MONTRÉAL – Carl Brennan a formé une longue liste de joueurs de ligne offensive dominants en 20 ans comme entraîneur des gros bonshommes du Rouge et Or de l’Université Laval.

On a qu’à penser à Luc Brodeur-Jourdain, Dominic Picard et Pierre Lavertu qui évoluent présentement dans la Ligue canadienne de football.

Deux autres feront le saut chez les professionnels la semaine prochaine. Danny Groulx est classé au cinquième rang des espoirs en vue du repêchage de la LCF et Karl Lavoie, qui était répertorié parmi le top-20 jusqu’au dernier classement, sera aussi sélectionné par l’une des neuf équipes de la LCF le 12 mai. Et comme pour son coéquipier, ce sera probablement plus tôt que tard.

Au Défi Est-Ouest, qui regroupe les meilleurs espoirs en vue du repêchage de 2016, nous pouvions voir à l’œuvre trois autres produits de Brennan dans l’équipe de l’Est : Charles Vaillancourt, Philippe Gagnon et Jason Lauzon-Séguin.

Bien que les trois joueurs aient démontré une technique impeccable et un effort soutenu au cours des entraînements, Vaillancourt est celui qui s’est le plus démarqué. Il prouve ce qu'on savait déjà alors qu'il ouvre des brèches pour les porteurs de ballon et qu'il excelle en protection de passe. On peut même dire que c’était l’un des éminents joueurs de ligne offensive des formations de l’Est et de l’Ouest qui s’affronteront samedi après-midi au Stade Percival-Molson.

« Ici, tu compétitionnes avec les meilleurs. C’est le temps de te comparer avec les autres pour voir où tu en es. Ça te permet de voir les points que tu dois travailler. Ce qu’il faut que tu ajustes », a humblement répondu le garde qui a démontré sa polyvalence en prenant aussi des répétitions comme centre lors des entraînements du Défi Est-Ouest.

Charles VaillancourtSa feuille de route parle d'elle-même. À ses trois premières années avec les Lavallois, le colosse de six pieds quatre pouces et 309 livres a été nommé sur l’une des équipes d’étoiles au Canada à chacune des saisons, dont deux fois sur la première.

« Charles est incroyable. Pour un gars de sa grandeur, il bouge très bien. C’est rare que tu voies ça pour un gars de plus de 300 livres. Il amène aussi de l’agressivité à chaque jeu », a décrit Brad Collinson, entraîneur des porteurs de ballon et des ailiers rapprochés chez le Rouge et Or.

Collinson donne un gros coup de main à Glen Constantin pour le recrutement. Ancien joueur de ligne offensive avec l’Université Concordia, Collinson est bien placé pour constater la progression du natif de Coaticook.

« Il a le talent pour être considéré un haut choix de première ronde (au repêchage de la LCF en 2016). Il a beaucoup de choses à faire avant ça. Il va se concentrer là-dessus et quand ce sera le temps (du repêchage), il sera prêt », a assuré l’entraîneur qui est justement responsable de la ligne offensive pour la formation de l’Est cette semaine.

Vaillancourt ne se met pas de pression inutile sur les épaules en regardant ses anciens coéquipiers être repêchés et répertoriés parmi le top-5 des espoirs de la LCF. En 2013, Pierre Lavertu a été le premier choix au total de l’encan amateur de la LCF. Danny Groulx pourrait bien lui succéder cette année.

« Tu n’y penses pas vraiment. Mais tout le monde aimerait ça être classé dans le top-5. C’est normal. Mais je ne serai pas déçu si ce n’est pas le cas. C’est bon pour la confiance et c’est le fun que les entraîneurs apprécient le travail que tu apportes. Néanmoins, tu n’es pas seulement évalué sur le terrain. Dans le top-5, ce sont des joueurs qui peuvent être performants autant sur le terrain qu’à l’extérieur », a expliqué le produit des Cougars du Collège Champlain-Lennoxville.

La NFL : un rêve atteignable

Avec les récentes percées de Laurent Duvernay-Tardif et de David Foucault dans la NFL, les joueurs de ligne offensive québécois peuvent plus que jamais espérer recevoir une invitation d’une équipe du circuit Goodell.

Danny Groulx est le plus récent exemple. L’ancien coéquipier de Vaillancourt participe actuellement au mini-camp des recrues des Giants de New York. Bien que la porte soit qu’encore très peu ouverte, le rêve semble plus réaliste qu’auparavant.

« Tout le monde veut travailler pour atteindre la NFL. C’est un rêve depuis que j’ai commencé le football. La LCF est une super bonne ligue. Je garde toutes les portes ouvertes et je vais travailler le plus fort possible pour me rendre au niveau professionnel », a affirmé l’étudiant en administration des affaires.

« Tu vois que c’est plus atteignable parce qu’il y a de plus en plus de Québécois qui vont aux États-Unis. On a toujours pensé que les Américains ne nous reconnaissaient pas pour notre talent ici, mais là ils commencent à voir qu’il y a de bons joueurs », a-t-il ajouté.

Collinson, qui a disputé une saison en tant que spécialiste des longues remises des Alouettes, abonde dans le même sens que Vaillancourt.

« C’est toujours plaisant de voir des joueurs qui grandissent dans notre province, qui sont restés ici pour jouer au niveau universitaire et qui réussissent à percer dans la NFL. C’est quand même incroyable en considérant le nombre de joueurs qui jouent à cette position aux États-Unis. Si un joueur d’ici à une chance (dans la NFL), on est toujours excité pour lui », a mentionné Collinson qui a beaucoup de plaisir à diriger la ligne à l’attaque de l’Est cette semaine.

Les joueurs présents au Défi Est-Ouest portent leur attention et tous leurs efforts pour se vendre auprès des dirigeants de la LCF. Ils s’uniront samedi après-midi pour mettre en pratique le plan de match et les jeux appris durant les entraînements.

Ensuite, Vaillancourt et les 91 autres espoirs retourneront dans leurs universités pour continuer la préparation en vue de la prochaine saison. Et d’ici le mois de décembre, ne parlai plus de repêchage et d’avenir à Vaillancourt.

Comme les milliers autres joueurs universitaires, le numéro 67 du Rouge et Or n’aura qu’une pensée en tête : remporter la Coupe Vanier.