Le syndicat de lutte internet au Medley
Lutte mercredi, 15 oct. 2003. 22:52 samedi, 14 déc. 2024. 00:41
Comme le titre de ma chronique l'indique, ma découverte du gala de la IWS au Medley le 20 septembre 2003 est bien entendu Fred La Merveille (connu sous le nom de Wonderfred à la MWF!?). Je l'avais déjà vu auparavant lutter à la MWF et à la ICW et je l'avais trouvé assez bon, mais sans plus.
Toutefois, il est évident qu'à la IWS (une fédération anglophone où tout le travail au micro se fait en anglais et où une grande majorité des fans sont anglophones), le personnage de Fred La Merveille, qui s'obstine à ne vouloir parler qu'en français et dont la mission première est d'implanter la loi 101 à la IWS, est sans aucun doute la meilleure « gimmick » que je n'ai jamais vu à la lutte québécoise.
Mais ce qui m'avait d'abord attiré à ce gala de la IWS, c'était bien sûr le combat de lutte scientifique auquel je m'attendais entre deux sensations de la lutte québécoise, soit Excess 69 (anciennement Mathy 69 à la ICW) et Keven Steen (de LI2000). De plus, plusieurs m'assuraient que El Generico (Stevie McFly à la MWF) était du calibre des meilleurs au Québec, ce dont je voulais m'assurer par moi-même.
Promotion ou fédération
Durant son passage à une émission de radio, Ludger Proulx avait posé la question suivante et avait tenté une réponse : existe-t-il une différence entre une fédération de lutte et une promotion de lutte? Selon lui, il y avait une différence fort notable, soit qu'une fédération formait ses propres lutteurs alors qu'une promotion utilisait des lutteurs d'un peu partout. Quoique cette définition soit incomplète, j'adhère au principe de distinction entre une fédération et une promotion. En effet, comment peut-on comparer par exemple la CWE et la CWA avec la ICW et la CCW quand elles diffèrent dans leur essence même.
Cependant, je complèterais ainsi la définition de Ludger Proulx : Fédération (du latin foederatio, qui signifie « alliance, union ») de lutte : Alliance ou union assez stable (au moins un an) d'un groupe de lutteurs et de personnel en vue de présenter des galas de lutte. Les membres de ce groupe doivent avoir pour première appartenance cette fédération pour y faire partie (appartenance déterminée par le nombre de participation, l'ancienneté et aussi par le sentiment d'appartenance de ce lutteur à une fédération déterminée). Les spectacles doivent être présentés par une partie significative des membres de cette union ou alliance (au moins 60%).
Promotion (du latin promovere, qui signifie « pousser en avant, faire avancer ») de lutte: Promouvoir de la lutte en utilisant au moins 60% de lutteurs autres que ceux de la promotion en question (voir la définition précédente pour comprendre ce qui détermine qu'un lutteur appartient à une fédération ou à une autre).
Ainsi, ces définitions, qui circulent dans le monde de la lutte québécoise depuis un certain temps même si elles ne sont pas acceptées par tous, ont l'avantage de distinguer la CWE et la CWA (deux promotions) de la ICW et la CCW (deux fédérations). En effet, une fédération a pour essence même d'offrir un produit unique et original qu'on ne peut pas voir ailleurs en province. Alors qu'une promotion vise plutôt à offrir le meilleur gala de lutte possible en rassemblant les meilleurs lutteurs du Québec sur une même carte. Bref, le but de cette distinction n'est pas de chercher à savoir si une fédération est mieux qu'une promotion (les deux ont des avantages et les deux ont des inconvénients), mais plutôt de pouvoir comparer des pommes avec pommes et des oranges avec des oranges.
Le spectacle en général
Le spectacle de la IWS est orienté vers deux directions qui sont plutôt uniques au Québec, c'est-à-dire vers un auditoire adulte et AVERTI (barbarie et sexe) et vers un auditoire principalement anglophone. Tout de suite, c'est une grande différence par rapport à ce que les autres font au Québec, alors que c'est plutôt un auditoire général et francophone qui est visé.
En ce qui concerne l'orientation vers la sexualité, je pense que les femmes dans la lutte méritent un rôle moins sexiste que celui de se montrer les seins. En fait, je pense que les femmes ont le droit à une place respectable dans le monde de la lutte, qu'il s'agisse du rôle de lutteuses, de gérantes ou de simple valet. En fait, je ne vois pas ce qu'une paire de seins nus ajoutent à un gala de lutte (même si c'est très agréable dans un club de danseuses).
