TABLEAU DES TRANSACTIONS

Dans cette chronique, je me penche sur divers dossiers dans la LNH en me prononçant à savoir s'ils relèvent davantage de la réalité ou de la fiction. Voici les différents sujets abordés cette semaine avec la date limite des transactions.

Avec les ajouts d’Eric Staal, Jon Merrill et Erik Gustafsson, le Canadien remplira les attentes placées en lui en début de saison.
Fiction

Ce ne sont pas ces trois joueurs qui vont faire en sorte que le Canadien répondra aux attentes placées envers cette équipe. Pour que le tout se produise, il faudra se tourner vers des joueurs qui sont déjà au sein de la formation.

Les attentes dépendaient de la progression des joueurs de centre Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi, du travail offensif de Tyler Toffoli, Josh Anderson et Jonathan Drouin, qui connaît un passage plus difficile, et évidemment comment Carey Price se comporterait dans une éventuelle participation aux séries.

Ce que le directeur général Marc Bergevin a fait dans cette dernière période de transactions, c’est ajouter de la profondeur afin d’aider si jamais des blessures devaient survenir.

Je ne pense pas toutefois qu’au-delà d’un sentiment de sécurité sur le plan de la profondeur, ces joueurs apporteront un changement significatif chez le Tricolore. Lorsque je regarde la situation à la ligne bleue, Merrill et Gustafsson apportent un luxe à Dominique Ducharme.

Brett Kulak devrait être le premier à écoper et il faudra voir si l’entraîneur-chef par intérim fera passer son tour en quelques occasions à Alexander Romanov. Il a prouvé qu’il était du calibre de la Ligue nationale et qu’il avait les outils pour connaître du succès.

Marc Bergevin a pris la bonne décision en n’échangeant pas un choix de qualité ou un espoir de premier plan pour ce qui était sur le marché?
Réalité

Je crois que le directeur général a opté pour la bonne approche, car lorsqu’il regarde son équipe, il n’est pas encore dans la même position qu’une formation comme le Lightning de Tampa Bay ou les Maple Leafs de Toronto. Ces deux équipes sont parmi les favorites pour leur division respective, tandis que du côté du Canadien, il a su se positionner afin de viser une participation aux séries éliminatoires.

Il faut que tout tombe en place parfaitement pour que le Canadien puisse aspirer au carré d’as. On remarque toutefois qu’il y a un plan d’établi dans les dernières saisons avec le développement des jeunes comme on le voit avec Kotkaniemi, Suzuki et Romanov. Bergevin suit le cycle dans lequel le Canadien se retrouve, donc ce n’est pas encore le moment de sacrifier de bons jeunes joueurs ou d’excellents choix au repêchage.

Dans la tête à Bergevin, la fenêtre est ouverte, mais elle ne se ferme pas cette année. Carey Price a encore du bon hockey devant lui pour quelques années, il faudra voir du côté de Shea Weber, mais il ne te ferait pas mal sur une deuxième paire de défense.

Le Tricolore dispose aussi de bons jeunes vétérans, donc je ne crois pas que c’était le temps de sacrifier certains éléments afin de permettre à Cole Caufield et d’autres espoirs de prendre de l’expérience dans les rangs professionnels. Lorsqu’ils seront prêts et que l’équipe sera à ce moment à cette étape dans sa courbe de progression, le directeur général pourra porter un grand coup pour gagner ultimement.

Les Maple Leafs parviendront à atteindre le carré d’as, une fois en séries, grâce à leurs récentes acquisitions.
Réalité

La plus grande différence chez les Leafs cette année, qui me permet de croire que cette équipe a ce qu’il faut pour passer à la prochaine étape, c’est du côté de sa structure et sa façon de jouer.

Chez les Maple Leafs dans les dernières saisons, nous avions sous les yeux une formation talentueuse qui misait beaucoup sur cet aspect alors que les joueurs ne payaient pas nécessairement le prix.

Cette saison, on sent qu’ils ont de bons vétérans en place comme Jason Spezza, Joe Thornton et Wayne Simmonds pour ramener les joueurs sur le droit de chemin. Avec l’acquisition de Nick Foligno, les Maple Leafs viennent peut-être de mettre la main sur leur Brendan Gallagher.

Je ne compare pas les joueurs en termes de talent ou de la production offensive, mais je parle en termes de caractère et de leadership. Je pense que c’est une acquisition très importante pour les Leafs et on y ajoute de la profondeur devant le filet avec David Rittich et à la ligne bleue avec Ben Hutton.

Ils ont les éléments pour se démarquer dans la division Nord afin d’atteindre le carré d’as et peut-être la finale de la Coupe Stanley.

Anthony Mantha parviendra à se faire une niche chez les Capitals de Washington.
Réalité

C’est très difficile à dire, mais je lui souhaite. C’est un signe ici que le directeur général des Red Wings de Detroit, Steve Yzerman a abandonné le plan de bâtir le futur de son équipe avec Anthony Mantha. Je ne connais pas la raison principale, alors qu’on entend que ce pourrait être une question d’inconstance dans son éthique de travail, mais il n’en demeure pas moins que Mantha possède un don que peu de joueurs ont, c’est-à-dire celui de pouvoir marquer des buts.

Il a un tir de niveau élite dans son arsenal et il n’avait peut-être pas les éléments autour de lui pour exprimer tout son talent et j’ai hâte de voir ce qu’il pourra faire dans un environnement qui ne manque pas de talent.

Il va jouer avec de bons joueurs autour de lui qui devraient lui permettre de recevoir la rondelle dans des endroits avantageux afin qu’il puisse décocher des lancers. À Detroit, il était souvent pris dans sa zone à défendre, alors que les Caps ont les outils pour appliquer bien plus de pression en zone adverse.

Le Québécois n’aura pas non plus la pression d’être l’attaquant qui doit remplir le filet alors qu’Alex Ovechkin est toujours présent. L’opportunité est très belle pour lui afin qu’il sorte de sa coquille pour s’établir dans parmi les bons marqueurs de la LNH.

Je salue toutefois le travail d’Yzerman alors que c’est impressionnant le retour qu’il a su obtenir dans cette transaction pour les Red Wings. Les Caps misent véritablement sur le concept que Mantha ne pouvait pas exprimer tout son talent avec les Wings, alors ils ont payé le prix avec Jakub Vrana qui a sensiblement une production similaire à Mantha du côté de Washintgon.

Les Caps prennent le pari qu’un joueur qui est perçu comme plus talentueux comme le Québécois devrait connaître bien plus de succès dans cet environnement et c’est pourquoi ils ont aussi cédé un choix de premier tour, un autre de deuxième tour et Richard Panik.

Les Capitals sont d’avis qu’ils ont mis la main sur un joueur avec un talent élite, mais qui n’a pas encore su l’exploiter alors qu’il n’évoluait pas dans des conditions optimales à Detroit.

C’est chèrement payé et c’est un prix que les Capitals sont prêts à payer comme la fenêtre se ferme de plus en plus avec des joueurs qui vieillissent. 

Propos recueillis par Maxime Tousignant