MONTRÉAL – Laissé de côté pour les trois derniers matchs de l’Impact, Bakary Soumare accepte son sort avec le sourire. Le grand défenseur préfère voir le bon côté du sort qui lui est réservé depuis l’arrivée de mois de juin.

« Ça m’a permis de me reposer physiquement et mentalement, ça m’a fait du bien », affirmait le vétéran de 29 ans, tout serein, avant l’entraînement de l’équipe jeudi. « Vous savez, les saisons sont longues et les équipes ont besoin de changement. Je n’ai pas joué après la défaite à Chicago et ça a bien tourné, alors si rien n’est brisé, il n’y a rien à réparer. C’est normal, ça fait partie du football. Si je joue, je fais mon travail à 100% et si je ne joue pas, je suis là pour mes coéquipiers. »

La combinaison de Soumare et Laurent Ciman en défense centrale a longtemps semblé un acquis depuis le début de la saison. Présence constante sur la ligne arrière lors du parcours de l’Impact en Ligue des champions, le Malien n’avait sauté son tour qu’une fois lors des huit premiers matchs du club en MLS.

Mais son rendement était inégal depuis quelques matchs et il avait connu une soirée particulièrement longue à son dernier départ contre le Fire, l’équipe avec laquelle il a passé un total de cinq campagnes. Il avait perdu un duel qui avait directement mené au premier but du match, avait commis une faute dans la surface de réparation pour permettre à Chicago de doubler son avance sur penalty et s’était fait battre de vitesse par Kennedy Igboananike sur le troisième filet des locaux.

Soumare ne se fait d’ailleurs pas tordre un bras pour admettre qu’il n’était pas un exemple de constance avant d’être cloué au banc.

« Ça va, il y a des hauts et des bas. C’est sûr qu’on n’est jamais satisfait. On ne l’est que lorsqu’on arrive à enchaîner des bons résultats. Mais globalement, ce qui m’importe, ce n’est pas l’aspect personnel, ce n’est pas ce que Baky fait sur le terrain. Ce sont les résultats du club. »

Élu au match des étoiles de la MLS en 2008 et 2009, Soumaré n’a pas l’habitude des longues périodes d’inactivité. Après que Frank Klopas l’ait rapatrié à Chicago au début de la saison 2013, il a obtenu 47 départs sur une possibilité de 59. La seule autre fois, au cours de cette période, où il a raté trois matchs consécutifs, son absence était motivée par une blessure à un mollet.

Klopas, c’est bien connu, a un petit faible pour le défenseur qu’il a éventuellement amené avec lui à Montréal. Soumare considère d’ailleurs son coach comme un ami, mais comprend très bien qu'en affaires, il n’y a pas de place pour les sentiments.

« S’il y a peut-être un joueur avec qui Frank n’a pas besoin de se justifier s’il ne le fait pas jouer, c’est moi. Et de toute façon, je pense qu’un entraîneur n’a pas besoin de s’expliquer quand il prend une décision. Ses choix sont faits en fonction de l’équipe et tout le monde doit se mettre dans cette matrice. C’est l’équipe avant tout. »

« Tout le monde veut jouer, ajoute le numéro 5. Certains ne sont pas contents quand ils ne jouent pas, mais moi je le prends bien. Ça devient un critère de motivation. Ça motive et ça te force à rester sur un pied d’alerte. »  

Wandrille Lefèvre, qui a hérité du temps de jeu de Soumaré depuis deux semaines, a connu un match en deux temps samedi dernier à New York. Reste à voir si les récentes performances du Français inciteront Klopas à modifier de nouveau sa défensive centrale pour la venue du Orlando City SC en fin de semaine au Stade Saputo.

Tissot garde espoir

Parti jouer en sélection nationale pendant que l’Impact s’inclinait devant  le New York City FC sur la pelouse du Yankee Stadium, Maxim Tissot était de retour dans le giron du onze montréalais jeudi.

Tissot a joué un rôle modeste dans les deux récentes victoires du Canada face à la Dominique, une minuscule nation qui occupe le 168e rang mondial au classement de la FIFA. Le Québécois a joué pendant 16 minutes dans le premier match remporté 2-0 le 11 juin et 18 minutes dans une dégelée de 4-0 cinq jours plus tard. Le résultat a permis à l’Unifolié de se qualifier pour la troisième ronde des qualifications de la CONCACAF en vue d’une participation au Mondial de 2018.

« C’est une équipe plus organisée qu’on aurait pu le penser avec une population de 70 000 personnes, estimait le milieu offensif. On a été très surpris de leur rendement, mais on passe à la prochaine étape et on en est très heureux. »

Il s’agissait des cinquième et sixième rencontres que Tissot disputait avec la formation canadienne depuis le début de sa carrière. Il avait été titularisé pour des matchs amicaux contre le Guatemala et Porto Rico, mais le rôle différent qui lui a été confié lors de son plus récent passage au sein de la troupe de Benito Floro n’affecte pas sa confiance d’être appelé à participer à la Gold Cup en juillet. Le Canada fera connaître sa composition finale en vue de cette importante compétition panaméricaine avant la fin du mois.

« Je pense que justement, le fait d’avoir joué dans les deux matchs me donne quand même des bonnes chances, en tout cas je l’espère, de faire partie de la formation de 23 joueurs. Ils nous ont donné une copie de l’alignement provisoire qui est sorti pendant qu’on était au camp, mais rien de plus. Je pense qu’ils ont une idée, mais personne ne le sait encore. »

Tissot avait marqué son premier but de la saison dans une victoire face au Crew de Columbus avant de répondre à l’appel de la patrie. Il avait alors bénéficié d’un premier départ depuis la défaite de 3-2 de l’Impact face au Toronto FC en demi-finale du Championnat canadien.