En ce qui concerne les effets spéciaux (écrans, son et lumière), encore une fois, c'était un travail d'une qualité très professionnelle. Même si on avait pu utiliser plus souvent l'écran géant pour des entrevues en direct des vestiaires par exemple ou pour résumer les « storylines » aussi. D'ailleurs, ce point était assez déficient : on voyait des lutteurs lutter l'un contre l'autre, mais il ne semblait pas réellement avoir de rivalité ou de but à ces combats. D'ailleurs, cela s'explique par le fait qu'il y avait beaucoup de nouveaux lutteurs et des lutteurs qui effectuaient leur retour à ce gala. Ce qui est assez étrange pour leur gala de l'année!!!
Mais dans l'ensemble, la qualité du spectacle était excellente et je ne me suis jamais ennuyé à part au moment de la finale, même si le gala a duré un long quatre heures sans intermission (à part les petits moments bla, bla, bla). D'ailleurs, la IWS a beaucoup appris de leurs erreurs du passé, alors que la lutte était presque seulement un accessoire à leur gala alors qu'il n'y a eu environ que deux heures de lutte pour un gala de quatre heures à leur dernière apparition au Medley en 2001. En effet, Mike Patterson avait diverti (!?!) la foule pendant une heure et il y avait eu une heure de pause!!!
Le "hardcore" est mort, vive la lutte!!!
Dans ce qui reste de grandes ligues en Amérique du Nord, la WWE et la NWA-TNA, le « hardcore » semble devenu un vestige du passé. Oui, il y a bien encore des « table match », des combats de cage de toutes sortes, des « blades », des chaises et, quand Shane McMahon est là, des sauts suicidaires. Mais, d'une façon générale, on est présentement à l'ère où la lutte technique et acrobatique est de plus en plus appréciée (d'ailleurs les lutteurs les plus appréciés présentement sont sûrement Eddy Guerrero et Kurt Angle).
Sur la scène indépendante, les fédérations qui se démarquent le plus présentement sont des fédérations comme la ROH (Ring of Honor) qui misent sur l'aspect sportif du spectacle, donc de la lutte scientifique et acrobatique. Quant aux fédérations plus « hardcore » comme la CZW, elles sont de plus en plus marginales et discréditées.
Au Québec, la mode du « hardcore » semble aussi s'estomper pour ne devenir que très marginale et cela même à la IWS. En effet, le gala UnFnSanctioned de la IWS au Medley était presque entièrement un gala de lutte technique et acrobatique, seule la finale faisait réellement exception.
Les combats
La qualité en général des combats était de très bon à plus qu'excellent. On a d'abord assisté à un combat solide entre Steve Royds et Iceberg avec quelques « power moves » intéressants.
Ensuite, il y a eu un excellent combat technique entre deux anciens champions de la IWS, soit Eddy et Onyx. Après le combat toutefois, Eddy a reçu un « powerbomb » sur la rampe d'acier, ce que je considère comme un risque inutile et dangereux de la part d'Eddy. D'ailleurs, s'il y a un lutteur qui a dans le passé pris de trop grands risques inutiles, c'est bien Eddy. Lui qui a rendu célèbre un « moonsault » du troisième câble avec une poubelle sur sa tête sur son adversaire qui reposait sur une table à l'extérieur du ring!!!! De plus, au dernier gala au Medley, Eddy avait exécuté son « frog splash » du haut du balcon, ce qui est à mon humble avis suicidaire et inutile à un spectacle de lutte. Je crois que le fan moyen de lutte veut être diverti par un bon spectacle, alors qu'un noyau fort des fans de la IWS veulent voir des gens risquer leur santé et même leur vie, ce que je déplore!!!!
