Est-ce que Eddy est tombé trop souvent sur la tête? - Après un an d'existence de la WWS et aucune blessure importante (Manny m'assure que sous sa direction aucun lutteur n'a jamais été blessé), le malheur frappe les membres dirigeants de la fédération.

BH : Je pense que des coupures de vitres sont des blessures inutiles et je pense que Eddy a subi plusieurs commotions sous la direction de Manny.

En 1999, TNT, Manny, Eddy et Max Furry avaient voyagé à Terre-Neuve pour lutter pour la Cutter Edge Wrestling.

En mai 2000, c'est en Ontario que certains lutteurs de la WWS voyagent pour lutter pour la JWA (ils avaient déjà lutté pour cette fédération en février 2000). La sécurité durant ce gala était vraiment déficiente. Les spectateurs lançaient même des objets en direction des lutteurs dont des bouteilles de bière. Durant le combat de la WWS, Eddy a bien failli y laisser sa peau. En effet, Eddy voulait exécuter un saut de la troisième corde sur ses adversaires, en l'occurence Manny et Nixon Stratus. Mais une bouteille de bière lancée par un spectateur a déséquilibré Eddy qui se dirigeait tête première vers le plancher de ciment. Manny s'est alors étendu de tout son long dans l'espoir de protéger la tête de Eddy. La tentative a partiellement réussi, mais Eddy a quand même souffert d'une sévère contusion alors que Manny s'est brisé une jambe en recevant la chute d'Eddy. Avec cet incident, les dirigeants de la WWS ont besoin de prendre quelques mois de repos.

Le 28 octobre 2000, c'est le premier Tournoi des Icons organisé par Green Phantom. Près de 400 personnes assistent à cet événement funeste. Pour son combat contre Ravage, Eddy insiste pour recevoir un power bomb de l'intérieur du ring à l'extérieur du ring et d'atterir sur des chaises étalées sur le plancher de ciment. Ce qui devait arriver arriva, Eddy subit une nouvelle sévère contusion et quitta l'endroit en ambulance. Ce moment angoissant et tragique n'est pas prêt d'être oublié par personne. Maintenant, souhaitons qu'Eddy trouve qu'il est tombé assez souvent sur la tête comme ça!

BH : C'est la job du promoteur ou booker de dire non dans ce genre de situation; à la NCW cela ne lui aurait jamais été permis. Nous l'avons sévèrement réprimandé sur le sujet. Ensuite, si le promoteur ne peut pas le convaincre, c'est la job de l'adversaire de le faire, la job de ton adversaire est de te protéger dans cette situation et il était impossible de protéger Eddy.

FC : Je partage en tout ton opinion en ce qui concerne le cas de Eddy.

Maintenant, il est temps d'effectuer un changement

Après un an d'existence, la WWS n'existe plus et c'est alors la naissance de la IWS (Internet Wrestling Syndicate). Eddy arrête alors la promotion, il reste donc comme promoteurs Manny et Nixon Stratus. Le plus grand changement qui a lieu avec cette fédération est bien sûr la célèbre association de la IWS avec les promotions pornographiques WildRose (cette association n'est pas sans rappeler la fédération américaine XPW). Depuis le début, les galas avaient lieu dans des bars et les spectateurs étaient donc automatiquement de 18 ans et plus. Ainsi, les finales sanglantes et violentes et la présence de femmes sensuelles sur le ring fait de la IWS (à ma connaissance) la première fédération de lutte québécoise pour adultes seulement! Comme on effectuait un certain changement dans la production de galas, les dirigeants on appelé le premier gala de la IWS: CHANGE. La IWS utiliserait maintenant le ring de M. Leduc et aurait l'aide de WildRose en ce qui concerne les caméras, le site internet, le tapis du ring et bien sûr les filles de WildRose. Cette association a donc permis à la IWS de vraiment entrer dans le monde des affaires et d'avoir un matériel vraiment professionnel à sa disposition. N'oublions pas non plus les nombreux conseils qu'une compagnie comme WildRose a pu offrir à la IWS en ce qui concerne la promotion.

BH : La XPW est avant tout un véhicule pour Rob Black considéré comme un money mark et elle fonctionne à perte. Une blessure grave par le feu vient juste d'y arriver. Je serais personnellement insulté si on comparait la NCW à la XPW.

