Une victoire chèrement acquise face à la Suisse et des leçons à tirer
Mondial Junior jeudi, 27 déc. 2018. 23:23 mardi, 10 déc. 2024. 22:38Autant la rencontre de mercredi face aux Danois a été une démonstration de force du Canada, autant celle de jeudi face aux Suisses, remportée 3-2, nous a laissés sur notre appétit.
Il est bien sûr très tôt dans le tournoi, mais j’ai trouvé particulier de voir Tim Hunter « couper » son banc en troisième période alors que le Canada menait par deux buts. Alexis Lafrenière et Joe Veleno n’ont pas obtenu la moindre présence, tandis que Jack Studnicka jouait surtout en avantage numérique et que Mackenzie Entwistle n’a reçu que très peu de temps de jeu.
Tout comme elle l’avait fait en match préparatoire, la Suisse a bien tenu le Canada. Il faut leur donner le mérite qui leur revient pour être restés à distance raisonnable d’une puissante équipe lors de leurs deux confrontations.
La force d’ÉCJ est que d’un soir à l’autre, ça peut être un trio ou un autre qui prend charge de la situation. Jeudi, ce fut l’affaire de la combinaison Comtois-Glass-Tippett, qui a survolé la glace du Rogers Arena. Une grande partie des tirs au but et des occasions de marquer provenaient de ces trois gars-là, et c’est normal puisque les attentes sont élevées envers eux. Glass a été époustouflant sur les mises en jeu; je crois qu’il n’en a perd qu’une ou deux dans tout le match.
Quant à Noah Dobson, il a choisi un bon moment pour marquer. Son but s’est avéré précieux pour la formation canadienne. Si l’écart n’avait été que d’un but, je crois qu’on aurait vu plus de panique sur le banc canadien en troisième période, car les Suisses appliquaient vraiment de pression.
Lorsqu’il y a aussi peu d’espace à égalité numérique que ç’a été le cas entre le Canada et la Suisse, il faut parfois s’en remettre à l’attaque massive pour faire la différence. Celle d’ÉCJ a été plutôt discrète et s’est compliqué les choses à plusieurs moments dans la rencontre. Pendant ce temps, la Suisse a fait payer le Canada pour son indiscipline en marquant ses deux buts – ceux de Philipp Kurashev – alors qu’elle avait l’avantage d’un homme. Les pénalités dont ont écopé Jaret Anderson-Dolan et Nick Suzuki ont donc fait mal.
On a affaire à une équipe qui progressera au fur et à mesure qu’avancera le tournoi. Elle apprendra que les unités spéciales revêtent une importance capitale lorsque c’est la panne sèche à cinq contre cinq. Et les leçons apprises devront être mises en application dès la prochaine partie, car les Tchèques ont les munitions offensives pour faire payer n’importe quel club pour son indiscipline, avec les Filip Zadina, Martin Necas, Martin Kaut et compagnie.
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Viendra aussi l’affrontement face aux Russes, le dernier de la phase préliminaire, qui devrait logiquement déterminer qui entre les Canadiens et eux termineront au premier rang du groupe A.
En terminant, un mot sur les deux espoirs représentant le CH avec l’Unifolié. Jusqu’à présent, Nick Suzuki nous a rappelé qu’il a énormément de talent. Il est utilisé à toutes les sauces, de temps à autres sur la deuxième unité d’avantage numérique. Jeudi, il nous a ébahi avec quelques feintes, en plus de réussir une très belle passe dans la première minute de jeu sur le but de Cody Glass. Il réussit des jeux difficiles dans les espaces restreints et possède assez de vitesse pour sortir des coins de patinoire avec la rondelle et créer des choses en transport de rondelle.
Du côté de Josh Brook, il me fait beaucoup penser au rôle que jouait Noah Juulsen avec ÉCJ il y a deux ans. Après deux matchs dans le tournoi, il s’avère être un défenseur qui joue prudemment, mais aussi intelligemment. Il réalise de belles passes sans trop se commettre. C’est de bon augure.
Mais celui qui m’a le plus impressionné dans cette deuxième journée de compétition a été le défenseur russe Alexander Romanov, que le Tricolore a sélectionné au 38e rang en juin dernier. Je ne m’attendais pas à voir une contribution offensive aussi soutenue de sa part, sachant qu’il n’avait pas de point avec son club de la KHL. Sauf que contre le Danemark, il a noirci la feuille de pointage (1-2) en plus de se porter à l’attaque régulièrement. Il a de belles idées offensives et il semble à l’aise à sortir de sa zone de confort. J’aime beaucoup ce que je vois!
* propos recueillis par le RDS.ca