On a ensuite assisté à un excellent combat de quatre équipes (Le syndicat de lutte internet vs Latinos VS Flying Hurricanes vs Extreme Revolution). Sans contredit, le meilleur combat impliquant quatre équipes que j'ai jamais vu de toute ma vie. Le combat était très solide, très bien scripté et chorégraphié (parfois un peut trop) et il y a eu de spectaculaires manœuvres aériennes qui étaient raisonnables celles-là. Bref, ce fut un combat d'une qualité supérieure entre ces quatre équipes de la MWF et de la CCW
Le fameux combat tant attendu arrive par la suite, soit Keven Steen (de LI2000) contre Excess 69. Ce fut un combat à la hauteur de mes attentes, soit un excellent combat technique, très innovateur et d'une qualité encore une fois exceptionnelle en plus de très belles manœuvres aériennes. Excess 69 est vraiment au sommet de sa carrière présentement, autant du point de vue athlétique, de sa condition physique et de son charisme. En ce qui concerne Keven Steen dont je suis le développement depuis ses débuts à LI2000, il est déjà à un niveau supérieur à beaucoup de lutteurs québécois, mais il peut encore développer son physique et son travail avec la foule, ce qui ferait de lui un talent encore plus redoutable.
Le combat suivant mettait au prise Kurt Lauderdale et Kid Kamikaze contre Pierre-Carl Ouellet et Beef Wellington. Ce fut probablement le combat le moins bien réussi, mais la fin très spectaculaire a sauvé le match. Même si Kurt Lauderdale s'est amélioré depuis ses débuts à LI2000 (que c'était horrible à l'époque), il a encore besoin d'améliorer de beaucoup son aisance dans un ring. Kid Kamikaze a été très endurant dans ce combat, car PCO et Beef ne l'ont pas ménagé. Toutefois, du point de vue du charisme et du travail avec la foule, il a beaucoup de difficulté. Quant à Beef Wellington, c'est une très bonne recrue qui a un potentiel énorme sur tous les points de vue et qui devrait avoir un bel avenir dans ce divertissement sportif. Enfin, PCO a été fidèle à lui-même, c'est-à-dire très bon, mais je crois comme le mentionnait Sunny War Cloud d'ailleurs, que le fait d'être présent un peu partout au Québec (CWA, CPW, IWS, etc.) risque de le brûler assez vite, à moins que des « storylines » intéressantes maintiennent l'intérêt à long terme, ce qui ne semble pas être le cas présentement.
Le dernier combat de lutte de la soirée était pour le championnat de la IWS, alors que le champion Arsenal affrontait El Generico. D'abord, je voudrais dire que je crois que le fait de donner les ceintures importantes à un lutteur poids léger, alors que c'est considéré comme le titre important de la fédération discrédite un peu le titre. En effet, le fait de voir Deniss Sensation champion québécois de la NCW ou Stevie McFly champion de la MWF ou encore Arsenal champion de la IWS en laisse songeur plusieurs, car ce sont des lutteurs poids légers qui portent la ceinture la plus importante de la fédération et qui doit la défendre ou même vaincre des poids lourds d'une façon crédible!!! En fait, seul Stevie McFly champion de la MWF est compréhensible, puisque c'est une fédération presque uniquement de poids légers. Malgré tout, ce fut un combat d'une très grande qualité du point de vue de la lutte technique et de la haute voltige. Quant au saut du balcon, vous savez déjà ce que j'en pense : ce n'était pas nécessaire de prendre de tels risques pour offrir un beau show et le danger est de vouloir offrir un spectacle toujours plus violent, toujours plus suicidaire, toujours plus dangereux et le jour où il y aura des blessures graves, il sera trop tard.
La finale était d'un ennui mortel. Ce n'était pas de la lutte, c'était un concours de celui qui lancerait le plus de néons sur la tête de l'autre. On n'était plus dans un spectacle de lutte, c'était une barbarie qui ne nécessitait aucune habileté de lutte.
La IWS: la promotion de lutte numéro 1 au Québec
La IWS n'a jamais eu un noyau de lutteurs assez nombreux pour organiser leur gala seul. Ils ont toujours eu un certain « lien » avec d'autres fédérations pour organiser leurs galas de lutte. De la NCW, FLQ à la MWF et maintenant LI2000, les lutteurs des autres fédérations ont toujours eu un rôle primordial à la IWS. Présentement, la IWS utilise d'une façon régulière l'équipe Extreme Revolution de la CCW, les Angry Arians, les Flying Hurricanes, les Latinos et Stevie McFly de la MWF et plus récemment PCO et Kevin Steen de LI2000. Ils ont donc utilisé 11 lutteurs provenant d'autres fédérations durant leur dernier gala au Medley.