FC : LA XPW

Il est vrai que la XPW et la IWS ont beaucoup en commun et personne ne niera à la IWS qu'ils s'inspirent beaucoup de cette fédération. Bien sûr encore là, on peut condamner la XPW pour sa violence extrême, pour l'utilisation d'objets les plus fous comme les plus farfelus et surtout des nombreuses blessures parce qu'ils font des choses complètement folles et aussi parce qu'ils ne savent pas tous lutter... (Je reviendrai sur ce point plus tard).

Mais tout de même, comment peut-on expliquer la présence de lutteurs de renommée internationale comme Sandman, Sabu, Candido, Vampiro, Nex Jack, Axl Rotten, Kronus, Public Enemy et même Mike Modest au gala de la XPW?

BH : L'argent car les gars ont une très bonne paye et pour certains gars se venger de Heyman qui ne pouvait plus les payer à la fin de la ECW.

FC : Si le fonctionnement de ces galas est si terrible, pourquoi Sabu (qui peut lutter n'importe où dans le monde) accepte-t-il de lutter pour cette fédération?

BH : Sabu ne peut justement pas lutter à autant d'endroits qu'il le voudrait avec son corps qui ne suit plus et sa mauvaise réputation quand vient le temps de faire une job et de se booker à deux endroits à la fois. Mes deux arguments plus haut s'appliquent à Sabu.

FC : De plus, comment comprendre que cette fédération ait une émission de lutte à la télévision?

BH : Rob Black, le propriétaire, a une compagnie de vidéo porno et se sert donc de son équipement et de ses employés pour tourner ses émissions et pour produire le tout; ce qui lui fait sauver des milliers de dollars en achat d'équipements et en salaires. C'est sa compagnie de film porno qui fait vivre sa compagnie de lutte (sa compagnie de lutte fonctionne à perte). Il paye ensuite pour passer à la télévision comme une info pub.

FC : (En passant, Manny m'a dit qu'il y avait des possibilités que l'on voit la IWS à la télévision américaine!?) De plus, il y a quand même certains bons lutteurs à la XPW.

BH : Je ne te dis pas qu'il n'y a pas de bons lutteurs, je dis qu'ils vont trop loin et que ce n'est plus de la lutte: c'est juste stupide et dangereux. Regarde le gars inconnu qui s'est brûlé le visage en luttant pour la XPW, il n'a plus aucune chance de gagner sa vie dans la lutte. Pourquoi ? Pour être hardcore, une paye de 50$ ou je ne sais quoi encore. Pour moi ça ne vaut pas la peine.

FC : Bref, je veux bien me faire comprendre, si j'avais le choix entre écouter la XPW et une fédération indépendante qui présente de la lutte scientifique, j'opterais tout de suite pour la lutte scientifique. En y réfléchissant, peut-être pas. Je m'arrangerais plutôt pour écouter les deux.

Les galas de la IWS

(NOTE:Je ne fais ici qu'un tour rapide des événements, pour tous les détails visiter le site internet de la IWS)

1. CHANGE (11 novembre 2000)

LIEU: Musée Juste pour rire
PUBLICITÉ: flyers
SPECTATEURS: 720 personnes
ÉQUIPEMENT: Écran géant et présence de DJ Sase One

2. PRAISE THE VIOLENCE 2001 (31 mars 2001)

LIEU: Medley
PUBLICITÉ: 20 000 flyers couleurs en livret!!!, affiches, annonce dans The Gazette et Hour et à la radio anglophone
SPECTATEURS: 1200 personnes
ÉQUIPEMENT: Écran géant, présence de DJ Sase One, production audio-visuelle - effet son et lumière- complète et professionnelle, feux pyrotechniques
PRINCIPAL COMBAT:
Nixon Stratus (Champion du monde de la IWS) VS Manny (Nouveau champion)
NOTE: Manny est désormais le seul promoteur

3. KNOW YOUR ENEMIES (25 mai 2001)

LIEU: Bar Le Skratch de Laval
SPECTATEURS: 400 personnes

4. IWS AT THE FRINGE (15 juin 2001)

LIEU: Fringe Festival
SPECTATEURS: Plusieurs milliers

5. UNFUCKING SANCTIONNED (juillet 2001)

LIEU: Bar Le Skratch de Laval
SPECTATEURS: 250 personnes
POUR LES DÉTAILS DE CE GALA: Allez lire la chronique de Johnny Jackal (publiée il y a quelques semaines) qui fait l'analyse complète de ce gala.

