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VANCOUVER – Les joueurs canadiens avaient le sourire facile après avoir enseveli le Danemark sous une avalanche de 14 buts en lever de rideau du Championnat du monde de hockey junior. Des célébrations provocantes, des statistiques rutilantes, de grands espoirs plus que jamais justifiés.

Les buts se sont faits plus rares par la suite, et les sourires aussi.

Après sa destruction d’une équipe dont le seul objectif allait toujours être d’éviter la relégation, Équipe Canada junior n’a marqué que dix buts en quatre rencontres, dont la moitié dans une victoire contre la République tchèque. Elle a eu besoin de tout son petit change pour battre la Suisse et n’a marqué qu’une fois contre la Russie et la Finlande.

Il a longuement été question, immédiatement après l’élimination d’ÉCJ, de ces fameux bonds qui avaient surtout souri à l’adversaire. Pour une soirée, l’explication se défend. Avec un bâton un peu plus solide, Noah Dobson envoie peut-être le Canada en demi-finale mercredi soir. Et on ne parle même pas du tir de pénalité manqué par Maxime Comtois en prolongation si la rondelle lancée par Eeli Tolvanen ne ricoche pas sur le patin d’un coéquipier dans un angle parfait dans la dernière minute de la troisième période.

Mais pour la durée complète du tournoi, l’excuse de la malchance ne colle pas. Avec sept choix de première ronde en attaque et quatre joueurs avec de l’expérience dans la Ligue nationale, les attentes élevées étaient justifiées.

« Je ne vais pas revenir sur ce qui a mal tourné et ce qu’on aurait dû faire différemment, s’est contenté d’offrir l’entraîneur-chef Tim Hunter en guise de réflexion. C’est fini, on passe à autre chose. On est fiers de nos joueurs, de la façon dont ils se sont battus, de la façon dont ils se sont unis, de la façon dont ils ont endossé la manière dont on leur a demandé de jouer. Le reste est dur à avaler en ce moment. »

« Il y a quelques jeux où la finition aurait assurément être meilleure, mais je crois que leur gardien nous a volé quelques buts aujourd’hui », jugeait le défenseur Evan Bouchard, quart-arrière d’un jeu de puissance qui a été blanchi à trois reprises par la Finlande et qui n’aura généré que trois buts durant le tournoi.

En rétrospective, Alex Formenton et Gabriel Vilardi, deux vétérans de 19 ans qui ont dû être écartés du processus de sélection en raison de blessures, auront douloureusement manqué à Équipe Canada. Formenton avait inscrit quatre points en sept matchs dans un rôle de soutien en 2018 et aurait été une addition particulièrement vivifiante pour une équipe qui désirait axer son identité sur la vitesse.  

Mais la formation canadienne ne manquait pas de talent et certains des joueurs sélectionnés par Hunter et le reste de l’état-major n’ont tout simplement pas livré la marchandise. Jaret Anderson-Dolan, un marqueur de 79 buts à ses deux dernières saisons junior qui a joué cinq matchs avec les Kings de Los Angeles cette année, n’a marqué qu’un but en cinq matchs. L’espoir du Canadien Nick Suzuki a démontré de belles qualités de fabricant de jeu, mais n’a récolté que trois mentions d’aide en cinq matchs, une contribution décevante pour un joueur avec sa feuille de route.

Le premier trio composé de Comtois, Cody Glass et Owen Tippett a débuté le tournoi sur les chapeaux de roue, mais s’est effacé dramatiquement à mesure que l’enjeu grandissait. Comtois n’a pas à rougir de sa performance. Clairement ennuyé par une épaule gauche endolorie, le quatrième capitaine québécois de l’histoire d’ÉCJ n’a jamais levé le pied de l’accélérateur et s’est avéré un leader exemplaire d’un bout à l’autre de l’aventure.

« Max était notre capitaine et Max a été notre leader tout au long du tournoi. C’est quelqu’un que tout le monde prenait en exemple dans le vestiaire. Il a été un coéquipier phénoménal », a défendu le gardien Michael DiPietro après l’ultime défaite de mercredi.

Glass et Tippett, par contre, ont été trop peu impliqués après une faste récolte contre le Danemark.

L’entraîneur-chef mérite certainement sa part de blâme pour sa gestion de l’effectif. Après avoir remplacé Alexis Lafrenière par Bowers sur le deuxième trio – et mis de l’huile sur un feu qui n’aurait jamais dû être allumé le lendemain -  Hunter n’a pratiquement pas touché à ses combinaisons durant le parcours atrophié d’ÉCJ.

Encore les Finlandais...

Après la première période contre la Finlande, il a déplacé Suzuki aux côtés de Morgan Frost et Barrett Hayton et inséré Brett Leason avec Bowers et Anderson-Dolan. L’expérience a produit un but dès la 90e seconde de la deuxième période, mais même contre une défensive finlandaise réduite à cinq joueurs pendant 25 minutes, ce fut le dernier que le Canada allait marquer dans le tournoi.

C’est en raison des ratés d’une attaque sous-productive et du manque de solutions esquissées à la table à dessin que l’heure est déjà venue de décortiquer un échec. La malchance n’a pas grand-chose à voir là-dedans.    ​

Malchance et manque d'opportunisme
Lukkonen vole un but à Glass
Mitchell marque son 1er du tournoi
La Finlande joue de chance et crée l'égalité
Capitaine Comtois arrêté en tir de pénalité
Bâton et rêves brisés pour le Canada