Quant aux lutteurs typiquement de la IWS, il y a bien sûr PCP Manny, Eddy, Green Phantom, Arsenal et les Hardcore Ninjaz qui forment le noyau dur le plus fidèle de la IWS. À cela s'ajoutent des lutteurs qui se sont intégrés à la fédération plus récemment : Onyx, Beef Welington, Kid Kamikaze et Kurt Lauderdale (je ne compte pas Iceberg et Steve Royds, car je suis loin d'être sûr qu'ils sont de retour pour de bon dans la fédération, mais si cela s'avérait à être le cas, alors il faudrait les inclure dans la IWS étant donné qu'ils luttent pour cette fédération depuis longtemps). Quant à Excess 69, il est trop tôt pour savoir s'il sera plus considéré comme IWS ou MWF ou s'il joindra une autre fédération. Bref, les lutteurs de la IWS pour ce gala était au nombre de 9 (ou 11 si on inclut Iceberg et Steve Royds).
En fin de compte, ce je j'essaie de démontrer, c'est que la IWS est une promotion et non pas une fédération étant donné qu'ils ont utilisé autant sinon plus de lutteurs des autres fédérations du Québec. Toutefois, à mon avis, la IWS est la promotion de lutte numéro 1 au Québec, car c'est la seule fédération qui réussit à faire des gros shows à Montréal (environ 1500 spectateurs au Medley) et de le faire avec un tel succès. De plus, c'est la seule PROMOTION qui nous offre des combats de rêve comme par exemple Justice Pain contre les Hardcore Ninjaz ou plus récemment Excess 69 contre Kevin Steen ou encore le combat impliquant les 4 équipes (Extreme Revolution, Le syndicat de lutte internet, les Latinos, les Flying Hurricanes). En passant, je ne considère pas comme un combat de rêve Sheik tank Ali , Éric Mastrocola, Dangerous Dan et Don Calles de la TNA contre Pierre Carl Ouellet, Guy Sauriol, Crush et Excess 69. Il me semble que la CWA est dans le champ un peu. Vous ne trouvez pas?
Prochain gala de la IWS : Samedi le 18 octobre 2003 au bar le Skratch de Laval.
Prochain gala de la CWA : La CWA présentera sont prochain gala le 25 octobre au Boguey's à compter de 21h.
François Choquette
francoischoquett@hotmail.com
Toutefois, il est évident qu'à la IWS (une fédération anglophone où tout le travail au micro se fait en anglais et où une grande majorité des fans sont anglophones), le personnage de Fred La Merveille, qui s'obstine à ne vouloir parler qu'en français et dont la mission première est d'implanter la loi 101 à la IWS, est sans aucun doute la meilleure « gimmick » que je n'ai jamais vu à la lutte québécoise.
Mais ce qui m'avait d'abord attiré à ce gala de la IWS, c'était bien sûr le combat de lutte scientifique auquel je m'attendais entre deux sensations de la lutte québécoise, soit Excess 69 (anciennement Mathy 69 à la ICW) et Keven Steen (de LI2000). De plus, plusieurs m'assuraient que El Generico (Stevie McFly à la MWF) était du calibre des meilleurs au Québec, ce dont je voulais m'assurer par moi-même.
Promotion ou fédération
Durant son passage à une émission de radio, Ludger Proulx avait posé la question suivante et avait tenté une réponse : existe-t-il une différence entre une fédération de lutte et une promotion de lutte? Selon lui, il y avait une différence fort notable, soit qu'une fédération formait ses propres lutteurs alors qu'une promotion utilisait des lutteurs d'un peu partout. Quoique cette définition soit incomplète, j'adhère au principe de distinction entre une fédération et une promotion. En effet, comment peut-on comparer par exemple la CWE et la CWA avec la ICW et la CCW quand elles diffèrent dans leur essence même.
Cependant, je complèterais ainsi la définition de Ludger Proulx : Fédération (du latin foederatio, qui signifie « alliance, union ») de lutte : Alliance ou union assez stable (au moins un an) d'un groupe de lutteurs et de personnel en vue de présenter des galas de lutte. Les membres de ce groupe doivent avoir pour première appartenance cette fédération pour y faire partie (appartenance déterminée par le nombre de participation, l'ancienneté et aussi par le sentiment d'appartenance de ce lutteur à une fédération déterminée). Les spectacles doivent être présentés par une partie significative des membres de cette union ou alliance (au moins 60%).
