Depuis 1999, le Canada a toujours fait partie du carré d’as au Championnat mondial de hockey junior (17 ans de suite avec un classement final dans le top-4 mondial). Pas besoin de vous dire qu’il s’agit d’une séquence record qu’aucun autre pays n’a approchée. Cette séquence sera en danger samedi matin (11 h, RDS) alors que nos représentants disputeront le match quart de finale face au pays hôte, la Finlande, qui représente cette année une puissance que le Canada aura de la difficulté à contenir surtout avec l’appui des 12 000 partisans finlandais qui seront au Hartwall Arena.

Il faut être honnête, le Canada n’a rien cassé depuis son arrivée en sol finlandais. En sept matchs (en comptant les rencontres préparatoires), il n’y a rien eu de convaincant. Des victoires faciles et prévisibles contre le Bélarus et le Danemark, des gains de 1-0 et de 7-6 contre les Tchèques et les Suédois dans les matchs précompétition, mais surtout des revers de 4-2 et de 5-2 contre les Américains et les Suédois dans les deux matchs importants de la phase préliminaire et une difficile victoire en tirs de barrage 3-2 contre la Suisse.

Je couvre cette compétition depuis la fin des années 90 et je ne me souviens pas d’avoir vu une équipe, après sept matchs, manquer de cohésion et de stabilité sur chacun de ses trios. En fait, en ce moment, bien malin est celui qui pourrait nommer le premier trio de la formation canadienne. C’est le capharnaüm! En défense, sans être mauvaise, la formation canadienne a quand même cédé 12 buts en quatre matchs, ce qui dans ce genre de tournoi est beaucoup trop. En désavantage numérique, le Canada est atroce depuis le début de la compétition avec un pourcentage d’efficacité de 54 % (5 buts accordés en 11 occasions).  Devant le filet, les deux gardiens utilisés, Mackenzie Blackwood et Mason McDonald, ont conservé un taux d’efficacité très ordinaire de ,880 (le 8e parmi les 10 pays au Championnat). Voilà qui n’est pas rassurant. Même les gardiens du Danemark et du Bélarus ont mieux fait (sic).

Contre la Finlande demain, ÉCJ fera face au défi de freiner le trio de Jesse Puljujarvi (la révélation du Championnat), Sebastian Aho et Patrick Laine. Ces trois joueurs ont inscrit 12 buts en quatre matchs, soit le même nombre que l’équipe canadienne au complet dans les quatre premiers matchs. Au total, les Finlandais comptent déjà 23 buts à leur dossier, et avec un taux d’efficacité de 50 % en avantage numérique, les hommes de Dave Lowry ont intérêt à se tenir loin du banc des punitions.

Est-ce que les Canadiens peuvent mettre le commutateur à « ON » et disputer leur meilleur match du tournoi en quart de finale? C’est possible! Mais si ce n’est pas le cas, le programme canadien obtiendra son pire résultat depuis le tournoi de 1998 qui avait justement eu lieu ici à Helsinki en 1998, soit une honteuse huitième place. Avec un revers demain, le Canada terminera au cinquième ou au sixième rang. Aucun membre de la formation canadienne, ici en ce moment, ne veut être associé à une telle débâcle. 

Une victoire demain rassurerait tout le monde et surtout permettrait de porter à 18 la séquence avec, au minimum, une présence dans le carré d’as. Au cours des 17 dernières années, on parle de six médailles d’or, six médailles d’argent, trois médailles de bronze et deux quatrièmes positions. La loi de la moyenne va peut-être rattraper le programme canadien cette année.

SÉQUENCE EN DANGER POUR ÉCJ (depuis 1999)
17 ans de suite dans le top-4 mondial

Pays

OR

AR

BR

4e position

Total top-4

CANADA

6

6

3

2

17

RUSSIE

4         

6

4

0

14

SUÈDE

1

4

1

5

11

ÉTATS-UNIS

3

0

2

5

10

FINLANDE

1

1

4

1

7

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

2

0

1

1

4

SLOVAQUIE

0

0

2

1

3

SUISSE

0

0

0

2

2