Pour faire de l'argent, ça prend de l'argent

Peut-être que vous avez trouvé très ennuyante la lecture du nombre de flyers distribués et le nombre de spectateurs? Pourtant ce n'était pas un détail inutile qui ne visait qu'à mousser la IWS. Non. La présence de ces détails voulait vous démontrer qu'il est possible de faire de la promotion intelligente et de qualité au Québec même si on ne s'appelle pas Jacques Rougeau. Bien sûr, Jacques Rougeau a mis la barre haute: des publicités à CKOI FM et dans le Journal de Montréal, ça coûte cher. Mais, la IWS nous démontre qu'avec beaucoup de volonté et d'énergie, il est possible de faire de la publicité et de s'assurer ainsi une foule plus que respectable. Récemment, quelqu'un m'a écrit que la lutte québécoise était pourrie (suck). Bien sûr, je ne suis pas d'accord, mais il y a une chose qui est pourrie au Québec en ce qui concerne les fédérations indépendantes et c'est la promotion - la publicité. J'entends déjà les détracteurs me dire que ce n'est pas gratuit, la publicité. Je le sais. À ce sujet, Manny m'a dit: "Ça prend de l'argent POUR FAIRE DE L'ARGENT!" Il ne faut jamais voir la promotion comme une dépense: la promotion, c'est un investissement, qui rapporte beaucoup si on fait du bon travail! Bref, on pourra critiquer la IWS sur ce qu'on voudra, mais on ne pourra jamais critiquer leur excellente promotion. Si vous me demandez mon avis, c'est un exemple à suivre!

BH : Possible mais il est plus facile de faire de la promotion quand on a un horaire irrégulier. Lorsqu'une promotion roule régulièrement avec les moyens que nous avons habituellement il faut se fier sur nos spectateurs réguliers. Exemple l'an dernier nous avons investi sur un quart de page dans le journal Progrès Villeray pour nous faire connaître dans le quartier. Un reproche qui nous fut fait souvent. Résultat : baisse d'assistance alors que nous avions le plus gros budget de pub de notre histoire ? Ce n'est pas une question que les nouveaux spectateurs n'ont pas aimé le produit après l'avoir essayé, aucun nouveau spectateur n'a essayé le produit. Pourquoi car la lutte du Québec ne sera jamais considérée comme importante ou de qualité sans présence à la télévision.

FC : LA PUBLICITÉ

Il est vrai que la pub dans le journal Le Progrès de Villeray n'a peut-être pas donné de résultat. Mais il faut se rappeler que les journaux locaux rejoignent peu les jeunes qui sont en majorité les amateurs de lutte. Il faudrait trouver le moyen de rejoindre ceux qui se rendent au Centre Molson pour voir la WWF ou même les gens qui vont voir des concerts rock.

BH : Nous avons offert des billets gratuits après des galas au Centre Molson. Seule réussite : la fois que nous annoncions la présence de Pierre-Carl Ouellet pour une séance d'autographes. L'amateur de lutte du Centre Molson moyen ne veut rien savoir de la lutte locale, c'est plate mais c'est ça.

FC : C'est pour cela que Manny fonctionne avec des flyers. Je sais que tu n'aimes pas personnellement ce que Manny fait, mais il faut avouer que ça c'est une bonne idée qui risque de rejoindre plus les amateurs de lutte que le journal Le Progrès.

BH : Voir plus haut, très bonne idée, ce que je reproche au produit de Manny, c'est qu'il rend le public insensible aux risques que prennent les lutteurs sans pour autant apporter plus d'argent ou de notoriété aux lutteurs à son service. Il y a des amateurs de lutte qui lisent les journaux locaux; nous en avons eu des exemples en province (Joliette et Beauharnois). Mon point n'était pas le degré de succès mais bien que nous essayons selon notre budget aussi de faire de la publicité. Nous avons utilisé des flyers pour Challengemania 9 également et un nombre incalculable de fois dans le passé pour nos gros événements. Nous avons aussi des affiches que nous utilisons régulièrement.

FC : La télévision! Diantre qu'est-ce qu'attendent les investisseurs pour se pointer! C'est évident que l'idéal c'est d'avoir une émission hebdomadaire à la télé alors la pub peut se faire directement durant l'émission. C'est ça qu'il faudrait, mais c'est un rêve et j'en rêve encore...

BH : En effet, la solution à tous nos problèmes, c'est un homme avec de l'argent comme celui qui a lancé Interbox mais qui aime la lutte.

FC : On risque de voir Jacques Rougeau au Centre Molson! Incroyable non!

Pour lire la suite de la chronique, cliquez sur "Un peu d'histoire sur la IWS 1 (troisième partie)" dans la boîte À lire aussi.