MONTRÉAL – Le plaisir a continué de rayonner dans l’environnement de l’Impact même si l’organisation montréalaise se prépare pour son match de l’année en MLS et une éreintante portion de quatre parties à l’étranger.

Par le passé, les joueurs auraient été plus crispés et ils auraient redoublé de concentration dans leurs moindres gestes.

Maintenant que le Bleu-blanc-noir se prépare à embarquer dans l’avion avec une séquence de six matchs sans défaite dans ses valises, la bonne humeur a régné au complexe d’entraînement de la Caserne Létourneux avec une participation éliminatoire à l’horizon.

« Tout le monde est heureux, la mentalité a changé et les sourires sont au rendez-vous », a noté Ambroise Oyongo, l’un des plus souriants du lot.

« Ça court, ça rit, ça joue et c’est normal qu’on obtienne des victoires dans un tel climat », a enchaîné le Camerounais.

Le temps frisquet n’a pas refroidi les ardeurs des joueurs qui ont rarement pris autant de plaisir à remplir leurs obligations même si la journée s’est déroulée sur la surface synthétique. Cette approche a été retenue pour préparer le terrain en vue du duel contre Orlando City et les entraîneurs n’ont pas exigé un haut degré d’intensité pour prévenir des blessures.

Bon joueur, l’entraîneur Mauro Biello n’a pas voulu confirmer ses intentions, mais ce serait audacieux de parier sur la présence de Didier Drogba dans cette rencontre et encore moins dans la formation partante. Le dirigeant a toutefois pu révéler que Nacho Piatti ratera l’affrontement en espérant qu’il puisse revenir à Montréal dans les prochains jours en prévision d’un retour au jeu.

« Didier s’est entraîné et je vais discuter avec lui de son état sauf qu’on prendra la décision après la séance vendredi à Orlando », a répété Biello sachant deux autres matchs suivront jusqu’au samedi suivant.

« Il a certains soucis à jouer sur le synthétique, il doit quand même soigner son corps. Mais c’est un champion et, s’il est envoyé dans la mêlée, il va donner son meilleur », a mentionné Oyongo.

Ces nouvelles n’ont aucunement miné le moral des troupes alors que les représentants montréalais sont motivés par l’obtention de leur billet éliminatoire nécessitant une victoire et une incapacité du New York City FC de l’emporter vendredi.

Depuis son entrée en MLS, l’Impact n’a jamais présenté une attitude très revendicatrice sur les terrains adverses se contentant souvent de vouloir arracher un nul. Avec le vent positif qui souffle sur les troupes, les protégés de Mauro Biello débarqueront en Floride avec un ton plus conquérant.

« On a une confiance établie, il faut arriver avec le même état d’esprit et ne pas abaisser nos standards. On s’en va là-bas en sachant qu’on peut battre tout le monde, on est convaincu qu’on peut sortir avec un résultat et mettre ces fantômes des matchs à l’étranger derrière nous », a reconnu le capitaine Patrice Bernier.

« C’est un état d’esprit que tout le groupe doit cultiver et je considère que nous l’avons fait. […] On veut au moins gagner deux matchs sur quatre », a ciblé Oyongo.

Conscient de l’enjeu, Bernier n’hésite pas à parler du match de l’année.

« On pourrait le catégoriser ainsi parce qu’une victoire pourrait nous acheter notre billet pour les séries. Il faut percevoir ce match comme ceux en Ligue des champions. C’est comme une finale et on doit être à notre mieux mentalement puisqu’ils vont nous attendre de pied ferme. Selon ce qu’on entend, leur stade sera plein donc il faut se présenter avec un état d’esprit de guerrier », a exprimé Bernier.

« Oui, c’est un match clé parmi ceux qui restent, mais l’approche sera la même en vue de ce duel. Il faudra être prêt et éviter de se laisser surprendre sur le terrain », a légèrement tempéré Biello en raison des autres matchs à disputer.

Une polyvalence bénéfique du système

La variation sélectionnée au niveau du schéma tactique lors du match précédent pourrait se reproduire sur la pelouse artificielle d’Orlando City.

« Il y a de bonnes chances, les résultats ont été probants et ça permet à Mauro d’avoir deux styles à sa disposition. On devient moins prévisible qu’avant et les équipes ne s’attendaient pas à cette variante », a exposé Bernier.

« Les différents schémas sont importants. Sans Nacho, on doit se montrer plus créatifs et on a obtenu du succès avec cette approche », a fait remarquer le gardien Evan Bush.

« C’est bénéfique parce que ça permet aussi d’insérer des joueurs plus frais physiquement », a ajouté Oyongo sur les effets positifs.

En ce qui concerne la ligne défensive, elle devrait être composée de Donny Toia, Laurent Ciman, Victor Cabrera et Ambroise Oyongo.

Ceux-ci seront exposés aux dangers Kaka et Cyle Larin qui représentent des menaces de haut niveau. De l’avis des joueurs, il n’existe pas vraiment de recette miracle pour stopper le Brésilien, mais Biello voit les choses autrement. Selon lui, un équilibre offensif avec une grande méfiance peut limiter les dégâts.

« Même quand nous avons le ballon, les joueurs qui ne font pas partie de l’attaque doivent toujours savoir où il se trouve surtout qu’il se promène partout », a confié l’entraîneur.

Marco Donadel pourrait devoir accomplir un rôle clé en ce sens devant la défense, mais il aura besoin de la contribution de ses partenaires avec cette liberté de mouvement de Kaka.

Quant à Larin, qui a battu le record de buts pour une recrue, il sera tout autant à surveiller.

« Félicitations à lui, il s’est habitué rapidement à la MLS sauf qu’on jouera contre lui et on sait que sa présence est importante vers l’avant. On veut s’assurer de ne pas lui accorder les chances de marquer », a prévenu Bernier.

Ralenti par une blessure, Calum Mallace redeviendra bientôt une option puisqu’il a repris l’entraînement avec ses partenaires jeudi.

Miller se met un pied dans la bouche

Par ailleurs, le défenseur Eric Miller a commis une bourde sur les réseaux sociaux mercredi. Sélectionné parmi la formation olympique américaine préliminaire, l’Américain a été frustré d’être retiré de celle-ci par l’Impact.

La formation montréalaise a prétexté qu’il n’a pas passé avec succès l’examen médical et que le risque était trop grand de l’envoyer pour cette responsabilité internationale.

Le hic, c’est que Miller a publié deux tweets – qu’il a ensuite effacés – pour critiquer la décision du club.

« Il n’a pas passé le test médical donc on l’a retenu d’aller avec l’équipe américaine. C’était un grand risque de lui permettre ça et on a décidé de le retenir », a expliqué Biello en marchant un peu sur des œufs.