La retraite de Pascal Dupuis est une triste nouvelle. C'est une triste fin de carrière pour lui, mais il devait faire passer sa santé avant tout. Quand il prendra le temps de regarder ce qu'il a accompli, il pourra se dire qu'il a connu une belle carrière dans la LNH pour un athlète qui n'a pas été repêché.

Il a commencé sa carrière avec nous chez le Wild qui amorçait sa première saison après l'expansion. Je me souviens que Jacques Lemaire l'aimait beaucoup et l'utilisait en avantage et désavantage numérique. On aimait l'utiliser contre les meilleurs trios adverses en raison de son coup de patin extraordinaire. En plus d'être doué sur la glace, il est une très bonne personne. Il a une belle famille avec quatre enfants.

L'an dernier, moi et Jacques avons participé à un tournoi de golf où il était le président d'honneur et il avait profité de notre présence pour nous remercier de lui avoir fait confiance au début de sa carrière avec le Wild. Après son séjour avec nous, il s'est joint aux Rangers de New York avant d'aboutir à Atlanta pour se retrouver avec les Penguins de Pittsburgh avec lesquels il a gagné la coupe Stanley en 2009.

Je pense qu'il est plus important pour lui de se retirer pendant qu'il est temps. La santé est importante. C'est ce qui doit primer dans ses priorités ainsi que sa famille. Il a bien gagné sa vie et il n'y a pas de chance à prendre. S'il était revenu au jeu et qu'il était resté handicapé, il aurait regretté de ne pas l'avoir fait. Je pense qu'il doit prendre les prochaines semaines pour se reposer et prendre les bonnes décisions plus tard, car il devra trouver quelque chose à faire.

J'ai dû renoncer à ma carrière en raison d'une blessure à l'épaule qui guérissait mal. J'avais dû être opéré deux fois à mon épaule. Après la deuxième intervention, j'ai pu disputer 56 parties en 1985-86, mais j'avais quand même mal. Au camp d'entraînement suivant, je suis allé voir mon directeur général Serge Savard pour lui dire que je ne pouvais pas continuer. Je n'avais que 30 ans à l'époque, mais si c’était à refaire aujourd'hui, je m'assurais de guérir complètement et je poursuivrais ma carrière. Je pense que j'avais encore quatre ou cinq années devant moi.

Je pense que Pascal va trouver difficiles les prochaines semaines. Ça va lui demander quelques semaines avant de retomber sur ses deux pieds et de se refaire une nouvelle vie. Il a toujours joué au hockey et passé son temps sur la route avec ses coéquipiers. Il va trouver pénible de tout arrêter abruptement.

Je pense qu'il va tout de même réussir à s'en sortir parce qu'il est fort mentalement. C'est une épreuve qu'il va surmonter et j'ose croire que les Penguins vont s'occuper de lui. Il pourrait commencer à travailler tranquillement pour l'équipe parce qu'il est une bonne tête de hockey.

Une des grandes qualités de Pascal est qu'il a toujours été en grande forme. Il s'est toujours assuré d'être A1 à ce niveau et il est un exemple pour bien des jeunes. À 36 ans, il était aussi rapide que les autres et c'est d'ailleurs la clé du succès pour les gars de plus de 35 ans qui ne rechignent jamais à tout donner durant la saison morte pour être au sommet de leur forme. Il est intelligent et il savait que s'il perdait sa rapidité, il aurait du mal à survivre dans la LNH.

Bonne retraite Pascal.

*propos recueillis par Robert Latendresse