Durant cette semaine de tennis à Montréal, Novak Djokovic est vraisemblablement celui sur lequel il faut miser pour triompher. Triple champion à la Coupe Rogers, maître aux Internationaux d’Australie et à Wimbledon cette année, il ne compte que trois défaites depuis janvier comparativement à 48 victoires.

Ivo Karlovic, Roger Federer et Stan Wawrinka sont les trois seuls à avoir trouvé la clé pour le déjouer. Si l'occasion se présente, Andy Murray a bon espoir d’allonger cette liste qui, quoique très courte, prouve que le Djoker n’est pas totalement invincible.

« Je pense que plusieurs joueurs ont été capables de rivaliser avec lui dans les tournois cette saison, sauf qu’il a su être juste un peu meilleur pour obtenir l’avantage en bout de ligne, et c’est pourquoi il est le meilleur joueur au monde. Il a remporté des matchs serrés dans les gros tournois et il est bien sûr le favori ici. Il mérite absolument d’être le no 1, mais certains lui ont donné du fil à retordre. »

L’ancien vainqueur de la Coupe Rogers en 2009 et 2010 a d’ailleurs lui-même poussé Djokovic à la limite à Roland-Garros 2015, s’inclinant en cinq manches en demi-finale. N’étant pas dans la même portion de tableau cette fois, le seul moment où ils pourraient se croiser serait dimanche, au tout dernier jour de la compétition.

« Ça devrait être une semaine intéressante. J’espère jouer du bon tennis et avoir la chance de l’affronter. »

Cette semaine s’annonce particulièrement intéressante pour l’Écossais car il devra se mesurer à son frère aîné pour la toute première fois de sa carrière professionnelle, alors que son partenaire de jeu Leander Paes et lui l'ont emporté lundi après-midi contre Kevin Anderson et Jérémy Chardy (la paire formée de John Peers et Jamie Murray est classée septième tête de série et est déjà qualifiée pour la deuxième ronde). Cette perspective, bien qu’unique et intrigante, n’enchante cependant pas complètement Andy.

« Je n’ai jamais affronté mon frère depuis que nous sommes devenus professionnels. Nous avons souvent joué l’un contre l’autre chez les juniors ou dans des compétitions locales en Grande-Bretagne, mais ça fait longtemps. Ce sera plaisant dans un sens, mais ce n’est quand même pas facile. Serena et Venus l’ont vécu souvent en Grand Chelem et je ne peux imaginer à quel point c’est dur. Jouer un match de deuxième tour en double est un peu plus relax que dans ce genre d’occasion, mais ce ne sera tout de même pas évident. »

La famille Murray va d’ailleurs s’élargir encore davantage alors qu’Andy et sa femme Kim attendent la venue d’un premier enfant au mois de février.

« Ce sont évidemment des nouvelles excitantes pour nous deux. Nous sommes extrêmement heureux et chanceux. »

Des inquiétudes?

Même s’il débarque dans la métropole en tant que deuxième tête de série en l’absence de Federer, Murray ne se présente peut-être pas au meilleur de ses capacités. En ce début de saison sur surface dure qui mènera aux Internationaux des États-Unis comme point culminant, il n’a pas eu le départ espéré au Citi Open, trébuchant contre le Russe Teymuraz Gabashvilli au compte de 6-4, 4-6, 7-6 (4) dès le deuxième tour, ce qui a coupé court à sa préparation.

« J’ai joué brièvement à Washington, où j’ai perdu un match serré. J’avais la chance de fermer les livres quand j’ai servi au troisième set mais je n’y suis pas arrivé. Outre cela, je me sens bien. Ça prend simplement quelque temps avant de s’habituer à jouer sur dur. C’est plus exigeant physiquement après avoir évolué pendant des mois sur la terre battue et le gazon, qui sont deux surfaces qui pardonnent davantage. C’est une question d’habitude. Mon match a duré deux heures trente, donc c’est positif en quelque sorte. »

Outre ce faux pas, Murray a connu du succès au fil de la campagne en mettant la main sur un premier titre à vie sur ocre à Munich et deux autres au Masters 1000 de Madrid et au tournoi de Queen’s. Il a atteint la finale en Australie et son équipe de Coupe Davis a aussi vaincu la France en quarts de finale après Wimbledon, un moment où il prend habituellement congé pour s’entraîner à Miami.

Mais, surtout, le tennisman de 28 ans a réussi à remonter dans le peloton de tête après avoir reculé au classement mondial en tentant de récupérer d’une chirurgie au dos. Cette résurgence a selon lui beaucoup à voir avec son entraîneuse et ancienne no 1 mondiale Amélie Mauresmo, qui a succédé à Ivan Lendl il y a environ un an de ça. Même si l’embauche d’une femme a suscité une once de scepticisme auprès de certains et que le succès n’a pas été immédiat, cette collaboration a fait de lui un meilleur joueur et il ne regrette pas sa décision.

 «  Je suis beaucoup plus constant par rapport à l’an dernier. Quand j’ai commencé à travailler officiellement avec Amélie l’an passé, je venais de sortir du top-10. Mon jeu s’est amélioré à mon retour d’une blessure au dos. J’ai joué du très bon tennis dans la plupart des gros évènements cette année, malheureusement je n’ai pas remporté les gros tournois mais je me suis donné l’opportunité de gagner presque chaque fois, ce qui n’était pas le cas lors de la dernière année ou celle d’avant. » 

Murray amorcera son parcours en simple contre l'Espagnol Tommy Robredo.