Au fil des ans, les supporters de l’Impact ont appris à associer marché des transferts et déception. La journée de mercredi marque une heureuse fracture avec cette triste tendance.

 

Pour une rare fois, je devrais peut-être dire une première, tous les départements semblent avoir contribué à améliorer l’équipe, réorganiser la masse salariale et nettoyer le vestiaire.

 

L’arrivée de Lassi Lappalainen et le départ d’Harry Novillo étaient déjà des pas dans la bonne direction. Après le sprint final de cette semaine, j’ai l’impression que le club vient de conclure le meilleur mercato de son histoire.

 

Le nom

 

Joey Saputo s’est souvent plaint de la situation financière de son club, mais il a toujours dit qu’au moment opportun il serait prêt à investir dans le produit sur le terrain.

 

Cet été, cet investissement prend la forme de Bojan Krkic. Le genre de joueur que l’on n’attendait plus avant le départ de Nacho Piatti.

 

L’Espagnol n’a pas beaucoup joué depuis le mois de novembre dernier, mais il a le profil idéal pour combler un trou béant dans l’équipe de Rémi Garde. Depuis le début de saison,  les joueurs ont tourné et les systèmes ont changé, mais l’absence d’un milieu offensif pour lier la défense à l’attaque s’est toujours fait sentir.

 

Bojan ne marquera pas les buts d’un Didier Drogba, mais il créera un grand nombre d’occasions pour ses coéquipiers. Reste à savoir qui en profitera le plus…

 

Les racines

 

L’arrivée de Bojan a été accueillie avec enthousiasme. Le retour de Ballou Tabla, lui, l’a été avec la plus grande surprise.

 

Après un début de carrière européenne en demi-teinte depuis son départ pour l’Espagne, le produit de l’Académie revient au bercail. Jusqu’à la fin de l’année du moins.

 

Si Rémi Garde était arrivé un an plus tôt, Ballou aurait probablement été moins prompt à faire ses valises pour quitter Montréal. C’est donc l’occasion de reprendre un rendez-vous manqué entre l’entraîneur et l’ailier de 20 ans.

 

Plusieurs supporters ont encore sur le cœur certains de ses comportements en 2017. Personnellement, je suis prêt à mettre ces erreurs sur le dos de la jeunesse, de mauvais conseillers et d’un club qui n’arrivait pas à proposer un projet intéressant à un jeune au fort potentiel.

 

Très heureux de voir Ballou renouer avec ses racines et bien hâte de voir s’il jettera un autre regard sur l’Impact et la MLS après avoir vécu le « rêve » européen.

 

La valeur ajoutée

 

Bojan et Ballou sont peut-être les transferts qui font le plus jaser, mais celui qui m’impressionne le plus est le départ de Micheal Azira pour Chicago.

 

En 2018, l’Impact offrait un quatrième choix de repêchage de 2020 aux Rapids du Colorado pour amener l’Ougandais à Montréal. Un an plus tard, Azira et un deuxième choix servent à ramener Ballou Tabla et ajouter Jorge Corrales en doublure de Daniel Lovitz.

 

En immobilier, on pourrait être fier de ce « flip ».

 

Dans une réalité de plafond salarial, ce genre de transaction est extrêmement précieuse. Une transaction qui valide le travail de Vassili Cremanzidis à qui on demande de naviguer les eaux troubles des règlements MLS, ainsi que celui de Garde qui a fait prendre de la valeur à Azira depuis un an.

 

Dans les bonnes chaises

 

Bien qu’il soit encore troué à quelques endroits, l’organigramme du club a plus de corps que dans le passé. Du propriétaire à l’entraîneur, en passant par le président et le responsable de la masse salariale, on semble avoir mis plus de gens dans les chaises adéquates.

 

Joey Saputo doit être salué pour cette nouvelle réalité.

 

En remerciant son directeur technique et en cédant la présidence du club, le grand patron a pris des décisions importantes au cours de la dernière année. Ce mercato était le premier où il devait faire confiance à son équipe et se concentrer sur son rôle de propriétaire.

 

Le temps nous dira si ce n’est qu’une coïncidence, mais force est d’admettre que pour une première, cette nouvelle dynamique semble faire avancer le club dans la bonne direction.