Depuis le début de sa carrière, Sidney Crosby a disputé 20 matchs éliminatoires contre les Sénateurs d’Ottawa et il a amassé un fascinant total de 33 points. Cette statistique ne fait qu’appuyer le statut de négligés qui est accolé aux Sens, mais ce rôle sourit à la troupe de Guy Boucher.

ContentId(3.1232125):Les Sénateurs sont passés de négligés à demi-finalistes
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Il s’agira de la cinquième confrontation éliminatoire entre les Penguins et les Sens depuis leur renaissance. Crosby a participé à tous ces rendez-vous et son club l’a emporté trois fois. Le capitaine des Penguins a brillé contre cet adversaire, avec une production de 14 buts et 19 aides.

Malgré leur triomphe contre les Rangers de New York, les Sénateurs peinent à recevoir du mérite. Tout ce contexte n’ébranle pas les hommes de Boucher qui sont parvenus à éliminer, coup sur coup, les Bruins et les Rangers.

« Peu importe l’adversaire, on savait que la prochaine étape serait difficile. On a fait des ajustements pour chaque équipe. Ce fut le cas contre les Bruins et les Rangers et ce sera la même chose pour les Penguins », a indiqué le gardien Craig Anderson, qui devra être à son meilleur.

« Je ne pourrais pas être plus fier du fait qu’on a été en mesure de trouver une manière de réussir alors que personne ne nous donnait une chance. On sait qu’on est les négligés, mais j’aime vraiment notre équipe et la façon dont on travaille ensemble. C’est un beau défi qui attend notre club », a raconté le vétéran Dion Phaneuf.

Les Sénateurs peuvent s’inspirer des résultats obtenus cette saison, alors qu’ils ont eu le dessus lors de deux des trois confrontations. Les deux victoires ont été acquises à domicile alors qu’ils ont limité les Penguins à un total de deux buts.

« On a eu du succès contre eux cette année donc ça aide et on va s’ajuster à leur style également. C’est une équipe vraiment talentueuse. Notre structure défensive sera très importante, ce n’est pas un secret pour personne. C’est comme ça qu’on gagne des matchs », a exprimé Marc Methot.

ContentId(3.1232251):Manque-t-on de respect envers les Sénateurs ?
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Ce dernier a assuré qu’il a tourné la page sur l’incident avec Crosby lorsque celui-ci lui a charcuté un doigt avec un puissant coup de bâton en fin de saison, le 23 mars.

Les deux équipes entameront leur série, samedi, à Pittsburgh et la pause est accueillie avec plaisir par les deux formations.

Dorion vante ses joueurs et l’impact de Boucher

En plus de quelques joueurs, le directeur général de l’organisation, Pierre Dorion, a rencontré la presse, jeudi. Dorion pouvait bien afficher son plus beau sourire en discutant du parcours de sa formation.

À sa première année dans ses nouvelles fonctions, Dorion est déjà fier des accomplissements de ses protégés.

« Quand j’ai accepté le poste, je trouvais que l’équipe pouvait accomplir davantage. Je suis un directeur général correct, Guy est un très bon entraîneur, mais on mise sur des joueurs vraiment spéciaux. Ils ont été à la hauteur et une grande part du mérite leur revient. On a traversé beaucoup d’adversité cette année et ils démontré toute une résilience », a souligné Dorion.

Invité à identifier sa plus grande source de fierté, le DG a répondu ainsi.

« C’est comment ce groupe d’individus est devenu une équipe. Je pense que Guy Boucher a fait un travail exceptionnel dans ce sens. Il n’est pas parmi les candidats pour l’entraîneur de l’année, mais il ne pensait même pas à ça. Il m’a demandé d’enlever cette clause de son contrat pour me demander des semaines de vacances de plus », a raconté Dorion.

S’il a constaté l’influence de Boucher cette saison, Dorion savait déjà à quel point Erik Karlsson était un athlète spécial. Pierre Dorion

« Les gens sont épatés par le rendement de Karlsson, mais je prêche ça depuis sept ans environ. Le public le réalise de plus en plus », a indiqué le dirigeant avec modestie.

Le rayonnement de Karlsson aide d’ailleurs à rallier des partisans à la cause des Sens. De plus, Ottawa constitue la dernière équipe canadienne en lice pour la coupe Stanley et personne dans l’organisation ne refuserait des appuis supplémentaires.

« Le hockey est très important pour les Canadiens, c’est un honneur d’être la dernière équipe du pays toujours en vie. On doit conserver notre humilité et tant mieux si plusieurs Canadiens peuvent se ranger derrière nous. Je pense qu’on a un groupe de bons gars, un bon coach et un bon DG à l’occasion », a réagi Dorion avec une touche d’humour.

Le beau parcours des Sénateurs survient également à un moment opportun alors que les inondations n’ont pas épargné la région.

« La vie passe avant le hockey et tant mieux si on peut procurer un peu de joie aux personnes affectées », a conclu Dorion qui a relativisé la frustration qu’il aurait pu subir de perdre le septième match en comparaison aux gens qui ont perdu plusieurs biens et parfois leur maison en entier.

Les Sens négligés, un avantage?