MONTRÉAL – Comme n’importe quel jeune homme de 25 ans, Vasek Pospisil adore s’amuser et ça tombe bien puisqu’il a toutes les raisons de sourire en étant de retour à Montréal où il a brillé jusqu’en en demi-finale en 2013.

À l’image des personnes de sa génération, Pospisil manie les réseaux sociaux pratiquement aussi bien que sa raquette et un ballon de soccer. C’est donc avec joie qu’il s’est emparé des commandes du compte Instagram de l’ATP dimanche et il a lui-même demandé aux journalistes de rester assis à leur place afin de prendre un « selfie » avec eux au terme de sa conférence de presse.

Tout au long de cette disponibilité médiatique, Pospisil a multiplié les sourires puisqu’il est débarqué dans la métropole québécoise avec un grand plaisir. D’abord, son poignet droit ne l’embête plus. Mais surtout, il renoue avec les sensations enivrantes de 2013 alors qu’il atteint la demi-finale contre Milos Raonic.

« C’est un tournoi dans lequel j’ai une bonne chance de bien faire », a avoué Pospisil sur un ton confiant avant d’expliquer sa perspective optimiste.

« J’ai la chance de jouer avec l’appui du public, c’est beaucoup d’énergie positive pour moi. Je pense que je suis dans une période intéressante et c’est mon tournoi favori avec la foule. En 2013, par exemple, j’ai pu élever mon niveau et je pense que ça peut me faire du bien de jouer ici de nouveau », a enchaîné le sympathique athlète en français qui fera son entrée en simple mardi contre Yen-Hsun Lu (82e).

Outre l’expérience montréalaise de 2013, le chemin jusqu’en quarts de finale à Wimbledon s’est avéré utile pour la 45e raquette mondiale sans le métamorphoser.

« Non (je ne suis pas un joueur différent), je m’améliore toujours et ça demande seulement de la patience. J’avais l’impression de bien jouer sans que ça clique toujours. Ça se passe aussi dans la tête, il faut que les choses tombent en place. Le point avec Wimbledon, c’est que ça me donne beaucoup de confiance », a confié Pospisil qui s’attarde à développer la constance dans ses tournois.

Malgré ses qualités sur la surface dure, son parcours en sol montréalais il y a deux ans et le support des partisans, Pospisil ne représente pas l’homme à battre. Cette cible se retrouve encore sur le dos de Novak Djokovic qui n’a été vaincu que par trois adversaires en 2015.

« Il peut être battu toutes les semaines. Mais c’est évident qu’il est le meilleur au monde et vous n’avez pas besoin de moi pour vous le dire », a lancé l’athlète trilingue en riant de bon cœur. « Ceci dit, il est la personne que tout le monde veut battre et ce n’est pas une position pas nécessairement facile même s’il y est habitué. »

Une arme à double tranchant 

Au gré des aléas de sa carrière professionnelle, Pospisil réalise que sa participation en double peut parfois rimer avec des désavantages. En pesant les pour et les contre de cette réalité, le joueur né en Colombie-Britannique ajuste son calendrier. C’est ainsi qu’il a dû opter se concentrer sur le simple à Montréal.

« (J’ai fait ce choix) pour quelques raisons, d’abord je joue les qualifications du tournoi de Cincinnati et ça pourrait m’empêcher de les jouer en faisant les deux. Ensuite, j’avais besoin d’une bonne semaine pour me concentrer sur le simple », a admis Pospisil qui voulait conserver des forces compte tenu de ses chances de réussite à l’ancien domicile des Expos.

Ce moment surviendra probablement un jour, mais le droitier n’est pas encore plongé dans le dilemme de devoir abandonner cette spécialité où il se situe au 14e échelon mondial. À vrai dire, Pospisil se sert même du double pour rehausser ses prestations en simple.Vasek Pospisil

« Quand c’est approprié pour le simple, je vais jouer le double sinon je vais sauter mon tour. Quand j’enchaîne beaucoup de matchs, je préfère me retirer du double pour certains tournois. De plus, si je souhaite travailler quelque chose pour le simple, je peux utiliser le double », a décrit celui qui rêvait à une carrière au soccer avant de s’orienter uniquement vers le tennis.

Bien sûr, Pospisil retire de la satisfaction d’évoluer dans cette discipline incluant des attributs spécifiques.

« De plus, je joue bien avec Jack (Sock, son partenaire) donc si on gagne des tournois, c’est aussi agréable d’y arriver, mais la priorité demeurera le simple », a-t-il convenu son songeant à son premier titre qui demeure un objectif.

Pospisil n’a peut-être pas encore triomphé en simple, mais il a tout de même été sacré champion en double à Wimbledon en 2014. Paradoxalement, cette victoire est venue lui compliquer la vie un an plus tard alors qu’il perdait des énergies en double. En évitant ce scénario, il aurait pu disposer des ressources nécessaires pour chauffer Andy Murray en quarts de finale à Wimbledon au début juillet.

« On était dans une situation particulière parce qu’on avait gagné en double l’année précédente donc on sentait la responsabilité de défendre notre titre. C’était difficile de juste laisser tomber le double et, une fois que je suis sur le terrain, je veux gagner que ce soit le simple, le double ou n’importe quoi. Ça n’a pas aidé, mais c’était la réalité », a analysé Pospisil ne sera pas pris dans ce piège cette semaine.

Chose certaine, son parcours de 2013 a enflammé le site de la Coupe Rogers et les spectateurs seraient les derniers de se plaindre de son absence en double s’il parvenait à enchaîner les victoires en simple pour créer un effet similaire.