Promotion (du latin promovere, qui signifie « pousser en avant, faire avancer ») de lutte: Promouvoir de la lutte en utilisant au moins 60% de lutteurs autres que ceux de la promotion en question (voir la définition précédente pour comprendre ce qui détermine qu'un lutteur appartient à une fédération ou à une autre).
Ainsi, ces définitions, qui circulent dans le monde de la lutte québécoise depuis un certain temps même si elles ne sont pas acceptées par tous, ont l'avantage de distinguer la CWE et la CWA (deux promotions) de la ICW et la CCW (deux fédérations). En effet, une fédération a pour essence même d'offrir un produit unique et original qu'on ne peut pas voir ailleurs en province. Alors qu'une promotion vise plutôt à offrir le meilleur gala de lutte possible en rassemblant les meilleurs lutteurs du Québec sur une même carte. Bref, le but de cette distinction n'est pas de chercher à savoir si une fédération est mieux qu'une promotion (les deux ont des avantages et les deux ont des inconvénients), mais plutôt de pouvoir comparer des pommes avec pommes et des oranges avec des oranges.
Le spectacle en général
Le spectacle de la IWS est orienté vers deux directions qui sont plutôt uniques au Québec, c'est-à-dire vers un auditoire adulte et AVERTI (barbarie et sexe) et vers un auditoire principalement anglophone. Tout de suite, c'est une grande différence par rapport à ce que les autres font au Québec, alors que c'est plutôt un auditoire général et francophone qui est visé.
En ce qui concerne l'orientation vers la sexualité, je pense que les femmes dans la lutte méritent un rôle moins sexiste que celui de se montrer les seins. En fait, je pense que les femmes ont le droit à une place respectable dans le monde de la lutte, qu'il s'agisse du rôle de lutteuses, de gérantes ou de simple valet. En fait, je ne vois pas ce qu'une paire de seins nus ajoutent à un gala de lutte (même si c'est très agréable dans un club de danseuses).
En ce qui concerne les effets spéciaux (écrans, son et lumière), encore une fois, c'était un travail d'une qualité très professionnelle. Même si on avait pu utiliser plus souvent l'écran géant pour des entrevues en direct des vestiaires par exemple ou pour résumer les « storylines » aussi. D'ailleurs, ce point était assez déficient : on voyait des lutteurs lutter l'un contre l'autre, mais il ne semblait pas réellement avoir de rivalité ou de but à ces combats. D'ailleurs, cela s'explique par le fait qu'il y avait beaucoup de nouveaux lutteurs et des lutteurs qui effectuaient leur retour à ce gala. Ce qui est assez étrange pour leur gala de l'année!!!
Mais dans l'ensemble, la qualité du spectacle était excellente et je ne me suis jamais ennuyé à part au moment de la finale, même si le gala a duré un long quatre heures sans intermission (à part les petits moments bla, bla, bla). D'ailleurs, la IWS a beaucoup appris de leurs erreurs du passé, alors que la lutte était presque seulement un accessoire à leur gala alors qu'il n'y a eu environ que deux heures de lutte pour un gala de quatre heures à leur dernière apparition au Medley en 2001. En effet, Mike Patterson avait diverti (!?!) la foule pendant une heure et il y avait eu une heure de pause!!!
Le "hardcore" est mort, vive la lutte!!!
Dans ce qui reste de grandes ligues en Amérique du Nord, la WWE et la NWA-TNA, le « hardcore » semble devenu un vestige du passé. Oui, il y a bien encore des « table match », des combats de cage de toutes sortes, des « blades », des chaises et, quand Shane McMahon est là, des sauts suicidaires. Mais, d'une façon générale, on est présentement à l'ère où la lutte technique et acrobatique est de plus en plus appréciée (d'ailleurs les lutteurs les plus appréciés présentement sont sûrement Eddy Guerrero et Kurt Angle).
Sur la scène indépendante, les fédérations qui se démarquent le plus présentement sont des fédérations comme la ROH (Ring of Honor) qui misent sur l'aspect sportif du spectacle, donc de la lutte scientifique et acrobatique. Quant aux fédérations plus « hardcore » comme la CZW, elles sont de plus en plus marginales et discréditées.
