être agressif dans toutes les facettes de son jeu pour exploiter au maximum ses habiletés. Nashville n’a tout simplement pas encore vu cela de la part de Subban.
Le côté positif pour les Predators est que les lents débuts de saison ne sont pas atypiques dans le cas de Subban. En effet, l’année dernière, ce n’est qu’après un mois que Subban a commencé à jouer à la hauteur de son talent. À partir de ce moment, il a conservé un haut rendement tout au long de la saison.