MONTRÉAL – À l’aube de la conclusion d’une saison à oublier, Mauro Biello aimerait voir ses joueurs offrir la sortie qu’il mérite à leur capitaine.

Patrice Bernier tirera un trait sur une carrière de 18 saisons dimanche alors que l’Impact recevra la visite du Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Aux yeux de l’entraîneur, il s’agit de toute la motivation dont le onze montréalais devrait avoir besoin pour éviter de finir sa saison sur une séquence de cinq revers.

« On célèbre une grande carrière, pas seulement d’un grand joueur mais aussi d’une grande personne. J’espère qu’on pourra avoir une bonne performance pour le saluer, a signifié Biello. Patrice a donné beaucoup pour cette équipe et pour cette ville. Avec tout ce qu’il a donné, on espère que ça se terminera de la bonne manière. »

« On joue pour lui, a assuré Ignacio Piatti. Il mérite ça et encore plus. Ça fait plusieurs années qu’il est ici, c’est notre capitaine et il y a un grand match dimanche pour lui. »

Biello aura été aux premières loges pour les deux extrémités de la carrière de Bernier. En 2000, il revenait à Montréal après une année d’exil avec les Rhinos de Rochester quand le petit jeune de Brossard a fait ses débuts dans la A-League.

« Patrice était avec l’équipe canadienne et on parlait déjà de lui quand il est arrivé, se rappelle Biello. C’était un jeune qui voulait toujours aller à fond. Il mangeait du soccer jour et nuit. Il était toujours ouvert aux consignes qu’on donnait, il voulait toujours apprendre et s’améliorer. C’est une grande qualité qu’il a apportée avec lui pour le reste de sa carrière. »

Dans ces pages, l’entraîneur de l’équipe à l’époque, Valerio Gazzola, a déjà plongé dans ses souvenirs pour témoigner des qualités de leader précoce de Bernier.

« Quand il était jeune, même avec l’équipe nationale, les équipes du Québec ou quand il ne faisait que s’entraîner avec nous, on voyait une certaine maturité et on voit comment ça l’a aidé, corrobore Biello. Et vous voyez : il a terminé sa carrière comme capitaine. »

Les six dernières années passées à travailler conjointement ont permis aux deux hommes de peaufiner leur relation et à Bernier de préparer la suite de sa carrière en observant Biello effectuer ses propres premiers pas dans le monde du coaching.

« C’est sûr que des fois, la perspective du joueur est différente de celle de l’entraîneur. On a eu beaucoup de discussions à propos de ce qui se passe sur le terrain comme à l’extérieur et il a commencé à voir des choses différemment. Pat est toujours partant pour une discussion, que ce soit sur un aspect tactique ou sur la météo. Il est très ouvert et il aime observer. C’est le type de personne qu’il est et ça va lui servir dans la suite de sa carrière. »

Piatti reconnaissant

Piatti, de son côté, se désolait de perdre son premier mentor montréalais.

Bilan de la carrière de Patrice Bernier

« Quand je suis arrivé, il a été très gentil avec moi, comme il l’est avec tous les nouveaux joueurs. En tant que capitaine, il m’a aidé à bien m’intégrer au groupe. Je ne suis pas content que sa carrière soit finie, mais la vie c’est comme ça. La vie continue et je le remercie. »

« Il était partout : sur le terrain ou dans le vestiaire, quand quelqu’un avait un problème, il l’aidait. C’est pour ça que tout le monde l’aime », a ajouté Piatti.  

Piatti est l’un des candidats logiques pour hériter du titre de capitaine que Bernier laissera derrière lui. Plus souvent qu’autrement, c’est à lui que Biello remettait le brassard en l’absence du numéro 8 sur le terrain.

« On va voir qui sera le prochain, si ce sera moi ou un autre joueur, ne se formalise pas l’Argentin. Peu importe, moi je suis ici et je suis heureux. »