Au Québec, la mode du « hardcore » semble aussi s'estomper pour ne devenir que très marginale et cela même à la IWS. En effet, le gala UnFnSanctioned de la IWS au Medley était presque entièrement un gala de lutte technique et acrobatique, seule la finale faisait réellement exception.
Les combats
La qualité en général des combats était de très bon à plus qu'excellent. On a d'abord assisté à un combat solide entre Steve Royds et Iceberg avec quelques « power moves » intéressants.
Ensuite, il y a eu un excellent combat technique entre deux anciens champions de la IWS, soit Eddy et Onyx. Après le combat toutefois, Eddy a reçu un « powerbomb » sur la rampe d'acier, ce que je considère comme un risque inutile et dangereux de la part d'Eddy. D'ailleurs, s'il y a un lutteur qui a dans le passé pris de trop grands risques inutiles, c'est bien Eddy. Lui qui a rendu célèbre un « moonsault » du troisième câble avec une poubelle sur sa tête sur son adversaire qui reposait sur une table à l'extérieur du ring!!!! De plus, au dernier gala au Medley, Eddy avait exécuté son « frog splash » du haut du balcon, ce qui est à mon humble avis suicidaire et inutile à un spectacle de lutte. Je crois que le fan moyen de lutte veut être diverti par un bon spectacle, alors qu'un noyau fort des fans de la IWS veulent voir des gens risquer leur santé et même leur vie, ce que je déplore!!!!
On a ensuite assisté à un excellent combat de quatre équipes (Le syndicat de lutte internet vs Latinos VS Flying Hurricanes vs Extreme Revolution). Sans contredit, le meilleur combat impliquant quatre équipes que j'ai jamais vu de toute ma vie. Le combat était très solide, très bien scripté et chorégraphié (parfois un peut trop) et il y a eu de spectaculaires manœuvres aériennes qui étaient raisonnables celles-là. Bref, ce fut un combat d'une qualité supérieure entre ces quatre équipes de la MWF et de la CCW
Le fameux combat tant attendu arrive par la suite, soit Keven Steen (de LI2000) contre Excess 69. Ce fut un combat à la hauteur de mes attentes, soit un excellent combat technique, très innovateur et d'une qualité encore une fois exceptionnelle en plus de très belles manœuvres aériennes. Excess 69 est vraiment au sommet de sa carrière présentement, autant du point de vue athlétique, de sa condition physique et de son charisme. En ce qui concerne Keven Steen dont je suis le développement depuis ses débuts à LI2000, il est déjà à un niveau supérieur à beaucoup de lutteurs québécois, mais il peut encore développer son physique et son travail avec la foule, ce qui ferait de lui un talent encore plus redoutable.
Le combat suivant mettait au prise Kurt Lauderdale et Kid Kamikaze contre Pierre-Carl Ouellet et Beef Wellington. Ce fut probablement le combat le moins bien réussi, mais la fin très spectaculaire a sauvé le match. Même si Kurt Lauderdale s'est amélioré depuis ses débuts à LI2000 (que c'était horrible à l'époque), il a encore besoin d'améliorer de beaucoup son aisance dans un ring. Kid Kamikaze a été très endurant dans ce combat, car PCO et Beef ne l'ont pas ménagé. Toutefois, du point de vue du charisme et du travail avec la foule, il a beaucoup de difficulté. Quant à Beef Wellington, c'est une très bonne recrue qui a un potentiel énorme sur tous les points de vue et qui devrait avoir un bel avenir dans ce divertissement sportif. Enfin, PCO a été fidèle à lui-même, c'est-à-dire très bon, mais je crois comme le mentionnait Sunny War Cloud d'ailleurs, que le fait d'être présent un peu partout au Québec (CWA, CPW, IWS, etc.) risque de le brûler assez vite, à moins que des « storylines » intéressantes maintiennent l'intérêt à long terme, ce qui ne semble pas être le cas présentement.
