Si la pandémie de la COVID-19 monopolisait l'espace médiatique depuis plus de deux mois, ce sont plutôt les manifestations pour la lutte au racisme systémique déclenchée par le décès de George Floyd qui ont pris la place depuis environ deux semaines.

Notre émission Le sport en crise n'y échappe pas et François-Étienne Corbin recevait cette semaine l'espoir des Penguins de Pittsburgh Pierre-Olivier Joseph et le secondeur des Alouettes de Montréal Hénoc Muamba pour discuter du sujet.

« Ça nous rappelle qu'on n'a pas vraiment évolué sur la question raciale. Ça nous rapporte aussi à notre passé, à des incidents racistes qu'on a vécus en tant que Noir dans la société québécoise ou dans la société blanche. Les manifestations démontrent que cette fois c'était vraiment trop, observe Joseph.

« C'était un policier, c'était filmé, en présence d'autres personnes. Ça apporte de la rage et de la tristesse de voir qu'il y a encore des choses comme ça qui se passent dans le monde. »

« Il faut de vrais changements et pas juste de belles paroles »

Pour Muamba, le mea culpa de Roger Goodell ne suffit pas. Comme plusieurs, il croit que la ligue doit en faire plus pour prouver sa bonne foi à l'endroit de Colin Kaepernick.

« C'est UN pas dans la bonne direction. C'est bien beau de dire les bonnes choses, mais à ce point-ci on a besoin de gens qui vont faire des changements, pas seulement en parler », affirme Muamba.

Muamba ne doute pas que Kaepernick a le talent pour jouer dans la NFL comme il l'a prouvé lors de ses années avec les 49ers de San Francisco, mais le secondeur des Alouettes estime que c'est plus qu'une question de football.

« C'était un joueur talentueux. Tout le monde sait qu'il est capable de jouer à ce niveau-là dans la NFL. C'est quelque chose de plus grand que juste le football. C'est une question de changement au niveau du racisme systémique », a dit Muamba.

Joseph a aussi réagi sur la saga Drew Brees. Le quart-arrière des Saints de La Nouvelle-Orléans a été vertement critiqué pour avoir réitéré que poser un genou au sol pendant l'hymne national représentait un manque de respect avant de se raviser et de présenter ses excuses.

« Je pense que ça prend un vécu pour comprendre notre réalité, soutient Joseph. Dans son cas, il s'est fait parler par beaucoup de ses coéquipiers. Je pense que de lui avoir parlé et expliqué ce qu'on vit, la manière dont on peut se faire traiter et la façon dont l'histoire des Noirs a été écrite, ça rappelle aux gens que c'est plus qu'un meurtre ou un genou au sol. Je pense que c'est juste de prendre connaissance des choses du passer, ça part d'il y a vraiment longtemps aussi. »

En connaissant mieux la réalité des autres, il est plus facile de les comprendre. Joseph se réjouit de constater que de nombreux Blancs cherchent à mieux comprendre le concept du racisme systémique et à devenir de meilleurs alliés.

« C'est de savoir ces choses qui nous fait grandir en tant que personne. Il y a de plus en plus de personnes d'autres ethnicités qui veulent comprendre et apprendre. C'est beau à voir. »

Course automobile et golf

François-Étienne recevait également les pilotes automobiles Raphaël Lessard et Mikaël Grenier, qui s'ennuient de la présence des partisans lors des épreuves.

Également au menu, François-Étienne discute du retour de la PGA avec Yohann Benson et Joey Savoie.

« On s'ennuie des fans »
Embouteillage dans les inscriptions pour les tournois de golf