Un vieux slogan insinuait dans les années 1960 qu’en politique comme en religion, le ciel était bleu et que l’enfer était rouge. Après avoir vécu une année difficile dans l’uniforme du Canadien, Pierre-Alexandre Parenteau espère que celui des Leafs lui permettra de relancer sa carrière.

À Montréal, le Gatinois n’était pas dans les bonnes grâces de son entraîneur-chef Michel Therrien. Il a écopé plusieurs fois de rétrogradations au sein de la hiérarchie des trios ce qui l’a empêché de développer des affinités avec des compagnons de jeu réguliers. Acquis de l’Avalanche du Colorado – en retour de Daniel Brière – afin de marquer des buts et donner plus de punch à une attaque qui en manquait cruellement, Parenteau s’est même retrouvé au sein de trios de soutient en plus d’être confiné au banc ou la galerie de presse.

L’attaquant de 32 ans a aussi été miné par des blessures alors qu’une commotion cérébrale l’a confiné au repos pendant plusieurs semaines. Au total, Parenteau a disputé 56 matchs dans l’uniforme tricolore. Cinquante-six rencontres au cours desquelles il a marqué huit buts et récolté 22 points. Des statistiques bien en deçà des espoirs de l’état-major du Canadien. Des statistiques bien en deçà de ses deux meilleures saisons avec les Islanders de New York (des années de 20 et 18 buts, de 53 et 67 points) et de son année prometteuse lors de son arrivée au Colorado (18 buts, 43 points) lors de la saison écourtée à 48 matchs en 2012-2013.

Résultat : le Canadien a décidé de racheter la dernière année du contrat de quatre ans et 16 millions $ qui le liaient à Parenteau.

« C’est évident que les choses n’ont pas fonctionné comme je l’aurais voulu à Montréal, même si je suis très fier et heureux d’avoir eu l’occasion de jouer pour le Canadien. Je ne veux pas trop revenir là-dessus. Je regarde plutôt en avant avec confiance. À 32 ans, je suis encore jeune et je sais que j’ai des bonnes saisons devant moi. Je tiens donc à saisir l’occasion qui se présente pour aider les Leafs à gagner », m’expliquait Parenteau lors de la première journée du camp des Leafs, jeudi, à Toronto.

Embauché à titre de joueur autonome l’été dernier, le Gatinois a signé un contrat d’une saison seulement. Un contrat qui lui rapportera 1,5 million $. Un contrat dont Parenteau souhaite se servir comme tremplin.

Parce que les Leafs doivent marquer des buts et remplacer Phil Kessel qu’ils ont échangé aux Penguins de Pittsburgh, Parenteau bataillera pour une place au sein des deux premiers trios. La lutte pourrait être plus vive maintenant que les Leafs ont fait l’acquisition de Michel Grabner des Islanders de New York. Un autre candidat logique à un poste sur l’un des deux premiers trios où on devrait aussi retrouver les James Van Riemsdyk, Joffrey Lupul, Leo Komarov et peut-être Brad Boyes si son essai professionnel est satisfaisant pour encadrer Tyler Bozak et Nazem Kadri, les deux premiers centres de la formation.

Babcock vs Therrien et Roy

En forme et surtout en santé, Parenteau débarque à Toronto avec confiance et avec l’intention de tout donner. Remarquez qu’il n’a pas le choix. Car s’il a trouvé difficile de jouer sous la gouverne de Michel Therrien à Montréal, Pierre-Alexandre Parenteau se retrouve avec un entraîneur-chef tout aussi exigeant et dur que Michel Therrien maintenant qu’il est dirigé par Mike Babcock. Seule différence, Parenteau connaît Babcock et ses méthodes. Du moins un peu. Choix de 9e ronde des Mighty Ducks d’Anaheim en 2001 (264e sélection) Parenteau a évolué sous les ordres de Babcock lors des camps d’entraînements auxquels il a participé.

« C’est vrai que Mike est dur. Qu’il est exigeant. Sévère. Mais en même temps, il sait ce qu’il a sous la main. Il connaît ses joueurs. Il sait ce qu’ils ont à lui offrir et prend les moyens pour l’obtenir au lieu de leur demander de jouer un style qui n’est pas le leur », a lancé Parenteau dans le cadre d’une comparaison évidente entre son ancien et son nouvel entraîneur-chef. Et peut-être aussi un peu avec Patrick Roy qui n’a pas été tendre à l’endroit de l’attaquant lorsqu’il l’a échangé au Canadien.

Peu importe les raisons qui peuvent expliquer sa baisse de régime l’an dernier à Montréal ou son départ précipité de Denver, P.A. Parenteau doit rebondir cette année. Car depuis son arrivée dans la LNH en 2006-2007, il n’a pas passé plus de deux saisons consécutives avec un club de la LNH. À Toronto, il se retrouve avec sa sixième équipe. Une statistique qui soulève parfois bien des doutes quant au rendement des joueurs qui changent aussi souvent de camp. Des doutes que Parenteau pourra dissiper en offrant des performances et en enfilant des buts qui confirmeront le potentiel offensif qu’il a démontré lors de son séjour à Uniondale et sa première saison au Colorado.