Le dernier combat de lutte de la soirée était pour le championnat de la IWS, alors que le champion Arsenal affrontait El Generico. D'abord, je voudrais dire que je crois que le fait de donner les ceintures importantes à un lutteur poids léger, alors que c'est considéré comme le titre important de la fédération discrédite un peu le titre. En effet, le fait de voir Deniss Sensation champion québécois de la NCW ou Stevie McFly champion de la MWF ou encore Arsenal champion de la IWS en laisse songeur plusieurs, car ce sont des lutteurs poids légers qui portent la ceinture la plus importante de la fédération et qui doit la défendre ou même vaincre des poids lourds d'une façon crédible!!! En fait, seul Stevie McFly champion de la MWF est compréhensible, puisque c'est une fédération presque uniquement de poids légers. Malgré tout, ce fut un combat d'une très grande qualité du point de vue de la lutte technique et de la haute voltige. Quant au saut du balcon, vous savez déjà ce que j'en pense : ce n'était pas nécessaire de prendre de tels risques pour offrir un beau show et le danger est de vouloir offrir un spectacle toujours plus violent, toujours plus suicidaire, toujours plus dangereux et le jour où il y aura des blessures graves, il sera trop tard.
La finale était d'un ennui mortel. Ce n'était pas de la lutte, c'était un concours de celui qui lancerait le plus de néons sur la tête de l'autre. On n'était plus dans un spectacle de lutte, c'était une barbarie qui ne nécessitait aucune habileté de lutte.
La IWS: la promotion de lutte numéro 1 au Québec
La IWS n'a jamais eu un noyau de lutteurs assez nombreux pour organiser leur gala seul. Ils ont toujours eu un certain « lien » avec d'autres fédérations pour organiser leurs galas de lutte. De la NCW, FLQ à la MWF et maintenant LI2000, les lutteurs des autres fédérations ont toujours eu un rôle primordial à la IWS. Présentement, la IWS utilise d'une façon régulière l'équipe Extreme Revolution de la CCW, les Angry Arians, les Flying Hurricanes, les Latinos et Stevie McFly de la MWF et plus récemment PCO et Kevin Steen de LI2000. Ils ont donc utilisé 11 lutteurs provenant d'autres fédérations durant leur dernier gala au Medley.
Quant aux lutteurs typiquement de la IWS, il y a bien sûr PCP Manny, Eddy, Green Phantom, Arsenal et les Hardcore Ninjaz qui forment le noyau dur le plus fidèle de la IWS. À cela s'ajoutent des lutteurs qui se sont intégrés à la fédération plus récemment : Onyx, Beef Welington, Kid Kamikaze et Kurt Lauderdale (je ne compte pas Iceberg et Steve Royds, car je suis loin d'être sûr qu'ils sont de retour pour de bon dans la fédération, mais si cela s'avérait à être le cas, alors il faudrait les inclure dans la IWS étant donné qu'ils luttent pour cette fédération depuis longtemps). Quant à Excess 69, il est trop tôt pour savoir s'il sera plus considéré comme IWS ou MWF ou s'il joindra une autre fédération. Bref, les lutteurs de la IWS pour ce gala était au nombre de 9 (ou 11 si on inclut Iceberg et Steve Royds).
En fin de compte, ce je j'essaie de démontrer, c'est que la IWS est une promotion et non pas une fédération étant donné qu'ils ont utilisé autant sinon plus de lutteurs des autres fédérations du Québec. Toutefois, à mon avis, la IWS est la promotion de lutte numéro 1 au Québec, car c'est la seule fédération qui réussit à faire des gros shows à Montréal (environ 1500 spectateurs au Medley) et de le faire avec un tel succès. De plus, c'est la seule PROMOTION qui nous offre des combats de rêve comme par exemple Justice Pain contre les Hardcore Ninjaz ou plus récemment Excess 69 contre Kevin Steen ou encore le combat impliquant les 4 équipes (Extreme Revolution, Le syndicat de lutte internet, les Latinos, les Flying Hurricanes). En passant, je ne considère pas comme un combat de rêve Sheik tank Ali , Éric Mastrocola, Dangerous Dan et Don Calles de la TNA contre Pierre Carl Ouellet, Guy Sauriol, Crush et Excess 69. Il me semble que la CWA est dans le champ un peu. Vous ne trouvez pas?
Prochain gala de la IWS : Samedi le 18 octobre 2003 au bar le Skratch de Laval.
Prochain gala de la CWA : La CWA présentera sont prochain gala le 25 octobre au Boguey's à compter de 21h.
François Choquette
francoischoquett@hotmail.com