Tout était en place, du moins nous le pensions, pour connaître un dénouement heureux face au New York City FC, lors de sa visite au Stade Saputo samedi dernier.

Ce que je retiens du revers de 2-1 que nous avons subi, c’est un flagrant manque d’efficacité. Des occasions nettes ont été créées à l'attaque, mais simplement dit, la finition a fait défaut. C’est évident qu’à cet égard, le gardien Josh Saunders nous a mis des bâtons dans les roues. Tout au long de la rencontre, il a été très alerte et nous a frustrés avec quelques gros arrêts. C’est l’un de ces affrontements où statistiquement, l’Impact a dominé le duel, mais au tableau indicateur, cela ne se reflète pas.

À mon avis, c’est un problème qui s’avérera passager, et ça ne devrait pas déclencher l’état de panique. Nous avons eu passablement de succès à marquer des buts jusqu’ici cette saison, surtout à domicile. Si l’opportunisme avait été le moindrement au rendez-vous contre New York, nous aurions facilement pu mener par deux ou trois buts à la mi-temps.

Je crois que l’une des forces du club cette année réside dans sa profondeur. Les entraîneurs ont à leur disposition plusieurs options valables pour chaque poste de partant. Les retours imminents de Justin Mapp et de Hassoun Camara, deux vétérans ayant un excellent vécu et capables de fournir plusieurs minutes de qualité, vont rendre encore plus complexes certaines décisions du personnel d’instructeurs.

Justin possède l’habileté de générer de l’attaque à lui seul. Il est un joueur élégant, mais aussi très incisif dans ses montées offensives. Quant à Hassoun, on sait tous ce qu’il apporte. Il est un joueur athlétique, au physique imposant, excellent sur les balles aériennes et capable d’apporter une contribution tangible offensivement dans son couloir en tant que défenseur qui n’hésite pas à appuyer l’attaque. De plus, ce sont deux gars charismatiques et appréciés de leurs coéquipiers. Bref, ce renfort sera le bienvenu, même si chaque joueur est au fait que le retour au jeu des blessés signifie une compétition plus féroce pour les places disponibles.

Ça va donner une dynamique intéressante à l’entraînement, et du côté des entraîneurs, ce sera plaisant de compter sur un effectif pratiquement intact lorsque nous entrerons dans la période achalandée du mois d’août.

La période des transferts internationaux s’est ouverte plus tôt cette semaine dans la MLS, et on entendra spéculer sur la venue possible d’un joueur désigné capable d’ajouter du punch offensif à l’Impact. C’est encore frais dans la mémoire des partisans d’avoir vu David Villa faire la différence avec son doublé à notre dernier match. Le qualificatif « désigné », à la base, amène les gens à mettre le joueur en question sur un piédestal, à tort ou à raison.

Ce que je sais, c’est que les dirigeants de l’Impact sont très satisfaits de la direction que prend l’équipe, nonobstant le résultat face au NYCFC. Je n’aime pas me mettre dans la peau du directeur technique ou de l’entraîneur, mais je dirai néanmoins que j’aime ce que je vois.

L’envers de la médaille, il ne faut pas s’en cacher, c’est qu’à Montréal, les gens aiment encourager des joueurs possédant un pedigree impressionnant. C’est vendeur, et les gens sont plus disposés à payer pour venir voir en personne ces joueurs évoluer. C’est l’attrait du vedettariat si on veut. Nacho Piatti, dont l’arrivée avait été hyper médiatisée, est l’un des membres les plus populaires du club auprès des partisans. D’autre part, on voit nos rivaux, qu’il s’agisse de nos adversaires de samedi ou du Toronto FC par exemple, ajouter des vedettes mondiales à leur effectif. La tentation est forte de vouloir en faire autant.

Peut-être qu'une telle pièce greffée à l’attaque pourrait-elle nous propulser vers l’étape supérieure? Je ne peux pas le nier. Mais si on analyse froidement nos résultats, rien n’indique que c’est une nécessité. À mon avis, l’équipe n’a pas besoin d’être restimulée. Dans les semaines à venir, les prestations lors des matchs en main qu’il nous reste à reprendre nous serviront d'indicateur pour savoir si la donne a changé. Après tout, une meilleure finition pourrait changer drastiquement la perception qu'il faut à tout prix trouver des solutions à l’externe pour réanimer l’attaque.

De tout cœur avec le Canada à la Gold Cup

C’est sans surprise que vous apprendrez que je surveille attentivement les performances de l’effectif canadien lors de la Gold Cup, qui vient tout juste de se mettre en marche dans plusieurs stades américains et à Toronto.

J’aime toujours voir le soccer canadien gagner en notoriété, et une prestation favorable de nos représentants à cette compétition peut avoir un effet puissant. Je compte plusieurs amis parmi la sélection nationale, dont mon coéquipier Maxim Tissot, un jeune joueur avec un très beau potentiel. J’ai participé moi-même à trois différentes Gold Cup à travers les ans, donc évidemment, ça me rappelle de beaux souvenirs.

Les Américaines, carrément dominantes

Comme plusieurs fans de soccer,  j’ai été rivé devant mon téléviseur lors de la présentation de la finale de la Coupe du monde féminine, la fin de semaine dernière. J’ai réussi à voir à peu près tous les matchs de la ronde éliminatoire, et j’ai apprécié le calibre de jeu.

Quoi dire au sujet des Américaines, championnes de l’édition 2015? Chaque fois qu’elles mettaient le pied sur la pelouse, elles jouaient mieux qu’à leur match précédent, et cela a débouché sur une domination assez impressionnante aux dépens des Japonaises en finale. C’est assez peu croyable que la rencontre était déjà hors de portée pour ces dernières après une dizaine de minutes de jeu. Mes félicitations à nos voisines du Sud, qui ont haussé leur jeu à chacune de leurs sorties. On croyait quelques sélections plus aptes à se rendre jusqu’au bout, notamment la France et l’Allemagne. Mais la force de caractère démontrée par les États-Unis était réellement dans une classe à part.

Pour la sélection canadienne, il y a certains éléments positifs à retirer. Nous avons eu du plaisir à les suivre d’un côté à l’autre du continent durant l’aventure. Je n’hésiterais pas à dire que depuis leur médaille olympique acquise à Londres en 2012, les membres de l’équipe féminine sont le porte-drapeau de notre sport au Canada.

Cependant, sachant que certaines joueuses importantes du club, notamment Christine Sinclair, arrivent à la croisée des chemins, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine déception par rapport à l’élimination en quarts de finale. Tenant compte du soutien inconditionnel de la foule, et des progrès réalisés sous la gouverne de John Herdman ces dernières années, on aurait été tenté de croire qu’un carré d’as était atteignable, voire même une présence en finale.

Néanmoins, le déroulement de cet événement mondial a de quoi réjouir les organisateurs. Il est vrai qu’en début de compétition, les gens ont plus ou moins embarqué. C’était en plein milieu de semaine et l’année scolaire n’était pas encore terminée. Mais en somme, un engouement s’est tranquillement emparé des gens, de sorte qu’à partir des huitièmes de finale, on a vu des stades remplis à capacité. Ça se compare avantageusement aux foules enregistrées lors de la dernière Coupe du monde féminine, tenue en Allemagne en 2011. C’est ce qui me fait dire que l’événement peut être qualifié de succès!

* Propos recueillis par Maxime Desroches