Mise en garde : ne demandez surtout pas à Frank Klopas de vous dévoiler ses secrets en vue du quart de finale de Ligue des Champions, l’entraîneur montréalais tient mordicus à ne pas montrer la moindre de ses cartes à ses adversaires mexicains. « Ces gars-là (Pachuca) ne nous connaissent pratiquement pas, avance Klopas. J’aimerais que ça reste comme ça jusqu’au match. »

S’il existe un aspect sur lequel le pilote montréalais se montre plus ouvert, c’est celui de la préparation mentale du groupe en vue du match à Pachuca. « Nos joueurs savent déjà que ce sera difficile. Tout d’abord, Pachuca a déjà joué une dizaine de matchs [...Il est aussi possible que les décisions (de l’officiel) ne soient pas en notre faveur et que l’on se sente sous pression. Mais on doit se rappeler que c’est une série de deux matchs et qu’on a l’avantage de jouer le second à la maison. » 

Bien entendu, le défi est de taille, d’autant plus que les nombreux nouveaux visages de l’Impact n’ont pas encore eu l’occasion de se forger un esprit de corps dans le cadre de matchs officiels. Mais Klopas est optimiste. « Je pense que l’atmosphère est bonne au sein du groupe. Les vétérans que nous sommes allés chercher s’intègrent bien. Je le vois dans les activités que l’on fait ensemble. Il me semble qu’il y a déjà plus de cohésion que ce n’était le cas l’an dernier. » Klopas mentionne avoir vu ses joueurs profiter d’une rare nuit de liberté pour sortir tous ensemble lors de la première phase du stage au Mexique.

À l’aube des premiers matchs, la camaraderie est certainement au rendez-vous entre les joueurs lors des entraînements. On remarque même que certains nouveaux visages entreprennent de faire du mentorat avec leurs jeunes coéquipiers comme à la fin de l’entraînement de vendredi lorsque Nigel Reo-Coker a invité Romario Williams et Cameron Porter à faire des exercices en marge du groupe. 

« Nigel parle beaucoup, c’est naturel chez lui. Son style diffère de Patrice Bernier, qui est un peu moins volubile. Chacun a sa façon de mener le groupe et de montrer l’exemple. Hassoun et Ciman aussi assument déjà une part de leadership [...Bien sûr, il faudra bien gérer la situation quand certains joueront et que d’autres ne le feront pas, anticipe Klopas. Mais on aura besoin de tout le monde durant cette longue saison. » 

Le vide laissé par Di Vaio

Il va sans dire que la retraite de Marco Di Vaio crée un vide à la pointe de l’attaque montréalaise. Mais qu’en est-il des répercussions de son départ dans le vestiaire? Se pourrait-il que certains joueurs gênés d’évoluer aux côtés d’une légende du calcio trouvent l’espace pour s’exprimer davantage?

L'Impact s'acclimate au Mexique

« Ce n’est pas impossible, mais en bout de ligne, on a besoin d’avoir ce genre de joueur: un joueur qui sera là lors des gros matchs [...Je ne dis pas que les jeunes joueurs n’y arriveront pas, mais ça demeure une inconnue. On a perdu un grand joueur, et je pense qu’on a encore besoin d’ajouter de la qualité à ce poste. Il y a une belle compétition dans l’effectif, mais pour moi, il est clair qu’on a besoin d’un vétéran de plus qui peut se greffer au groupe. »

Le message est lancé. Mais le groupe demeurera forcément inchangé avant d’affronter Pachuca. Les clubs de MLS - dont le dossier au Mexique n'est pas réjouissant - sont-ils en mesure de rivaliser avec leurs rivaux mexicains? « Le décalage dans les calendriers de nos saisons leur procure un avantage. Certains clubs possèdent 4 à 5 fois le budget moyen des clubs de MLS. Mais je pense que l’écart s’est réduit depuis quelques années. » 

La crainte d’un conflit en Ligue majeure affecte-t-elle la préparation de l’équipe? « Évidemment, on ne peut parler de ça avec les joueurs. Je dirais simplement que ce serait très dommage qu’il n’y ait pas résolution à temps pour que l’on puisse jouer le 7 mars. Ça ferait mal à tout le monde. »

L’Impact quitte sa base de Mexico City ce dimanche pour s’installer à Pachuca en vue du match de mardi. Vous trouverez des images de l'entraînement de vendredi ici.