On dirait bien que tout le monde obtient ce qu'il veut à Toronto après tout. Le capitaine des Maple Leafs, Mats Sundin, a décidé de renoncer à sa clause de non-échange. Il pourra demeurer où il le désire, avec une mauvaise équipe qui n'a aucune chance de prendre part aux séries éliminatoires.

Les partisans et les médias, qui se sont ralliés autour de Sundin quand la pression était forte afin qu'il renonce à sa clause de non-échange pour améliorer l'équipe, aussi ont obtenu ce qu'ils désiraient : un capitaine de 37 ans qui a refusé d'aider l'équipe en quittant, même seulement pour quelques mois avant de devenir joueur autonome sans compensation.

Je sais, Sundin n'est pas responsable de cette situation. Il ne s'est pas lui-même donné une clause de non-échange. Il n'est pas à blâmer… à moins que vous ne considériez qu'il n'a pas été en mesure de mener son équipe où tout capitaine veut mener son équipe : en avant. Peu importe qu'il soit un athlète multimillionnaire qui n'a jamais mené son équipe en finale de la coupe Stanley.

Nous avons dû sortir une boîte de mouchoirs après avoir lu et écouté tous ces gens attristés après que Sundin ait été placé dans cette situation délicate.

Nous avons apprécié, toutefois, la réponse à notre suggestion de la semaine dernière à l'effet que si Sundin ne renonçait pas à sa clause de non-échange pour améliorer l'équipe, le directeur-général par intérim, Cliff Fletcher, devrait enlever le « C » à Sundin et lui faire savoir clairement qu'il ne pourrait signer un nouveau contrat avec l'équipe cet été. Uniquement à Toronto, où la réalité est, comme la coupe Stanley, un visiteur rare, une telle suggestion est accueillie avec autant d'horreur auprès des médias et des partisans.

Le problème a toujours été le même à Toronto, où les médias et les partisans ont souvent de la difficulté à séparer les mythes du passé de leur désespoir présent. Souvenez-vous de l'allégresse qui avait marqué le retour du héros Wendel Clark à la fin de sa carrière (peu importe ce que cette transaction a coûté pour le futur de l'équipe), ou même quand Doug Gilmour a effectué un retour avec l'équipe en fin de carrière, tout juste avant le lock-out.

S'il y a une justice dans ce monde, les Leafs vont maintenant remporter tout juste assez de victoires pour diminuer leurs chances de remporter la loterie pour le premier choix au repêchage, question de s'assurer d'obtenir ce qu'ils méritent vraiment - un billet de première classe pour une autre décennie de médiocrité avec un Sundin sous contrat pour plusieurs saisons.

L'intransigeance totalement prévisible de Sundin a toutefois tout pour rendre heureux Don Waddell (Atlanta), Jay Feaster (Tampa Bay) et Jacques Martin (Floride). Ces trois équipes sont incapables de gagner sur une base régulière et remporter le titre de la section Sud-Est serait très improbable.

Avec Sundin qui désire demeurer avec les Leafs et Peter Forsberg qui désire demeurer en Suède, ces trois joueurs (Marian Hossa, Olli Jokinen et Brad Richards) sont les meilleurs attaquants sur le marché. Jokinen et Richards sont particulièrement intéressants puisqu'ils évoluent au centre.

Richards, qui a, en principe, accepté de lever sa clause denon-échange, intéresse plusieurs formations. Cette liste inclut les Blackhawks de Chicago, qui aimeraient bien que Richards devienne un mentor pour Patrick Kane et Jonathan Toews.